• "PRISON PUTSCH" d'Ophélie LOUVET

    Titre : Prison Putsch

    Auteure : Ophélie Louvet 

    Editeur : Mix Éditions

    Sortie : 16/04/2020

    Pitch : Alessio a dévoué sa vie à son clan. Et si protéger sa famille signifie passer plusieurs années derrière les barreaux, c’est un sacrifice auquel il consent. Pour assurer ses arrières une fois en prison et mettre son neveu à l’abri de sa pire ennemie, l’héroïne, Alessio a tout prévu. Il sait comment placer ses pions entre les murs opaques du pénitencier, quelles alliances nouer et qui éviter de contrarier. Après tout, ce n’est pas son premier séjour à l’ombre... 

    Toute cette mécanique bien huilée vole en éclats quand Alessio rencontre PA, son codétenu. PA, ouvertement gay, putain attitrée du parrain, est tout ce qu’Alessio n’est pas. Ou tout ce qu’il n’a jamais pu s’avouer être. 

    Bientôt, son neveu n’est plus le seul qu’Alessio veut protéger même si, pour cela, il faut parfois tout risquer et se dresser contre ceux qui détiennent le pouvoir : devenir parrain à la place du parrain pour rafler la mise. Une entreprise dont Alessio risque de ne pas ressortir indemne. Ou vivant. 

    Et si c’était derrière les barreaux, à l’abri des regards et du monde extérieur, qu’Alessio était le plus libre ? 

     

    "PRISON PUTSCH" d'Ophélie LOUVET

    Un pitch alléchant : une rencontre en milieu carcéral entre un mafieux entré là pour servir son clan et protéger son neveu drogué, et un jeune homosexuel, PA, propriété du Caïd de la prison. 

    Mais un pari difficile : envisager une romance entre un mafieux attaché à son clan et un codétenu propriété exclusive du maître des lieux… dans un milieu réputé sombre, ultra- violent et sans règles… De quoi très vite sombrer dans l’insupportable.

    Des fictions célèbres illustrent bien l’ambiance et les mœurs qui s’épanouissent dans cet univers confiné où règne la loi du plus fort, du plus vicieux, du plus sadique… 

    Certaines situations sont bien présentes, sinon omniprésentes, comme se prostituer pour survivre, appartenir à un gang ethnique ou un autre, être au service d’un leader, trafic avec l’aval du caïd, passage à tabac, viol, etc. Si les ingrédients classiques qui balisent l’univers de la prison sont bien là, le ressenti apparaît un peu « aseptisé » et on est loin de l’atmosphère oppressante et le réalisme parfois insupportable renvoyés par d’autres fictions.

    Alors, le choix peut être fait d’évoquer sans détailler, de conserver une distance avec le réel pour ne pas plonger dans le plus sombre, le plus odieux. Cela offre une histoire moins sordide, permet aussi d’alléger le récit et d’envisager une romance avec la note d’espoir indispensable entre nos codétenus, malgré des évènements dramatiques et, en soutien, une écriture pas désagréable. 

    Cependant, ce choix fragilise un scénario émaillé de péripéties qui manquent alors de crédibilité : tel un passage à tabac avec seulement une cheville brisée et une blessure au dos, des procédures carcérales élastiques, et des personnages principaux, bien sympathiques, mais dont le caractère offre une mosaïque souvent improbable.

     

    Parmi eux, Alessio Ricci qui entre en prison en mafieux intraitable, tueur impitoyable, bouledogue viril dévoué à son clan, mais dont la personnalité paraît se désagréger à trop grande vitesse… Le découvrir très rapidement homo refoulé, limite fleur bleue, ne cadre pas vraiment avec la vision du stratège froid et implacable qui nous est vendu au démarrage, sans compter d’autres « détails » qui ne peuvent être dévoilés. 

     

    PA – Pierre-Alexandre, son codétenu : ce personnage oscille entre le jeune homosexuel provocateur qu’on imaginerait manipulateur, déluré, et le détenu fragile, terrifié, shooté aux médocs pour parvenir à résister… qui pourtant sait ce qu’il veut, donc un individu pas si paumé que présenté avec régularité.

     

    Le Caïd dit le « Parrain » : maître absolu de la prison avec droit de vie, de mort et de trafic, propriétaire de PA, mais qui ignore tout de la famille Ricci (le clan auquel appartient Alessio et son neveu), un des clans les plus puissants et dangereux…  Caïd dont le manque d’autorité et de réactivité est assez étonnant pour un individu arrivé tout en haut de la chaîne alimentaire… dans les faits, tel que décrit, un esprit de petit chef, qui ne possède pas l’envergure nécessaire pour endosser le costume du « Parrain ». 

     

    Autour d’eux, une galerie de personnages, dont certains plus convaincants que d’autres, gratifiés parfois de surnoms assez « couleurs locales ».

     

    En conclusion : un roman destiné à un lectorat qui ne cherchera pas un récit qui colle à la réalité, mais davantage une romance, délocalisée en milieu « hostile », environnement à ne pas trop approfondir, le tout présenté dans un style confortable.


    ClaireGMB
      

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