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Candombe Tango - Tome 1 Les revenants de Brezo de Theodore Koshka
El dia de los muertos, un ange, un démon, un flic au cœur tendre et une couv sublime pour ce Candome Tango-Lesrevenants de Brezo de Théodore Koshka paru chez Mix Editions en Septembre 2018.
Le pitch:Amérique latine, milieu des années 70.
Dans les bidonvilles de Brezo, les morts ne trouvent plus le repos. Mercedes Muerte, la Mort en personne, est exaspérée et charge donc ses deux meilleurs agents d’enquêter sur terre (Bien que le tandem soit quelque peu... dysfonctionnel depuis la rupture de l’ange et du démon. Mais qu’importe ! Le travail passe avant tout.).Au hasard de l’enquête, les deux immortels croisent la route de l'inspecteur Navidad Mosqueira Etxeandia (Dad pour les intimes). Celui-ci est chargé d’élucider une sordide série de meurtres. Non content d’être responsable de l’agitation des morts, le croque-mitaine des villas miserías a aussi décidé de s’en prendre à des enfants ! Il n’en faut pas plus pour que les trois hommes se jettent à corps perdu dans cette affaire.
Tout en peinant à admettre la nature surnaturelle de ses équipiers et de son suspect, Dad, policier non corrompu et sérieusement enfoncé dans son placard, doit gérer son attirance pour Sebastián, Amérindien psychorigide aux tatouages provocants, mais aussi pour Rafael, musicien bohème et frivole au sourire d'ange.
S'ajoutent au quotidien de Dad : une fiancée lesbienne avec qui il forme un couple de façade, un commissaire russe adepte des jurons élaborés, des zombies bien sûr, un petit médium impertinent et les filles de l'accueil qui se moquent de son prénom en lui souhaitant chaque jour un Joyeux Noël.
Ce ne sera pas une enquête de tout repos !
Une atmosphère très particulière pour ce roman dense et très moite, une ambiance dessinée autour des morts, des spectres, des anges et autour d'une époque où les téléphones étaient encore reliés par un fil. Bienvenus chez les morts des 70's!Un univers où démons et zombies se croisent autour de Dad, ou Navidad, qui mène son enquête sur une série de meurtres de gamins des quartiers pauvres, tous assassinés dans le silence de la nuit. L’atmosphère est l'une des choses les plus prépondérante de ce récit, une ambiance sobrement travaillée qui ne tombe jamais dans la terreur, l'horreur et encore moins dans le glauque. La noirceur et les faits sont là, comme un catalogue, exposant ces mondes oniriques que les mortels ne perçoivent pas, le monde des anges et des démons chargés de récupérer nos morts et de veiller à ce que les passages se fassent d'une façon la plus discrète possible.
Mais que se passe t-il si ces morts ne peuvent plus laisser leurs âmes accomplir leur périples les condamnant à errer dans le néant à cause d'un dangereux croque-mitaines?
Et si ceux déjà parvenus à destination se mettent à semer le trouble en retrouvant leur famille chez les mortels?
Cela donne une bonne raison au couple Rafael et Sébastian, réunis contre le gré de ce dernier, d'intervenir, sous la houlette de Mercedes La Mort, pour résoudre cet événement terrible qui chamboule aussi bien le paradis que l'enfer. Cela donne matière à Rafi, un ange futile, laxiste et bon vivant de retrouver le plaisir des vivants avec son ex, le ténébreux et réfléchi Basti qui lui craint le contact et les émotions humaines qu'il a tant de mal à laisser au fond de lui.Le démon Sébastian est un être pour qui les choses se pèsent mûrement, pour qui les relations et les sentiments ne sont que souffrances à éviter et qui a besoin de partager avec l'autre une idée de l'absolu. Rafael, son ex, ne voit que par le partage avec tous de l'attraction et du désir, de l'assouvissement naturel des pulsions charnelles. Deux hommes opposés en tout, y compris dans leurs rôles quelque peu inversés, qui d'une certaine façon s'aiment encore, et vont croiser un vivant réveillant chez chacun d'eux leur part de lumière ou d'ombre. Rafi reste le lumineux Rafi, aimable, affable et prêt à tout donner à tout le monde aussi vite qu'il repartira sans créer d'attaches: un hédoniste qui s'assume tout en bonté et compassion. Basti prend les choses beaucoup plus sérieusement, n'envisageant les choses qu'en terme de fidélité et d'assurance, caché derrière son apparence toute faite d'histoire et de tatouages impressionnants. C'est un personnage sombre et romantique correspondant très bien à cette époque plus ancienne d'où il vient et même si l'amour qu'il porte à Rafi est encore là ,il se voit ressentir des choses pour un vivant qui le réchauffent mais qui le poussent aussi dans ses peurs et ses limites.
Deux êtres tout aussi faillibles que les hommes, qui n’ont de supérieur que leurs statuts empiriques et qui vont aider avec ferveur Navidad, ce jeune policier motivé et motivant, dans les méandres de son enquête. Dad est un personnage très attachant, paraissant plus fragile qu'il ne l'est et peut-être pas assez surpris, à mon gout, de ce nouvel univers qui s'ouvre à lui. Il semble avoir trouvé un compromis de vie facile, pratique dans une époque et un lieu pas forcement ouverts à l'homosexualité.Un format de romance un peu à part ni vraiment romance, ni couple, ni trio, juste trois hommes, leurs désirs et leur perceptions de l'amour, deux tentations comme posées sur les épaules de Dad quand l'ange n'est pas le plus sage et le démon le moins romantique et que le mortel reste peut-être le plus raisonnable des trois. Une forme qui moi, m'a beaucoup plu, qui donne sa pleine place du coup à l'intrigue et laisse, avec une certaine douceur, les sentiments flotter au fil des pages: à chacun de se saisir de ceux qui lui plaisent ou l'attirent le plus.
Le roman est très bien écrit, une plume que l'on suit avec beaucoup de facilite même si elle fait preuve d'un talentueux mélange de simplicité et de richesse vocable. Le rythme est régulier et c'est peut-être là le problème, c'est régulier: ça ne faiblit pas mais ça n’évolue pas beaucoup non plus. On finit par sentir comme une certaine langueur qui parfois correspond totalement à cette atmosphère des lieux et des événements mais parfois ça frôle un peu le manque de sensation, le manque d'intensité. J'aurais par exemple apprécié un peu plus d'approche de ces années 70 et de la vie policière dans ce contexte temporel et géographique.
Une enquête à la fois précise et brouillonne qu'on nous explique comme complexe alors qu'elle est assez aisée à suivre, une intrigue bien travaillée et bien fournie à laquelle il manque, une fois encore, cette intensité qu'on aimerait trouver dans l'angoisse des meurtres, la peur du surnaturel et de l’immatériel et la force des sentiments incertains de deux hommes séparés mais toujours proches. Peu d’incohérences, si ce n'est le méchant un peu trop puissant par moment alors qu'il n'a physiquement pas forcement la capacité à l’être et que nos deux êtres venus d'ailleurs semblent quelque peu démunis face à lui.On a surtout un texte très agréable, sans fautes, sans coquilles, sans phrasés bancals, bref, un texte abouti comme on en trouve souvent chez Mix Editions. Un vrai roman d'ambiance, au-delà d'un simple m/m, dans lequel c'est un vrai plaisir de se plonger.
Un gros bonus pour le chef de Dad, ce supérieur aux accents russes qui sait créer des insultes des plus savoureuses plus vite que son ombre !! Yop.
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