• Tempête sur Cape Cove de sully Holt

    Cape Cove le retour du retour ou plutôt Tempête sur Cape Cove, le deuxième roman sur ce village aux pécheurs sombres et sexy, sorti il y a peu en auto-édité.

    Tempête sur Cape Cove de sully Holt

     

    Le pitch:
    Alors que la petite station balnéaire de Cape Cove se remet doucement des événements survenus au printemps précédent, que Flynn et Monroe pansent leurs plaies et rattrapent le temps perdu tout en menant de front leurs carrières respectives, leur ami John Charowski se débat avec ses doutes dans l'ignorance générale. Rongé par l'amertume, il boit plus que de raison et dissimule ses pulsions secrètes dans les bars gay qu'il fréquente la nuit. L'arrivée d'une ancienne connaissance de Monroe pourrait bien tout bouleverser et le faire sortir de sa spirale infernale

     

     

     

    Tempête sur Cape Cove de sully Holt


      Z'avez remarqué le résumé sans question finale dont on connait déjà la réponse ? Ça fait du bien hein ?

      Le moins qu'on puisse dire c'est que Sully Holt a le sens du scénario et des enchaînements : comme dans son premier opus, tout coule de source et reste surprenant en même temps, les événements se suivant sans jamais perdre en puissance. La narration est toujours aussi bien servie par cet art de la description, certes un peu moins prépondérant. L’auteure enchaîne les moments calmes à ceux plus trépidants conférant à son récit un rythme très équilibré et une parfaite osmose avec la vie à Cape Cove. Quand, dans Retour à Cape Cove, elle nous distillait (j'ai pas dit qu'elle picolait, je l'ai pas dit) une aura entièrement consacrée à la nature, ici, c'est une ode au mystère des uns et des autres qu'elle délivre avec tout autant de justesse. Ce petit coté sombre que chacun possède et ces questions que tous se posent sur eux-même, sur l'autre ou le dernier arrivé au village. Une introspection lancinante sur Cape Cove et ses habitants, sur les passés de certains et sur les possibilités des autres.

      Le tout est constellé de petites touches d'humour franches et courtes mais très efficaces, des petites reparties qui vous ferment le clapet direct et vous font sourire avec ravissement.
    La jeune Neil en est l'exemple parfait, avec sa verve délicieuse et ce petit côté agaçant qu'a la jeunesse de mettre le doigt là où ça blesse ou sur les questions qui posent problème. Neil, la petite épine dans le pied de Charlie, qui la titille et lui vrille le cerveau comme ce petit verre de trop qui vous grise tout en sachant que ce n'est pas raisonnable. La scène de la perquisition chez Monroe par le nouveau shérif m'a juste explosée le cervelet et parsemée au milieu d'un récit plus souvent dramatique que drôle, c'est un vrai régal. On sent un story board parfait, une de ces histoires sans failles ni incohérences qui font que même si on était amené à ne pas aimer la romance on ne pourrait cependant qu'aimer la trame secondaire .

      Le nouveau couple de cette histoire c'est donc Quinto l’amérindien défiguré (mais pas que) et John le pécheur alcoolo (mais pas que non plus) : un couple corrosif depuis le départ qui n'avait échangé qu'une œillade jusqu'à l'arrivée de Quinto au village. Au premier rapprochement entre les deux hommes, c'est une vraie explosion de sentiments longtemps enfouis et pourtant bien loin de l'amuuuuur, du sexe et des petites étoiles dans les yeux. Ce sont surtout les confidences dispensées au compte goutte entre deux brutes aux cœurs écorchés qui dégagent réellement une atmosphère lourde, électrique qui se charge comme une dynamo.

       John a grandi sous le joug d'un père violent, intolérant à toute forme de différence et n'a eu de cesse de quémander la moindre minute d’intérêt de sa part même si cela  passait par les coups. Un John, qui après l'abandon de sa mère, pousse comme une herbe folle cernée d'orties, et tente tant bien que mal de devenir un homme selon les conceptions qu'on lui a durement plantées dans le crane. Il se bat contre des souvenirs familiaux bancals, contre un passé d'homme marié qui a échoué, contre une vie rude qui l'apaise tout autant qu'elle lui pèse et surtout contre lui même. Se contenter d’être un gros con est tellement plus simple, plus facile, plus acceptable à son sens pour affronter le regard des autres que cela lui laisse tout le temps nécessaire pour plonger dans la noirceur de ses états d’âme. Regarder les autres se reconstruire en restant soigneusement à l’écart des confidences et assez prêt du goulot d'une bouteille lui suffisent à colmater le vide qui le ronge. Jusqu’à Quinto.
      Quinto, le gros balaise, homme de main que la violence a façonné de bien des façons dans un parcours très chaotique. Un homme blessé  qui a cependant trouvé la force de s'assumer tel qu'il est, aussi bien physiquement que psychologiquement. Un ancien compagnon de prison de Monroe ayant, comme lui,  sa propre morale et ses propres codes qui, au bout du compte, ne sont pas moins respectables que les visions parfois étriquées de Flynn. Quinto, qui se doit de changer les choses pour son neveu, puis pour lui et pour peut être envisager une histoire avec John, envisage tout simplement un autre mode de vie. Un personnage sombre qui est sensé représenter le mauvais côté de la barrière et qui pourtant par son côté magnanime semble souvent être le plus dans le vrai. Une force de la nature sur laquelle John pourrait enfin se reposer.


      Une galerie de personnages secondaires identique au premier volet, toujours aussi pertinente mais cela m’amène à mon premier bémol. Pourquoi tant d'histoires d'amour au sein d'un si petit monde ? Charlie et Neil, sa fille et le jeune frère de Neil, Quinto et John, j'avoue que ça fait un peu beaucoup, que ce soit d'un point de vue hétéro ou homo, et que dans un seul roman ça m'a laisse un goût de "regroupage" qui n’était pas indispensable. J'aurais préféré que cela reste peut être plus concentré sur l'histoire du nouveau couple et sur celle,toujours présente, de Flynn et Monroe,  qui semble encore difficile à mettre en place et toujours encombrée des écueils de leur passé respectif.
    Flynn est encore ce mec à qui on donnerait tout mais totalement figé sur sa vision black and white de la vie quand Monroe, lui, vit toujours selon les règles du respect et de la fidélité envers ceux qui l'ont aidé. On découvre un Flynn moins attachant et à la personnalité moins définie que dans le premier Cape Cove et cela m'a beaucoup troublée.


      J'ai beaucoup d'affection pour ce couple de départ et j’espérais, je pense que c'est mon deuxième bémol, une vraie suite à leur histoire surtout qu'il y a vraiment matière. J’ai eu, en contre coup, beaucoup de mal à m'attacher au  couple Quinto/John, qui a pourtant tout pour fonctionner, tellement j’étais en demande de plus de Monroe/Flynn. C’était juste pas possible de me jeter à la face quelques scènes éparses sur eux et de créer une telle frustration, de celle qui donne naissance aux fans hargneux et vengeurs(#menaceimplicite)
      Tempête sur cave Cove est, encore une fois, un excellent roman,  il n'y a pas à revenir dessus et vous ne serez certainement pas déçu. Mais le manque qu'il me laisse fera que je lui préférerai sans doute longtemps son grand frère. Mais si elle veut, l'auteure, elle peut toujours se fendre d'un oneshot, un standalone ou un tientoutseul, elle appelle ça comme elle veut, mais elle me pond vite une suite sur Monroe et Flynn qui paraissent toujours en pleine évolution. Moi je veux l’entrée, le plat principal, le fromage ET le dessert, je veux le total Cape Cove! Yop

     

                                                                         

    Tempête sur Cape Cove de sully Holt

     

    Citation:
    - Je vois pas bien comment ils en auraient de toute façon! s’esclaffa Phil. Vous êtes cons, on parle de mecs ,là.
    Quinto, assis à l'ecart et occupé à feuilleter le journal local, releva la tete pour le fixer quelques secondes avant de lacher prudemment:
    - Eh bien, Monroe le féconderait par l’arrière, tu vois. Et puis lui planterait sa petite graine dans l'estomac et neuf mois plus tard, Flynn expulserait le tout sous la forme d'un mini Davies moralisateur qui commencerait à nous casser les couilles à peine sorti du ventre de son prodigieux géniteur...
    - La ferme, Sanchez,riposta Flynn en le fusillant du regard.



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