• 3 questions à HV Gavriel

    3 questions à HV Gavriel



    Cette semaine c'est au tour de HV Gavriel, une des pointures du MM français, de répondre à nos trois petites questions. 

     3 questions à HV Gavriel

     

     

     

     

    H.V. Gavriel est une lectrice de SF et de Fantasy passionnée qui ne conçoit pas une bonne journée sans un bon livre. C'est donc tout naturellement qu'elle s'est mise à l'écriture depuis quelques années, et avec un succès immédiat. Elle est notamment l'auteure de plusieurs romans et nouvelles de romance contemporaine M/M. Sa série Les Loups de Riverdance lui permet donc de réunir ses deux genres de prédilection : la romance gay et l'urban fantasy. Et elle le fait avec talent en donnant vie à un héros torturé et inoubliable et à un univers très travaillé.



    MIB : Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous , lui accordez-vous dans la littérature ?


    HV : La littérature populaire et distrayante a toujours eu mauvaise presse, du moins en France, où l’on reste sur une vision très élitiste de la littérature. Si le roman policier, autrefois qualifié de roman de gare, semble avoir gagné quelques quartiers de noblesse, ce n’est pas le cas de la romance « truc de filles » ni de la SFFF, « truc de geek », toujours classés dans les « mauvaises genres ». Mais honnêtement, je m’en fiche complètement. Je suis une lectrice avide, j’ai lu vraiment de tout au fil du temps, des classiques, de l’historique, des romans étrangers, de la poésie, des essais, de la non fiction, du thriller, de la romance et beaucoup de SFFF. Je ne me soucie pas du genre littéraire, ni de l’avis des autres sur mes lectures, seul compte le plaisir que je prends. J’accorde à la romance ni plus ni moins de place dans la littérature qu’à tous les autres genres littéraires. J’ai choisi d’en écrire parce que j’aime ça, voilà tout. Je suis romantique, j’aime les histoires d’amour. Romance contemporaine, romance fantastique, historique, sage ou érotique il y a plein de manière de s’exprimer dans le cadre de la romance, et j’apprécie cette variété. Je me sens libre d’explorer toutes ces voies. Pour moi la force de la romance, c’est l’émotion que procure l’histoire d’amour, mais aussi le fait de pouvoir ancrer la construction du couple et ses problématiques dans des thèmes et sujets de société variés. On peut parler de beaucoup de choses en racontant une histoire d’amour. A l’inverse, la faiblesse de la romance, c’est de s’en abstenir et de s’en tenir à la voie de la facilité, au convenu, aux ficelles qui marchent bien. C’est ce qui déconsidère le genre, et j’avoue que j’ai du mal à comprendre ces auteur.e.s qui n’ont aucun respect pour ce qu’elles écrivent, pour leur lectorat et parfois pour elles-mêmes. Pour ma part, j’ai les mêmes exigences pour la romance – en tant que lectrice comme en tant qu’auteure – que pour n’importe quel autre genre littéraire ! Je veux de belles histoires, bien écrites, bien construites, originales, justes, percutantes et émouvantes. Des histoires qui ne s’oublient pas à peine le livre refermé, des personnages qui restent dans nos mémoires…

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    MIB : Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur à la critique ? Comment vous positionnez-vous face aux com amazon , aux chroniques et la critique en général ?

    HV : Mon rapport à la critique est assez ambivalent. Comme beaucoup d’auteurs, j’aime qu’il y ait beaucoup de commentaires sur mes livres, ou des chroniques… c’est le seul moyen de savoir que les gens lisent mes livres ! Les artistes ont besoin du regard des autres pour exister, ou faire exister leurs œuvres, mais à la différence d’un acteur de théâtre, d’un chanteur sur scène, d’un danseur, on a pas d’applaudissements à la fin pour savoir si notre création plait ou pas. Juste les avis et commentaires. Donc, j’en ai besoin, et envie. Et en même temps, je m’en veux de ce besoin parfois narcissique. A titre personnel, j’apprécie quand un avis est argumenté, je peux en tirer parfois des enseignements utiles, même si le plus souvent, argumenté ou pas, il reste éminemment subjectif, mais je n’ai pas d’exigence à ce sujet. Les lecteurs ont payé pour lire mes livres, ils ont le droit de donner leur avis, bon ou mauvais, mais certainement pas le devoir de nous aider à nous améliorer. Je prends le bon comme le mauvais, comme ça vient. Ca n’est pas toujours facile, parfois les avis sont très blessants, même si c’est involontaire, parfois ils sont carrément haineux, ou méprisants. Au début, j’en pleurais, c’était vraiment très douloureux. Maintenant, je n’y fais plus vraiment attention. Quoi qu’il en soit, je n’en parle jamais publiquement, ni pour m’en plaindre ni pour m’en moquer. Ecrire, c’est s’exposer à la critique, il faut rester pro et encaisser. Les avis positifs, les bonnes critiques, les petits mots enthousiastes ou émus que je reçois de mes lecteurs, c’est ça qui compte pour moi, ils me boostent, m’encouragent à continuer d’écrire, ils sont la gratification de toutes ces centaines d’heures que je passe à me détruire le dos et les yeux sur mon PC.

    Parler de ce que j’écris à mes proches n’a jamais été un problème. J’adore ma famille, nous sommes très proches, mais je vis ma vie comme je l’entends depuis que je suis ado… et je ne le suis plus depuis quelques décennies Lol ! Je n’ai jamais discuté avec eux d’aucun de mes choix, ni n’aie attendu ou recherché leur validation, je suis du genre farouchement indépendante. Donc je leur ai dit dès mon premier roman que j’avais commencé à écrire du MM. Ils étaient étonnés, fiers que je sois devenue auteure, et publiée , même s’ils n’ont jamais compris mon attrait pour la romance gay. Ni pour la romance tout court d’ailleurs, car personne n’en a jamais lu chez moi. Mais passé cet effet de surprise, on en parle rarement. De toute façon, c’est difficile d’en placer une lors des repas de famille (si vous pensez que je suis bavarde, c’est que vous ne connaissez pas ma tribu !! ). Mon mari évidemment est au courant depuis les premières lignes que j’ai écrites, c’est lui qui supporte mes sautes d’humeur, les repas oubliés pour cause d’inspiration galopante, les sanglots quand j’écris des scènes tristes, ma morosité quand je n‘arrive plus à écrire. Il est fier de moi, et ses copains aussi, mais il n’aime pas lire.
    Pour mon travail, c’est plus délicat. Je gravite dans un milieu, très dur, très concurrentiel, avec une clientèle pas facile. J’ai mis plus de 20 ans de travail acharné pour me construire une réputation de sérieux, et je sais qu’être une auteure de romance gay serait négativement perçu. Même de romance MF d’ailleurs. Dans le monde des affaires, la réputation, c’est essentiel. Il y a trop de gens qui dépendent de moi pour que je prenne ce risque, même si c’est parfois difficile de se retenir de le crier sur les toits, parce que merde, je suis fière de ce que j’écris ! Du coup, seulss mes associés et quelques proches collaborateurs sont au courant.

    Donc à ce niveau, oui, ça reste un peu compliqué d’être une auteure de romance, et plus encore de romance MM. Ça l’est aussi parfois avec d’autres auteurs, en salon. Disons que l’on sent parfois comme une légère barrière… mais honnêtement ? Je m’en fiche complètement ! Il y a toujours des gens dans la vie qui vous regarde de haut, ou de travers, pour une raison quelconque. On m’a reproché d’être une femme, d’être trop jeune, trop vieille, d’être juive, d’être grosse, de parler trop, ou pas assez, d’être trop réservée, ou trop expansive, et parfois d’écrire sur des hommes gays alors que je suis une femme hétéro. Si on s’arrête au regard des autres et à leur jugement, on ne fait rien de sa vie et on ne sera jamais soi-même.

     

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    MIB : Avez vous choisi de vous éditez seule ou de passer par une ME ?

    HV : J’ai choisi de passer par une ME. Je connaissais mal l’auto édition, je n’y ai même pas pensé à vrai dire. J’ai décidé d’écrire un peu par hasard, parce que j’avais ce personnage qui ne me lâchait pas (Lucas en l’occurrence) , j’ai écrit un premier manuscrit, puis un second, et je me suis dit que c’était ballot de garder ça dans un tiroir, donc j’ai soumis en ME. Et mes deux textes ont été pris. Depuis, j’ai continué. Je suis très satisfaite de mes expériences en ME. Textes Gais m’a mis le pied à l’étrier, et j’y ai gagné quelques bons amis, et mes premiers (et fidèles) lecteurs. Milady, c’est juste génial pour quelqu’un qui aime et écrit de la bit lit et de l’urban fantasy. J’y ai appris et je continue d’apprendre énormément de chose sur l’écriture, grâce au travail de correction éditorial. Pour moi, c’est l’avantage essentiel d’être en ME. Toute la phase d’éditing, avant d’arriver à la correction proprement dite. On progresse bien plus de travailler ses textes avec des professionnels, et si l’on tombe sur les bons, aucun risque d’y laisser son âme , comme je l’entends parfois dire. Il y a aussi la diffusion des livres papier dans les réseaux de librairies, et le fait d’être invité en salons sans avoir à tout gérer soi-même, ce qui est souvent galère pour les auteurs en AE. Par contre l’avantage de l’auto édition, c’est de ne dépendre de personne et d’aucun calendrier pour publier ses textes, d’être plus libre des thèmes traités sans se soucier qu’ils entrent dans la ligne éditoriale de telle ou telle ME, de ne pas avoir à attendre une réponse à une soumission (ce qui nécessite des nerfs d’acier et beaucoouuuuup de patience Lol !) , bref de maîtriser seul de bout en bout tout le processus. Et évidemment, d’avoir un taux de rémunération par livre vendu très largement supérieur. Les deux modes de publication peuvent être tout à fait complémentaires. Pour ma part, je ne pense pas tenter l’autoédition dans l’immédiat, je n’aurais pas assez de temps à y consacrer, mais un jour, qui sait ?

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    La question du lecteur :

    Avec qui ferais-tu un 4 mains?

    Alors très honnêtement, je ne suis pas certaine de pouvoir un jour écrire un 4 mains avec qui que ce soit. Comme je l’ai dit plus haut, je suis d’une nature farouchement indépendante, ce qui signifie que je travaille toujours toute seule, à ma manière et selon mon rythme. Le travail d’équipe n’est pas mon truc. Mais si je devais un jour essayer, j’aimerais bien tenter une romance historique avec Eve Terrellon, ou un fantastique avec Céline Etcheberry. Ce qui , au final, est assez révélateur, non ? Deux amies auteures aussi sauvages et indépendantes que moi Lol !

    Un grand merci HV !

     

    Sa bibliographie 

    Le site de l'auteur: https://hvgavriel.wordpress.com/

    Pour suivre l'auteur sur son facebook: https://www.facebook.com/hv.gavriel.auteur/

    L'instagram de l'auteur : Insta

    Son dernier roman : Magik  Tome 1 (Double jeu)

     

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