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Prends ma photo de Gisele Ellis
Un roman totalement fou avec deux types déjantés qui vont redéfinir le sens du mot dialogue : Prends ma photo de Giselle Ellis paru chez Reines-Beaux en 2016
Le pitch :
Aaron n’a pas la moindre idée de ce dans quoi il se fourre lorsqu’il accepte de poser pour un photographe aussi connu pour son talent que pour ses crises de colère. Il ne s’attend certainement pas à finir par travailler en tant qu’assistant de Jake pendant cinq années de frustrations, de passions, et de folies, plutôt que de se tenir devant l’objectif.
Mais cela leur convient, jusqu’à ce que Jake réalise qu’Aaron est devenu le centre de son existence, une existence qui est menacée lorsque son assistant le quitte pour de bon afin de se mettre en couple avec quelqu’un d’autre.
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Une romance complètement construite sur l'aspect décalé de ses deux protagonistes voir même du trio amical. Une jolie plume et une très belle façon de décrire un amour caché totalement éperdu et incontrôlable, une force dans les sentiments qui couplée à l'humour ravageur du couple détonne beaucoup dans la romance.
Un humour foireux, un humour déjanté digne des plus grands retours d'acide qui moi je l'avoue me plait et me correspond totalement. La relation amicale qui cache un amour presque immédiat tantôt conscient tantôt ignoré est au centre du roman, seul Alison la copine, amie et ex assistante parvient à creuser un trou pour s'y tisser une place. Deux hommes qui jonglent avec le déni, les flirts palliatifs et les rapprochements puissants qui toujours finissent par les réunir. Ce besoin l'un de l'autre plus important que tout et que l'on cache sous le terme de complicité.
La plume est survoltée, débordante de délire dans ses dialogues ubuesques nous livrant des parties de ping-pong acharnées qui sont un vrai bonheur. Cette surcharge d'humour, en revanche, peut être à double tranchant car autant on en apprécie la présence autant la trouver quasi identique sur les deux héros aura tendance à plus nous focaliser sur le talent d'une auteure que sur la diversité de ses personnages. Aaron et Jake sont en effet différents dans leur comportement et pourtant identiques dans leurs échanges. Ça peut être perturbant si l'on n'est pas fan de ce type d'humour déjà et encore plus si l'on est habitue à la schématique des contraires ou des opposés.
Tout dans ce roman est poussé à son maximum, l'humour, la passion, la douleur, et ce, dès le départ ce qui donne un rythme très fort presque trop fort. On est dans le paroxysme des sentiments chez deux garçons limites puérils et pourtant très intenses. Deux garçons auxquels on s'attache de suite par cette fragilité cachée sous le non conformisme d' Aaron (ou comment percevoir le mot débile d'une façon bien plus sensuelle que d’ordinaire) et un certain côté antisocial pour Jake (le genre que t'as vraiment envie de rééduquer, tu vois, à coup de méthodes plus ou moins orthodoxes). Si on aime l’exubérance on va adorer, si on aime la parcimonie on va trouver ça surjoué (et ce serait bien dommage m'enfin bref!).
Un gros plus pour la Jiminy Cricket du bouquin miss Alison la fille géniale dont on tomberait amoureux comme d'un rien, qui arrive à les supporter et à les aimer malgré leur aveuglement consternant!
Quand la situation dérape c'est un autre aspect plus dramatique et non moins fort en qualité du texte qui apparaît et nous séduit d'une autre manière mais avec toujours ces sentiments tellement écorchés et tellement à vif ! La trame est simple, presqu'en huis clos et toujours essentiellement portée sur les deux hommes et le peu de personne qui les entoure ( même l'ex d'Aaron est choupinet en fait ).
On finit sur un gros épisode de chaleur (le truc à déshydrater un banc de moules polluées) qui vient couronner une histoire courte, hilarante et vraiment très agréable à lire et qui va me pousser a investir dans la version papier à coup sûr (ça c'est genre, ça veut dire j'ai bavé en rigolant tout le long, tu vois ! ) Yop.
Merci à Reines-Beaux pour ce SP d'enfer!!
Citation: Avant Aaron, ces murs étaient si proches de Jake qu'il lui suffisait de tendre les bras pour toucher les quatre cloisons massives qui matérialisaient sa cage. Maintenant qu'Aaron y avait creusé un tunnel, créant une voie de secours, Jake avait découvert qu'il y avait un soleil et des étoiles et de l'air frais autour de lui. Certains jours, il ne pouvait même plus distinguer les murs tant Aaron les avait repoussé loin. A cause d'Aaron, il pouvait étirer ses bras et les faire tourner et tourner comme une toupie et ne jamais toucher autre chose que la vie et la chaleur.
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Commentaires
3JulietteLemMardi 27 Novembre 2018 à 16:54
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Tout donne envie de la couverture , à ta chronique !!