• 3 questions à Julie Marini

     

    Jeune auteure en fin de trentaine, Julie Marini vit dans un village du sud de la France avec son mari, ses deux enfants et ses deux chats.
    Elle nourrit une vraie passion pour les histoires d'amour, toutes les histoires d'amour, et ce depuis toujours. C'est donc tout naturellement qu'elle écrit de la romance aujourd'hui.
    Enfant, elle souhaitait être écrivain. Après la naissance de son premier enfant, elle a commencé à écrire de la fanfiction. Puis ses propres personnages se sont substitués à ceux des autres.

                                                                      *  *  *

     

    MIB: Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous , lui accordez vous dans la littérature ?

    J’ai toujours pensé que si la romance avait si mauvaise presse c’est parce que c’est un domaine qui est principalement dominé par les femmes, autrices, éditrices et lectrices, même si on trouve quelques hommes dans le milieu (et tant mieux^^). Donc pour moi, elle a autant de place que les autres domaines qui ont « meilleure réputation ». Après c’est comme partout, il y a de bons romans et de mauvais romans et parfois ce ne sont pas forcément les meilleurs, ni ceux les mieux écrits qui sont mis en avant ou qui ont le plus de succès.

    J'écris de la romance parce que pour moi, il n’y a pas d’autre direction possible, je suis d’abord une lectrice de romance, j’ai dû lire mon premier Barbara Cartland à l’âge de 12 ans, et depuis, je n’ai pas arrêté d’en lire. De plus les histoires qui me viennent sont principalement des romances.

    MIB: Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur a la critique. Comment vous positionnez-vous face aux coms Amazon, aux chroniques et la critique en général ?

    JM: Je lis les commentaires, que ce soit sur Amazon ou sur d’autres sites. En ce qui me concerne, un lecteur qui a acheté le livre ou même un blogueur ont le droit de ne pas aimer et de le dire. Alors je sais que beaucoup d’auteur disent cela parce que c’est politiquement correct, ensuite je les vois se plaindre, crier parfois même à l’injustice voire au manque de respect. Mais, je n’aime pas tous les livres que je lis, certains romans que j’ai trouvé nuls, que je n’ai pas pu finir, sont aimés et apprécié par d’autres et vice versa. À partir de là, pour mes romans c’est la même chose.
    Je tolère tous les avis, certains sont directs. Mais si on accepte un simple j’adore, on doit accepter un je déteste. L’un est aussi valable que l’autre.
    Je n’ai aucune exigence face à cela, chacun écrit le commentaire qu’il a envie et de la façon dont il a envie. Ma beta lectrice Eve Terrellon ne mâche pas ses mots, et me fait une critique détaillée des défauts de mes romans, j’ai confiance en elle. Après, c’est intéressant pour moi de savoir pourquoi tel retournement de situation n’a pas fonctionné sur quelqu’un. Et les avis me permettent de m’améliorer, cependant je préfère faire une synthèse de ce qui revient le plus souvent, de me fier à l’avis d’une seule personne.

    Oui,pour moi on peut tout dire sur un livre, sauf les spoils, ça c’est un truc qui m’ennuie. J’ai déjà failli écrire à une blogueuse pour lui demander de les enlever et puis j’ai pensé que c’était contraire à la ligne de conduite que je m’étais définie. Je souhaite que les blogueurs soient libres d’écrire ce qu’ils veulent, donc je reste le plus discrète possible. Si je suis identifiée, je dis merci, et je partage. Cependant, je n’argumente pas mes choix. Attention, j’adorerais le faire, mais seulement si le lecteur est en demande.

    La critique me pousse, elle m’a toujours poussée à me dépasser à m’améliorer. Quant à me démoraliser, ça ne fait jamais plaisir quand quelqu’un n’a pas aimé votre roman, mais de là à déprimer, non. Après, j’écris depuis plus de 10 ans, donc ce n’est pas avis négatif qui va me faire abandonner, sinon j’aurais arrêté après ma première critique. (Oui la première fois que j’ai posté sur le net, j’ai attendu avec impatience le premier avis et il était négatif^^)

    Je n’en parle pas dans ma sphère privée, néanmoins mes proches savent que j’écris. S’ils lisent ça ne me gène pas, je ne veux juste pas être à côté. Les gens sont surtout admiratifs que je sois capable d’écrire un roman en entier. Et puis les gens qui m’entourent sont tolérants. Mon mari lit ce que j’écris, il m’a connue avant ça fait 20 ans que nous sommes ensemble. Il me connait bien, ça ne lui a jamais posé problème. 

    Je ne suis aucune influence de qui que ce soit, c’est une passion et il a fallu du temps à mon mari pour comprendre que l’écriture faisait partie de moi et de mon bien être. Même, s’il ne me l’a jamais interdit.

    Pour moi, ce n’est pas difficile d'être une auteure de romance c’est ce que je suis même si c’est plus difficile pour le côté d’en parler ouvertement je pense, les gens sont étonnés et ne comprennent pas. Mais comme j’écris aussi du MF, c’est un genre comme un autre.


    MIB:  Avez-vous choisi de vous éditer seul ou de passer par une ME ?

    JM: Peu importe, je souhaitais passer par une ME, mais j’ai été refusée de partout. Je me suis alors décidé pour l’autoédition. Quant à Impossible désir mon roman MF, la question ne s’est pas posée, ma ME m’a repérée sur Wattpad.
    Les deux fois ce sont des non choix, je voulais absolument sortir Peu importe, et pour Impossible désir je ne pouvais pas refuser l’opportunité d’être éditée par Hachette. C’est mon rêve de petite fille qui se réalise.

    Les deux ont leur avantages et inconvénients en autoédition on gagne plus sur les ventes, et on est maître de tout de A à Z, par contre ça demande énormément de travail et d’investissement. En ME, on se laisse porter, une fois que le roman est écrit vous avez les corrections éditoriales, sinon la ME s’occupe de tout. Bien sûr il faut assurer la promo, mais l’investissement est moins important.

    Merci Julie Marini !!!

     

    3 questions à Julie Marini

     

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  • 3 questions à Angie Legac

     

     

    3 questions à Angie Le Gac J'ai 47 ans, je vis dans un petit village près de Marseille. Je travaille à être heureuse mais je suis mal payée.
    Je lis beaucoup, je bois du café ( en réalité du cappuccino de chez nescafé et je suis même pas subventionnée pour le citer) je fume ( des Royale Menthol Green), je cultive des tomates bio et des courgettes (mais l'an prochain je me mets au Tabac !).
    Suivant la saison, je regarde passer les mouettes, les hirondelles, les canards sauvages ou le héron. J'habite au bord de la rivière.
    Je glande sur Facebook, je Tweette ( c'est très récent), je joue à des gentils jeux vidéos bien abrutissants.
    Je consomme anxiolytiques et anti-dépresseurs (pour contrer les effets du café et de la clope) et j'ai même un anti-cholestérol.
    Je suis accro au chocolat et au gingembre confit, et au chocolat au gingembre confit.
    J'aime la mer (de près), les bateaux (de loin).
    J'aime l'humour, noir ou en couleur.
    J'ai plein de phobies, de vraies phobies handicapantes : le dentiste, les hôpitaux, les autoroutes, les escaliers, les ascenseurs, les avions, les grands espaces et les tout petits, la montagne. (Oui je connais Monk, on est de la même famille)
    Ma première histoire d'amour avec la littérature m'est tombée dessus à 7 ans, c'était la série Alice de Caroline Quine.
    Vous en savez presque autant sur moi que mes amis, pour le reste, demandez et je vous répondrai.

    Auteur de "Coming out" et "A.D.N", "la Panne et Autres Désagréments..." et de "Close Up" suite de Coming out, d'"Une Coccinelle dans le Coeur" et quelques autres.
    Depuis 2017, j'organise un salon de littérature LGBT, à Auriol (13), intitulé Des Livres et Des Hommes et participé à l'écriture de plusieurs recueils de nouvelles au profit de l'association Le Refuge.

                                                                      *   *   *

    3 questions à Angie Le Gac

     

    MIB : Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place lui accordez-vous dans la littérature ?

    ALG :J e ne me suis jamais considérée comme un auteur de romance. Je n’en respecte pas suffisamment les codes, happy end, scènes de sexe, descriptions approfondies des sentiments. Du coup, je ne me sens pas concernée par la question.

     

    3 questions à Angie Le Gac

     

    MIB : Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur à la critique. Comment vous positionnez-vous face aux commentaires Amazon, aux chroniques et la critique en général ?

    ALG : Ce qui est plus facile à dire qu’à faire : accepter la critique et s’en servir pour progresser. Après, quand elle est subjective, par exemple une lectrice qui voudrait réécrire l’histoire car la tournure prise par les évènements ne lui convient pas, où elle aurait préféré une autre fin, j’ai envie de dire « c’est moi l’auteur, c’est ce livre-là que j’ai choisi d’écrire, cette histoire là que je veux raconter… Ce n’est pas forcément la meilleure, mais c’est la mienne. »

    Mon seuil de tolérance va dépendre de mon humeur… Si je suis en plein doute par rapport à mon travail, une mauvaise critique m’atteindra davantage qu’en temps normal.

    Je déteste par-dessus-tout le spoil… Sinon oui les lecteur/chroniqueurs sont libres de dire qu’ils n’ont pas aimé, encore heureux, on n’aime pas tous la même chose, il y a d’excellent romans que je n’arrive pas à lire simplement parce que l’histoire ne m’intéresse pas. On n’a pas tous les mêmes centres d’intérêt, ni la même sensibilité, ni le même humour, la même empathie. Un commentaire qui m’a un peu énervée, c’est le dernier reçu sur La Panne, une étoile, pour dire que la personne n’a pas accroché, c’est tellement subjectif… J’ai plein de livres que je n’arrive pas à lire car je n’entre pas dans l’histoire est-ce que pour autant ça en fait de mauvais livres ? Je pense que c’est juste une histoire de rencontre ratée, ce livre n’est pas fait pour moi. Je passe à autre chose, par contre s’il est bourré de fautes, et que c’est vraiment du foutage de gueule, ou un non respect du lecteur, je laisserai un mauvais commentaire.

    Concernant l'aspect lgbt ou erotique, ce n’est pas un problème. Mes amis et ma famille savent ce que je fais, en même temps à mon âge, je n’ai pas vraiment besoin de l’aval de mes proches pour faire ce que j’aime…
     Je répondrai simplement que si je faisais ça pour la gloire ou pour l’argent, j’aurais cessé décrire après mon premier roman. La seule gratification ( outre la satisfaction du travail accompli) c’est le retour d’un lecteur qu’on a réussi à embarquer, qui a pris du plaisir à nous lire et qui en redemande.

     

    3 questions à Angie Le Gac

     

    MIB :  Avez-vous choisi de vous éditer seul ou de passer par une ME ?

    ALG : Choix et non choix. Etant de la vieille école j’aurais rêvé être publiée par une grande ME. J’ai testé les petites. Ça me bride, en fait. J’ai simplement aimé le travail éditorial, mais pas le fait de laisser certaines de mes prérogatives. J’aime la liberté de l’auto-édition, j’aime moins son manque de visibilité. Mais comme de toute façon, pour être signé en ME il faut déjà avoir un public, c’est le serpent qui se mord la queue, à moins d’être hyper populaire, chanceux ou vraiment méga talentueux, il est difficile de percer. Par contre pour ce qui est de l’autoédition, je dirais qu’il faut vraiment savoir s’entourer afin de proposer un livre qui frôle la perfection (Corrections, mise en page etc…). Il n’est pas question de faire de la cheap-littérature, un livre bas de gamme sous prétexte que de toute façon le lecteur n’est pas très exigeant, (vu ce que publient et arrivent à vendre certaines maisons d’éditions). Je pense que c’est à nous, auto-édités, de nous montrer exigeants quant à la qualité de notre travail et continuer à prouver qu’on a de la considération pour nos lecteurs. Si l’autoédition a une meilleure réputation, c’est bien parce qu’on y trouve à présent des livres de qualité et que les auteurs se sont professionnalisés.

     

     

    3 questions à Angie Le Gac

     

     

    La question lecteur/trice: 


    Quel projet pour l avenir ???

    ALG : J'ai une muse capricieuse... Il peut s'écouler plusieurs années entre ses visites. Là elle a pris un aller simple pour une contrée lointaine. Je ne suis pas certaine de la revoir cette année. Plus sérieusement j'ai des romans commencés, des squelettes d'histoire dans des fichiers, mais... Manque le déclic pour me replonger dans le travail.

     

    Merci Angie Le Gac !!!

                                                                            

    3 questions à Angie Le Gac

     

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  • 3 questions à Enzo Daumier

     

    C'est au tour de Enzo Daumier de se prêter au jeu des questions !! Et comme toujours qu'on l'écoute sur son podcast ou qu'on le lise il est passionnant : un auteur à découvrir absolument !!

     

    3 questions à Enzo Daumier

     Originaire du sud de la France, Enzo Daumier a traversé la Manche à la fin de ses études. Après quelques années dans la métropole londonienne et à Oxford, il s'est installé dans le Yorkshire, avec son partenaire et ses chats. C'est non loin du superbe Peak District qu'il écrit ses histoires, traduit celles des autres et partage sa passion des littératures du monde entier.


    Il anime "Ma bibli dans le placard", un podcast sur la *littérature gay* et la *romance MM*.

    Il écrit de la poésie sous le pseudonyme « Nô »


     

    MIB : Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous lui
    accordez-vous dans la littérature et quelle est votre propre conception de celle-ci ?


     ED:
       Pendant longtemps la romance n'était pas la seule à être un "mauvais genre". À ses côtés, il y avait le polar/policier et les littératures de l'imaginaire. Dans le monde entier, le polar a su établir ses lettres de noblesse depuis une vingtaine d'années, sinon plus. Pour ce qui est de la fantasy et de la science-fiction, elles sont en train de les acquérir, lentement mais sûrement. Même la France ne semble pas pouvoir résister à ce phénomène, puisque la BnF vient de consacrer une exposition à Tolkien et plus largement à la Fantasy. En toute logique, la romance est la prochaine sur la liste. D'ailleurs, le fait que nous ayons adopté le terme "romance" pour désigner ce qui était appelé, non sans mépris, des "histoires à l'eau de rose" est le premier signe de cette évolution vers la respectabilité.

       Dans ma jeunesse, j'ai moi aussi un peu méprisé ce genre. Je me plaignais que l’on puisse donner une mauvaise réputation à la SFFF, mais je faisais la même chose pour la romance. Quel petit c** prétentieux ! Il m'a fallu de nombreuses années pour accepter le fait que j'aimais lire des romances, que je n'avais pas à les considérer comme des "guilty pleasures". Tout est devenu plus facile quand j'ai découvert qu'il existait des histoires d'amour entre hommes, et que je n'avais plus à lire des romances hétéros.
    Évidemment, la découverte du MM a apporté son lot de confusions et parfois de frustrations. Il m'a fallu quelques années supplémentaires pour comprendre en quoi elle différait de la littérature gay.

    Maintenant, j'entretiens une relation amoureuse très compliquée avec le MM. Il y a beaucoup de tension entre lui et moi (désolé, je ne parle pas de tension sexuelle ici), et j'utilise cette tension pour écrire mes propres romances (que je préfère qualifiée de « gay », à dessein). Sur un plan plus théorique, j’explore cette tension dans mon podcast. 
     

    3 questions à Enzo Daumier

       Ce n'est pas facile d'être un lecteur gay et de lire une production écrite la plupart du temps par des femmes (hétéros) à l'attention d'autres femmes (hétéros). Je me sens parfois exclu, ce qui me frustre, car je devrais être le public principal de l'homoromance (oui, je suis un peu innocent parfois ^^). C'est aussi la raison pour laquelle j'ai l'impression d'évoluer en marge du milieu, mais je prends beaucoup de plaisir à discuter avec des auteurices et des lecteurices du genre. Je veux développer ces échanges.

                                                                             

    3 questions à Enzo Daumier

     

       Je note que le MM a beaucoup évolué ces dix dernières années. Je ne suis pas très au fait de la production française (je fais toutefois des efforts depuis que j'ai commencé mon podcast), mais je lis abondamment en anglais : comme je vis en Angleterre, c'est le plus simple et le plus économique (je ne snobe pas les romances françaises !). 
       J'aimerais que le MM soit moins sexuel, car je dois avouer ne plus supporter ces scènes de sexe qui s'étendent sur des pages et des pages. J'aime que l'on puisse parler de sexe dans les romans, mais je n'aime pas ces descriptions à rallonge. J'ai peur que ce soit une cause perdue chez certaines autrices Anglo-saxonnes... mais à ce niveau, on ne devrait plus parler de romance MM, mais de pornographie MM. 
      J'aimerais aussi davantage de vraisemblance. Je veux bien que nous lisions un genre qui joue sur les fantasmes, mais les réactions de certains protagonistes sont parfois What-The-Fuckesque.
       Durant les mois de l’hiver qui vient de passer, j’ai lu une romance MM par jour en moyenne (merci Kindle Unlimited !). J'ai vite perdu ma patience avec certains romans et je me suis lassé tout aussi vite de quelques clichés du genre.
    Par contre, dans les bons romans, j'ai appris à apprécier la qualité des personnages secondaires, la richesse du monde dans lequel les personnages principaux évoluent. Je ne peux plus me contenter d'un simple Boy meets boy. Il faut que la romance que je lis m'offre davantage. Si je n'apprends rien de nouveau sur les rapports humains, si je quitte le roman comme j'y suis entré, exactement le même, j'ai perdu mon temps.
    La production en langue anglaise est énorme. Il y a beaucoup de bouses, soyons honnêtes, mais il y a aussi des auteurices qui font un travail remarquable. Il faut juste s'assurer que la bouse n'occupe pas le devant de la scène, sinon nous n'avons aucun espoir que la romance MM soit mieux perçue.

    3 questions à Enzo Daumier

     

    MIB: Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur a la critique. Comment vous positionnez-vous face aux coms Amazon, aux chroniques et la critique en général ?

    ED: Je saute de joie quand on poste un commentaire au sujet de mes livres, car la plupart du temps je pourrais croire que personne ne me lit (même si les ventes m'affirment le contraire).
    Évidemment, il y en a toujours un ou deux qui me font grincer des dents (et je pleure un peu en mon for intérieur). Cependant, une chronique négative, si elle est argumentée, peut m'enthousiasmer davantage qu'un commentaire positif, car c'est parfois le seul moyen que j'ai d'avoir un retour constructif sur ce que je fais (venant d'autres personnes que ma bêta-lectrice, qui assume souvent un rôle d'éditrice). Si j'apprends quelque chose sur mon propre texte, même si c'est négatif, comment pourrais-je mal le prendre ?

    Dans tous les cas, en tant qu’auteur, j'essaye de ne pas trop accorder d'importance aux commentaires ou aux chroniques. Ils sont nécessaires, j'en voudrais dix fois plus, car ils permettent aux lecteurs de s'orienter et de savoir que mes romans existent, mais je ne peux pas les laisser influencer ce que j'écris... car ce serait vite la pagaille !

    Toutefois, je dois avouer que l'absence de retour finit toujours par entraver ma motivation : le meilleur cadeau que vous puissiez me faire, c'est de me dire que vous m'avez lu et que (hopefully) vous avez passé un bon moment, mais aussi que (hopefully bis) vous attendez le prochain avec impatience. Je sais que c'est ce dont j'ai besoin quand je galère sur un manuscrit et que je me demande si je dois continuer au lieu de tout arrêter (pour de bon, à jamais, pour toujours).

    3 questions à Enzo Daumier

     

      Auteur de romance gay autopublié : c'est la combinaison gagnante ! On ne peut pas être plus dédaigné, ou (pour rester neutre) plus invisible. Mais en même temps, under the radar, on dispose d'une liberté totale. Je fais ce que je veux, et c'est vraiment génial. J'adore vivre dans une époque où l'on n'a pas besoin de l'aval de gardiens institutionnels (éditeurs, journalistes, etc.) pour exister et diffuser son œuvre.
    Je dispose, en plus, de l'incroyable chance de vivre dans un pays étranger où les gens autour de moi ne peuvent pas comprendre ce que je fais. Je suis peinard… Aucune pression, aucun jugement de ce côté-là.

      Évidemment, le revers de la médaille, c'est qu'il faut apprendre à tracer son chemin en solitaire, ce qui n'est pas toujours facile. (Heureusement que les réseaux sociaux existent !)
    Et j’aimerais que mon mari, qui est britannique, puisse me lire un jour, vu qu’il lit aussi de la romance MM et de la littérature gay. Mais, à moins d’être traduit en anglais (peu probable), ça restera à l’état de rêve !

    3 questions à Enzo Daumier

     

    MIB:  Avez-vous choisi de vous éditer seul ou de passer par une ME ?

    ED: Le premier tome de ma trilogie Tendres Baisers a été édité en numérique chez HQN (j'ai autopublié la suite qu'ils ne voulaient pas). Les Chroniques de Dormeveille (fantasy urbaine) ont été publiées sous le label des "Arches de Verre", car elles s'inscrivent dans l'univers que nous avons créé en 2011 avec Clara Vanely. Celle-ci assume un rôle semblable à celui de l'éditrice (annotation du manuscrit, etc.), mais je gère tout le reste en autopublication.
    Pour Le Youtubeur (qui sort en juin), j'ai aussi décidé de l'autopublier, je n'ai pas souhaité proposer ce manuscrit à des éditeurs (j'ai mis quatre ans à le terminer, je n'étais pas prêt à attendre deux ans de plus pour que mes lecteurices puissent le lire !).

     Pour le moment, ma préférence va à l'auto-édition, même si ça demande beaucoup de travail et qu'il serait très tentant de laisser certaines tâches à d'autres. 

     Dans l'avenir, je me vois davantage comme un auteur hybride, publiant solo et avec une ME. Je veux le meilleur des deux mondes. ^^

     J'aime beaucoup le travail de MxM Bookmark (certaines couvertures are to die for), par exemple. Je pense que cette ME occupe une place de choix dans le secteur de la romance MM avec un catalogue dynamique, bien équilibré entre production anglophone et francophone. (Ce dernier point me semble capital). C'est après tout l'éditeur d'auteurs que j'aime énormément : Jay Bell, Anyta Sunday, etc.
     J'aimerais qu'ils deviennent aussi importants dans le milieu francophone que Dreamspinner l'a été à un moment (mais sans connaître cette fin dégradante à laquelle nous assistons depuis un an et qui a été très douloureuse pour les auteurices anglo-saxons).

    3 questions à Enzo Daumier

     

     J'aimerais m'investir davantage que je ne le fais dans le milieu du MM (mais aussi de la littérature gay). C'est en partie la raison pour laquelle j'ai lancé mon podcast (Ma bibli dans le placard).

    Quand Dreamspinner payait ses freelances (!), je faisais beaucoup de corrections de traductions. J'ai même traduit un roman d'Andrew Grey, pour eux. Une expérience que j'ai adorée et qui commence à me manquer !

    J'aimerais beaucoup reprendre la traduction, car c'est, à mes yeux, une pratique complémentaire de l'écriture. Être un passeur, permettre aux lecteurices français.es de découvrir les meilleures plumes anglaises, ça m'intéresse énormément. Bon, évidemment, ça demande du temps que je n'ai pas toujours, mais participer à ce genre de projets m'intéresserait beaucoup.

    Comme je me sens parfois seul en Brexitland, je regarde avec beaucoup d'envie ces écrivains américains qui collaborent à des projets d'anthologie, ou, encore mieux à des séries : par exemple, chaque auteur écrit une histoire indépendante autour d'un thème ou d'un objet commun.
    J'ai en tête la série The Christmas Angel Books, où sept auteurs de romance MM ont tous publié un roman dans lequel apparaît le même ange de noël en bois. Les histoires se passent à toutes les époques et sur tous les continents. Un concept vraiment génial !!!

    C'est une occasion en or de mettre en place de vraies collaborations et de s'entraider. J'espère avoir l'occasion dans le futur de participer à de nombreux projets collaboratifs (anthologies, séries, magazines, romans à plusieurs mains, etc.) et servir de bêta-lecteur. Avis à la communauté ! Je cherche toujours mon prochain défi ! ;-)


     La question lecteur/trice:

    As- tu une préférence pour la romance anglaise ou française et pourquoi ?

    ED: 

    Je n'ai pas de préférence, même s'il est vrai que je lis davantage de romances anglo-saxonnes pour des raisons économiques (je les lis aussi en VO). Ce qui m'importe dans l'absolu, c'est la qualité de la romance (son intrigue, ses personnages, le style), et non son origine.
    Ceci dit, je préfère éviter de lire des romances d'auteurs français qui se passent aux USA (à moins de savoir qu'ils y ont vécu ou y vivent), car je suis souvent déçu par la superficialité des décors (mais il existe de belles exceptions, comme toujours).

     

     

     

    Merci beaucoup Enzo c'est toujours un plaisir de te lire !!! 

    Vous retrouverez son dernier roman ici 

    3 questions à Enzo Daumier

     

     Son site internet : https://fr.enzodaumier.com/

    Sa page facebook : https://www.facebook.com/EnzoDaumier/

    N'hésitez pas à lui écrire !!! 

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  • 3 questions à HV Gavriel



    Cette semaine c'est au tour de HV Gavriel, une des pointures du MM français, de répondre à nos trois petites questions. 

     3 questions à HV Gavriel

     

     

     

     

    H.V. Gavriel est une lectrice de SF et de Fantasy passionnée qui ne conçoit pas une bonne journée sans un bon livre. C'est donc tout naturellement qu'elle s'est mise à l'écriture depuis quelques années, et avec un succès immédiat. Elle est notamment l'auteure de plusieurs romans et nouvelles de romance contemporaine M/M. Sa série Les Loups de Riverdance lui permet donc de réunir ses deux genres de prédilection : la romance gay et l'urban fantasy. Et elle le fait avec talent en donnant vie à un héros torturé et inoubliable et à un univers très travaillé.



    MIB : Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous , lui accordez-vous dans la littérature ?


    HV : La littérature populaire et distrayante a toujours eu mauvaise presse, du moins en France, où l’on reste sur une vision très élitiste de la littérature. Si le roman policier, autrefois qualifié de roman de gare, semble avoir gagné quelques quartiers de noblesse, ce n’est pas le cas de la romance « truc de filles » ni de la SFFF, « truc de geek », toujours classés dans les « mauvaises genres ». Mais honnêtement, je m’en fiche complètement. Je suis une lectrice avide, j’ai lu vraiment de tout au fil du temps, des classiques, de l’historique, des romans étrangers, de la poésie, des essais, de la non fiction, du thriller, de la romance et beaucoup de SFFF. Je ne me soucie pas du genre littéraire, ni de l’avis des autres sur mes lectures, seul compte le plaisir que je prends. J’accorde à la romance ni plus ni moins de place dans la littérature qu’à tous les autres genres littéraires. J’ai choisi d’en écrire parce que j’aime ça, voilà tout. Je suis romantique, j’aime les histoires d’amour. Romance contemporaine, romance fantastique, historique, sage ou érotique il y a plein de manière de s’exprimer dans le cadre de la romance, et j’apprécie cette variété. Je me sens libre d’explorer toutes ces voies. Pour moi la force de la romance, c’est l’émotion que procure l’histoire d’amour, mais aussi le fait de pouvoir ancrer la construction du couple et ses problématiques dans des thèmes et sujets de société variés. On peut parler de beaucoup de choses en racontant une histoire d’amour. A l’inverse, la faiblesse de la romance, c’est de s’en abstenir et de s’en tenir à la voie de la facilité, au convenu, aux ficelles qui marchent bien. C’est ce qui déconsidère le genre, et j’avoue que j’ai du mal à comprendre ces auteur.e.s qui n’ont aucun respect pour ce qu’elles écrivent, pour leur lectorat et parfois pour elles-mêmes. Pour ma part, j’ai les mêmes exigences pour la romance – en tant que lectrice comme en tant qu’auteure – que pour n’importe quel autre genre littéraire ! Je veux de belles histoires, bien écrites, bien construites, originales, justes, percutantes et émouvantes. Des histoires qui ne s’oublient pas à peine le livre refermé, des personnages qui restent dans nos mémoires…

    3 questions à HV Gavriel

     

    MIB : Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur à la critique ? Comment vous positionnez-vous face aux com amazon , aux chroniques et la critique en général ?

    HV : Mon rapport à la critique est assez ambivalent. Comme beaucoup d’auteurs, j’aime qu’il y ait beaucoup de commentaires sur mes livres, ou des chroniques… c’est le seul moyen de savoir que les gens lisent mes livres ! Les artistes ont besoin du regard des autres pour exister, ou faire exister leurs œuvres, mais à la différence d’un acteur de théâtre, d’un chanteur sur scène, d’un danseur, on a pas d’applaudissements à la fin pour savoir si notre création plait ou pas. Juste les avis et commentaires. Donc, j’en ai besoin, et envie. Et en même temps, je m’en veux de ce besoin parfois narcissique. A titre personnel, j’apprécie quand un avis est argumenté, je peux en tirer parfois des enseignements utiles, même si le plus souvent, argumenté ou pas, il reste éminemment subjectif, mais je n’ai pas d’exigence à ce sujet. Les lecteurs ont payé pour lire mes livres, ils ont le droit de donner leur avis, bon ou mauvais, mais certainement pas le devoir de nous aider à nous améliorer. Je prends le bon comme le mauvais, comme ça vient. Ca n’est pas toujours facile, parfois les avis sont très blessants, même si c’est involontaire, parfois ils sont carrément haineux, ou méprisants. Au début, j’en pleurais, c’était vraiment très douloureux. Maintenant, je n’y fais plus vraiment attention. Quoi qu’il en soit, je n’en parle jamais publiquement, ni pour m’en plaindre ni pour m’en moquer. Ecrire, c’est s’exposer à la critique, il faut rester pro et encaisser. Les avis positifs, les bonnes critiques, les petits mots enthousiastes ou émus que je reçois de mes lecteurs, c’est ça qui compte pour moi, ils me boostent, m’encouragent à continuer d’écrire, ils sont la gratification de toutes ces centaines d’heures que je passe à me détruire le dos et les yeux sur mon PC.

    Parler de ce que j’écris à mes proches n’a jamais été un problème. J’adore ma famille, nous sommes très proches, mais je vis ma vie comme je l’entends depuis que je suis ado… et je ne le suis plus depuis quelques décennies Lol ! Je n’ai jamais discuté avec eux d’aucun de mes choix, ni n’aie attendu ou recherché leur validation, je suis du genre farouchement indépendante. Donc je leur ai dit dès mon premier roman que j’avais commencé à écrire du MM. Ils étaient étonnés, fiers que je sois devenue auteure, et publiée , même s’ils n’ont jamais compris mon attrait pour la romance gay. Ni pour la romance tout court d’ailleurs, car personne n’en a jamais lu chez moi. Mais passé cet effet de surprise, on en parle rarement. De toute façon, c’est difficile d’en placer une lors des repas de famille (si vous pensez que je suis bavarde, c’est que vous ne connaissez pas ma tribu !! ). Mon mari évidemment est au courant depuis les premières lignes que j’ai écrites, c’est lui qui supporte mes sautes d’humeur, les repas oubliés pour cause d’inspiration galopante, les sanglots quand j’écris des scènes tristes, ma morosité quand je n‘arrive plus à écrire. Il est fier de moi, et ses copains aussi, mais il n’aime pas lire.
    Pour mon travail, c’est plus délicat. Je gravite dans un milieu, très dur, très concurrentiel, avec une clientèle pas facile. J’ai mis plus de 20 ans de travail acharné pour me construire une réputation de sérieux, et je sais qu’être une auteure de romance gay serait négativement perçu. Même de romance MF d’ailleurs. Dans le monde des affaires, la réputation, c’est essentiel. Il y a trop de gens qui dépendent de moi pour que je prenne ce risque, même si c’est parfois difficile de se retenir de le crier sur les toits, parce que merde, je suis fière de ce que j’écris ! Du coup, seulss mes associés et quelques proches collaborateurs sont au courant.

    Donc à ce niveau, oui, ça reste un peu compliqué d’être une auteure de romance, et plus encore de romance MM. Ça l’est aussi parfois avec d’autres auteurs, en salon. Disons que l’on sent parfois comme une légère barrière… mais honnêtement ? Je m’en fiche complètement ! Il y a toujours des gens dans la vie qui vous regarde de haut, ou de travers, pour une raison quelconque. On m’a reproché d’être une femme, d’être trop jeune, trop vieille, d’être juive, d’être grosse, de parler trop, ou pas assez, d’être trop réservée, ou trop expansive, et parfois d’écrire sur des hommes gays alors que je suis une femme hétéro. Si on s’arrête au regard des autres et à leur jugement, on ne fait rien de sa vie et on ne sera jamais soi-même.

     

    3 questions à HV Gavriel


    MIB : Avez vous choisi de vous éditez seule ou de passer par une ME ?

    HV : J’ai choisi de passer par une ME. Je connaissais mal l’auto édition, je n’y ai même pas pensé à vrai dire. J’ai décidé d’écrire un peu par hasard, parce que j’avais ce personnage qui ne me lâchait pas (Lucas en l’occurrence) , j’ai écrit un premier manuscrit, puis un second, et je me suis dit que c’était ballot de garder ça dans un tiroir, donc j’ai soumis en ME. Et mes deux textes ont été pris. Depuis, j’ai continué. Je suis très satisfaite de mes expériences en ME. Textes Gais m’a mis le pied à l’étrier, et j’y ai gagné quelques bons amis, et mes premiers (et fidèles) lecteurs. Milady, c’est juste génial pour quelqu’un qui aime et écrit de la bit lit et de l’urban fantasy. J’y ai appris et je continue d’apprendre énormément de chose sur l’écriture, grâce au travail de correction éditorial. Pour moi, c’est l’avantage essentiel d’être en ME. Toute la phase d’éditing, avant d’arriver à la correction proprement dite. On progresse bien plus de travailler ses textes avec des professionnels, et si l’on tombe sur les bons, aucun risque d’y laisser son âme , comme je l’entends parfois dire. Il y a aussi la diffusion des livres papier dans les réseaux de librairies, et le fait d’être invité en salons sans avoir à tout gérer soi-même, ce qui est souvent galère pour les auteurs en AE. Par contre l’avantage de l’auto édition, c’est de ne dépendre de personne et d’aucun calendrier pour publier ses textes, d’être plus libre des thèmes traités sans se soucier qu’ils entrent dans la ligne éditoriale de telle ou telle ME, de ne pas avoir à attendre une réponse à une soumission (ce qui nécessite des nerfs d’acier et beaucoouuuuup de patience Lol !) , bref de maîtriser seul de bout en bout tout le processus. Et évidemment, d’avoir un taux de rémunération par livre vendu très largement supérieur. Les deux modes de publication peuvent être tout à fait complémentaires. Pour ma part, je ne pense pas tenter l’autoédition dans l’immédiat, je n’aurais pas assez de temps à y consacrer, mais un jour, qui sait ?

    3 questions à HV Gavriel



    La question du lecteur :

    Avec qui ferais-tu un 4 mains?

    Alors très honnêtement, je ne suis pas certaine de pouvoir un jour écrire un 4 mains avec qui que ce soit. Comme je l’ai dit plus haut, je suis d’une nature farouchement indépendante, ce qui signifie que je travaille toujours toute seule, à ma manière et selon mon rythme. Le travail d’équipe n’est pas mon truc. Mais si je devais un jour essayer, j’aimerais bien tenter une romance historique avec Eve Terrellon, ou un fantastique avec Céline Etcheberry. Ce qui , au final, est assez révélateur, non ? Deux amies auteures aussi sauvages et indépendantes que moi Lol !

    Un grand merci HV !

     

    Sa bibliographie 

    Le site de l'auteur: https://hvgavriel.wordpress.com/

    Pour suivre l'auteur sur son facebook: https://www.facebook.com/hv.gavriel.auteur/

    L'instagram de l'auteur : Insta

    Son dernier roman : Magik  Tome 1 (Double jeu)

     

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  • This week, Rhys Ford answers our questions with humor.

     

    3 questions à Rhys Ford








    Rhys Ford is an award-winning author with several long-running LGBT+ mystery, thriller, paranormal, and urban fantasy series and was a 2016 LAMBDA finalist with her novel, Murder and Mayhem. She is published by Dreamspinner Press and DSP Publications.

    She’s also quite skeptical about bios without a dash of something personal and really, who doesn’t mention their cats, dog and cars in a bio? She shares the house with Yoshi, a grumpy tuxedo cat and Tam, a diabetic black pygmy panther, as well as a ginger cairn terrorist named Gus. Rhys is also enslaved to the upkeep a 1979 Pontiac Firebird and enjoys murdering make-believe people.

     

    3 questions à Rhys Ford




    MIB: -According to the bad press that romance gets most of the time, what place are you giving it in literature ? Why have you gone in this way ? What are the strong and the weak points of love stories ?

    RF : I don’t know if I write romance in the traditional sense of romance but honestly, my feelings are any genre is totally valid. The “meat” of most fiction revolves around relationships and knitting in a romantic element into a storyline is natural because we all have romantic interests in our lives. Relationships are a part of who we are as people and how we explore our boundaries with those relationships be they romances, friendships or familial is simply an extension of the world around us. I think a book is richer for depicting the characters’ interactions and connections.

    As far as a book centered around a building romance or even a rekindling one, why not? It could range from sweet to passionate to suspense or whatever extra the author might want to flavor the elements and circumstances of that story. Historical or sci-fi settings or a paranormal factor in a story can change the dynamics of the book but the key thing is still that relationship. 

    People have been writing about people falling in love forever. Just like we have murder, betrayal, raising children, running from ghosts and everything else we can think of. I think a romance is a legitimate piece of writing.

     

    3 questions à Rhys Ford



    MIB:- As bloggers, we always struggle in the same debate about the link between the authors and critics. What do you think about Amazon comments, reviews and criticism ? What is your tolerance ? How do you define the level of analysis that you would like, and what are your requirements about that ? Do you think we can say everything about books ? Is criticism something that pushes you forward or dishearten you ? In spite of a constant evolution, LGBT world can be terrible, as the romance’s one or the eroticism’s one. It’s not always easy to talk about it and what we do in our private life. Is it a problem for you ? Do you suffer criticism on this side too ? Did you share this passion for love story writing with your family ? Did this kind of genre make any problem in your private life ? Is the other’s attention (except your readers) important for you ? Does it have an influence on your urge to write ? Do you need to be understood by others to accept your writing wishes ? 

    Today, is it easy to be a romance author ? Especially with LGBT love stories ?


    RF : There’s a LOT to unpack here in that paragraph. *grins* Let me break it down into sections.

    Does criticism hurt ? Yes. Of course it does. You’d have to be so full of ego and arrogance to not feel a bit of a sting. *laughs* Because no child you raise is perfect just as no book you write is flawless. Now that leads me to my next point of… how to deal with those reviews. You hear people say “not every book is for everyone” and while that is true, the author has to ask themselves if the book they’ve written is the one they intended to write.

    Because no matter what you write, what someone reads belongs to them and them alone. People have opinions about how a story should be constructed or what they wanted to see happen. Sometimes the author and reader line up pretty well and the reader is left with a sense of satisfaction and happy with the story. Sometimes they don’t. It’s hard of course if someone doesn’t like or even hates what you’ve spent months trying to craft. We are human. That’s a human thing. Because you’re saying; Look, I made this!. And that’s opening up a deep vulnerable part of who you are as a writer, as a person. 

    All of that being said, it’s also hard to remember what someone reads isn’t necessarily what the writer has written. Many things influence a reader from culture to past events to current circumstances. 

    Now the second part of this questions is whether or not my family is critical of what I write and does criticism influence my writing?

    My mother is proud of what I do even if she does not read it or understand why I write. But she knows writing is an integral part of who I am and respects that piece of me. I don’t need her to read my books because I know the subject matters — the genres — I write aren’t to her taste. And that is fine for me. She is a fantastic gardener and raises award winning plants but that’s not something that is a part of my world. I can still be proud of her for her accomplishments. My younger sister’s interests are more like my mom’s and honestly, I’m happy my mom can talk these things over with her. I can also share her happiness in trying a new type of planting or listen to her plans. I can appreciate and respect her efforts and she does the same for me. That’s the best kind of support. 

    And do I let critiques or praises influence what I write? I cannot. Because then those people are the ones writing the story, not me. That’s key. That is the most important thing. Be true to your story and your voice. Explore and experiment with words and genres. Go past your boundaries and strive to accomplish new skills in your field. You might fail or succeed but really, it is the journey you take that makes you a better person and writer.

    3 questions à Rhys Ford


    MIB : - Did you choose to be self published or to join a publishing company ? What are the reasons for this choice ? (if some of them can be pretty obvious, that’s not all of them) If you have tested both solutions, what do you prefer and why ? What are the strong and the weak points ?

    RF : I have a publisher simply because I do not have time to curate and manage everything that I want to do as a writer. This includes translations, audiobooks, mass market paperbacks, industry reviews and deep edits. These things take time and money. I actually helped establish an independent press many years ago and I know first hand how much time and effort all of that takes to start and manage. Can I do it? Yes. Do I want to do it? No. *grins* I already write full time and work as an art director full time. In addition to social media and other things, I have very little spare time to even cuddle the cat. The dog needs a bath and he’s going to have to get one probably tomorrow. Since I’m working remotely during the stay-at-home period right now, I will be bathing him during my lunchtime… something he is not aware of. 

    If there comes a time when I have to self-pub, I probably will organize a co-op of authors and we can band our contacts and resources to make things easier to produce everything but even then, it will have to be done a piece at a time. If I have to do something, I want to do it well and plan it out. And manage it very tightly. It’s lovely to have that responsibility taken care of by trained professionals I can trust. 

    BUT that’s my approach and how I see things. Everyone has different needs and wants. I’d rather have the time to write because my hours are limited. And well, I like having a little bit of free time as well so I can read. And catch up on Witcher which I still haven’t done.



    The reader question :

    The world of Dim Sum Asylum is so rich that it deserves to be used as much as the relationship
    between Roku et Trent. Are you working on the sequel ?

    RF : Yes, I would love to do a sequel and as soon as I have the time, I will. There's a lot I want to explore there, including Roku's connections with his grandmother and the assassin he saw in the Benevolent Society. There's also Ghost and how Roku deals with him as well as Trent's past. I just need the time because oh, that world is SO huge and so intricate.

     

    "I write. And kill people. On paper. And sometimes have them fall in love. " Rhys Ford

    3 questions à Rhys Ford

     

    Thank you very much, Rhys !! 


    Bibliography 

    Web site : https://rhysford.com/

    Facebook page: facebook

    Twitter : https://twitter.com/rhys_ford

    The fourth book of Kai Gracen should be released the 1th of July... and we will be eagerly awaiting the traduction !!

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  • Cette semaine c'est Rhys Ford qui nous fait l'honneur de répondre avec son humour bien à elle à nos trois petites questions. 

     

    3 questions à Rhys Ford








    Rhys Ford est une auteure primée, qui a publié plusieurs séries LGBT+ (mystère, thriller, paranormal et fantaisie urbaine). Elle a été deux fois finaliste du concours LAMBDA avec ses romans Murder and Mayhem. Elle est également lauréate de la médaille d'or et d'argent 2017 du Florida Authors and Publishers President's Book Awards pour ses romans Ink and Shadows et Hanging the Stars. Elle est publiée par Dreamspinner Press et DSP Publications.

    Elle est également assez sceptique à l'égard des biographies sans un soupçon de petite touche personnelle et qui ne mentionnent ni ses chats, son chien ou ses voitures. Elle partage sa maison avecHarley, un smoking gris avec une fleur sur le visage, Badger, un chat de gouttière mécontent qui n'est pas sûr que vivre à l'intérieur soit un échelon de l'échelle sociale ainsi qu'un terroriste de cairn roux nommé Gus. Rhys est également esclave d'une Pontiac Firebird de 1979 et aime assassiner des gens imaginaires.

     

    3 questions à Rhys Ford




    MIB: -Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous , lui accordez-vous dans la littérature ?

    RF : J’ignore si j’écris de la romance traditionnelle mais, honnêtement, je pense que tous les genres se valent. La thématique principale de la plupart des fictions tourne autour des relations. Construire une histoire d’amour dans un scénario est naturel parce que nous connaissons tous des histoires d’amour dans nos vies. Les relations de couple font partie de ce que nous sommes et de la manière dont nous explorons nos limites. Qu’elles soient amoureuses, amicales, familiales, c’est simplement une extension de notre existence. Je pense qu’un livre est plus intense pour décrire les interactions entre les personnages et leurs liens.

    Si un livre se concentre sur une romance en construction ou même une histoire d’amour qu’on ravive, où est le problème ? Ça peut aller de la tendresse à la passion, en passant par le suspens ou tout ce que l’auteur souhaitera évoquer pour pimenter les événements et les situations de son récit. L’histoire, la science-fiction ou un élément surnaturel peuvent changer la dynamique du livre, mais l’essentiel, ce seront toujours les relations.

    Les auteurs écrivent sur les histoires d’amour depuis la nuit des temps. Tout comme ils le font sur les meurtres, les trahisons, l’éducation des enfants, les fantômes qui nous font fuir et tout le reste. Je pense que la romance est une part tout à fait légitime de la littérature.

     

    3 questions à Rhys Ford



    MIB: Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur à la critique ? Comment vous positionnez-vous face aux commentaires Amazon , aux chroniques et à la critique en général ?

    RF : Est-ce que la critique me blesse ? Oui. Bien sûr. On doit être rempli d’ego et d’arrogance pour ne pas ressentir la piqûre. *rire* Tout comme les enfants qu’on élève ne sont pas parfaits, les livres qu’on écrit ne le sont pas non plus. Ceci me conduit au point suivant : comment gérez-vous les critiques ? Vous entendez parfois les lecteurs dirent : “tous les livres ne conviennent pas à tout le monde” et même si c’est vrai, l’auteur doit quand même s’interroger sur le fait que le livre qu’il a écrit est bien celui qu’il avait l’intention d’écrire au départ.

    Parce que peu importe ce que vous écrivez, ce que les lecteurs lisent leur appartient, ils se l’approprient. Les gens ont des opinions sur la manière dont une histoire doit être construite ou ce qu’ils veulent voir arriver. Parfois, l’auteur et le lecteur s’accordent sur ce point et le lecteur éprouve alors une intense satisfaction grâce au récit. Parfois, non. C’est dur quand quelqu’un n’aime pas ou même déteste ce que vous avez passé des mois à écrire. Nous sommes humains. C’est un sentiment humain. Parce que vous vous dites : “Regardez, c’est moi qui l’ai fait !” et que ça ouvre un gouffre de vulnérabilité en vous en tant qu’auteur et en tant que personne.

    Ceci dit, il faut se rappeler que ce qu'interprète une personne n’est pas toujours ce que l’auteur a écrit. Beaucoup d’éléments culturels ou passés, les circonstances actuelles peuvent influencer le lecteur.

    On arrive à la seconde partie des questions : est-ce que ma famille est mitigée par rapport à ce que j’écris et les critiques influencent-elles mon écriture ?

    Ma mère est fière de moi, même si elle ne lit pas et ne comprend pas pourquoi j’écris. Mais elle sait que c’est une part importante de moi et elle la respecte. Je n’ai pas besoin qu’elle lise mes livres parce que je sais que les thématiques - les genres - ne sont pas sa tasse de thé. Et ça me va. C’est une jardinière fantastique, elle fait pousser des plantes qui gagnent des prix, mais ce n’est pas quelque chose qui fait partie de mon monde. Je suis fière d’elle pour sa réussite.

    Les intérêts de ma petite sœur sont plus comme ceux de ma mère et, entre nous, je suis heureuse que maman puisse parler de ce qu’elle aime avec ma sœur. Je peux toujours partager sa joie quand je teste de nouvelles méthodes de plantation ou l’écouter me parler de ses projets. J’apprécie et je respecte ses efforts et elle fait la même chose avec moi. C’est le meilleur des soutiens.

    Est-ce que je laisse les critiques ou les louanges influencer ce que j’écris ? Je ne peux pas. Parce que sinon, ce seraient les gens qui écriraient l’histoire, pas moi. C’est l’essentiel. La chose la plus importante. Soyez honnête vis à vis de votre récit, respectez votre voix. Explorez et expérimentez le langage et les genres. Dépassez vos limites et faites tout votre possible pour accéder à de nouvelles compétences dans votre domaine. Soit vous tomberez, soit vous réussirez mais, la vérité, c’est le voyage que vous effectuerez qui fera de vous une meilleure personne et un meilleur écrivain.

    3 questions à Rhys Ford


    MIB : Avez vous choisi de vous éditez seule ou de passer par une ME ?

    RF : J’ai un éditeur parce que je n’ai pas le temps de m’occuper de tout ce qui gravite autour de l’écriture. Ça inclut les traductions, les livres audio, l’impression pour le grand public, la gestion des chroniques et les changements importants.

    Toutes ces choses prennent du temps et de l’argent. Il y a plusieurs années, j’ai aidé à mettre en place une imprimerie indépendante et je sais, pour l’avoir vécu personnellement, le temps et les efforts que ça prend pour démarrer une entreprise puis gérer le tout. Pourrais-je le faire ? Oui. Ai-je envie de le faire ? Non. *rire* J’écris déjà tout le temps et je travaille comme Directrice Artistique à temps plein. Entre les réseaux sociaux et le reste, j’ai à peine le temps de caresser mon chat. Mon chien a besoin de prendre un bain qu’il aura probablement demain. Etant donné que je travaille à l’extérieur durant le confinement, je le laverai pendant ma pause déjeuner…. mais c’est quelque chose qu’il ignore encore.

    Si je dois un jour en venir à l’auto-édition, j’organiserai probablement ça avec d’autres auteurs pour que nous puissions mettre en commun nos contacts et nos ressources afin de rendre le travail plus simple à réaliser. Cependant, même ainsi, chaque chose devra être faite dans l’ordre. Si je dois y passer, je veux le faire bien et tout planifier. Et gérer les choses de près. C’est génial d’être libéré de cette charge de travail parce qu’elle est gérée par d’autres qui sont professionnels et expérimentés, des personnes en qui je peux avoir confiance. Mais ça reste mon opinion, la façon dont je vois les choses. Chacun est différent avec des besoins différents. Je préfère passer mon temps à écrire parce qu’il est limité. Et puis, j’aime avoir un peu de temps libre pour lire. Et rattraper mon retard avec le Witcher.



    La question du lecteur:

    L'univers de Dim Sum Asylum est si riche qu'il mérite d'être exploité ainsi que l'évolution de la relation entre Roku et Trent.
    Prévoyez-vous une suite?

    RF :Oui, j'adorerais faire une suite et dès que j'aurai le temps, je le ferai. Il y a beaucoup de choses que je veux explorer là-bas, y compris les liens de Roku avec sa grand-mère et l'assassin qu'il a vu dans la Benevolent Society. Il y a aussi Ghost et la façon dont Roku traite avec lui ainsi que le passé de Trent. J'ai juste besoin de temps parce que oh, ce monde est SI immense et si complexe. 

     

     

    "I write. And kill people. On paper. And sometimes have them fall in love. " Rhys Ford

    3 questions à Rhys Ford

     

    Un grand merci à toi Rhys !! 


    Sa bibliographie 

    Le site de l'auteur: https://rhysford.com/

    Pour suivre l'auteur sur son facebook: facebook

    Le twitter de l'auteur: https://twitter.com/rhys_ford

    Le quatrième tome de la série de Kai Gracen devrait sortir le 14 juillet... et on attendra forcément avec impatience la traduction !!

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  • 3 questions à Anouchka Labonne

    Cette fois ci nous avons décidé de poser chaque semaine 3 questions à un auteur (ce seront plus ou moins toujours les mêmes) plus une question bonus d'un lecteur/lectrice sélectionné.
     
    Nous avons sélectionnées des questions qui nous parlent en tant que blogueuses mais aussi en tant que lectrices sur des sujets que l'on aborde souvent peut être mais qui restent toujours d'actualité. Il nous a semblé intéressant d'avoir des points de vue plus approfondis et individuels sur ceux-ci en laissant totalement la parole à chaque auteur de la semaine.
     
    Nous annoncerons à l'avance l'auteur participant et vous pourrez alors sous ce même post d'annonce posez votre question. Le post final sera bien sûr publié quelques jours plus tard. En espérant que l'idée vous séduit autant que nous, nous vous disons à très vite !



    C'est  donc Anouchka Labonne qui inaugure notre nouvelle rubrique.

    Anouchka :

    3 questions à... Anouchka Labonne  Nourrie de lecture et de fictions sur tous types de supports, j’ai commencé très tôt à écrire mes propres histoires. Découvrant au début des années 2000 le monde particulier des fanfictions homoromantiques, je me suis prise d’une passion toute adolescente pour cette expression des sentiments et de la sensualité, ce qui m’a conduite à m’intéresser de très près aux questions de genre, d’identité et de droits civiques.


      C’est au Japon, au cours d’un voyage autour du monde, que j’ai trouvé le courage d’envoyer mon premier manuscrit à une maison d’édition pour qu’il soit publié et que j’ai reçu une réponse favorable. Cette expérience positive m’a encouragée à reprendre la plume de façon plus professionnelle. Ainsi, au cœur de la Nouvelle-Zélande, j’ai entamé l’écriture du Garçon du port, redonnant vie et corps à une nouvelle écrite dix ans plus tôt alors que j’étais étudiante.

      Après la publication aux éditions Voy’el de Léonie et Le garçon du port, deux fictions historiques homoromantiques, je poursuis désormais mon exploration des questions du genre et de l'identité sexuelle avec la trilogie de fantasy steampunk « La dernière province », actuellement en cours d’écriture. Ces sujets, centraux dans l'intrigue de mes précédents écrits, servent ici de base à la création d'un univers où les enjeux se situent dans les rapports de force entre des individus au cœur d'un système colonial oppresseur.

                                                                       ∂ ∂ ∂

    MIB: -Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous , lui accordez-vous dans la littérature ?

    AL: 
       Je ne suis pas la meilleure placée pour défendre ce genre littéraire, pour la simple raison que je le connais assez mal, en réalité. Du moins, en ce qui concerne la romance telle qu’on l’envisage de nos jours. De ce que je comprends, le genre est défini par le fait que l’intrigue amoureuse (et j’insiste sur ce terme) est au centre de l’histoire. En ce sens, je n’écris pas de la romance. Bien sûr, l’intrigue amoureuse a une place importante dans les textes que j’écris, mais elle n’est — à mon sens — pas le sujet principal.
       Si mes textes ont été classés « romance » c’est avant tout un choix éditorial. Oui, au début, j’étais un peu sceptique à l’idée d’apposer cette étiquette à mes récits, parce que ce genre littéraire est assez mal perçu dans la littérature française. Pourtant, chez les anglo-saxons, il est bien mieux reconnu : Orgueil et Préjugés est, par exemple, un excellent représentant du genre, d’une grande qualité littéraire. Mais la littérature française s’entête à glorifier ce qu’on appelle « littérature blanche » (comprendre : inclassable) au détriment des littératures de genres, quelles qu’elles soient. La romance en fait les frais.
       Pourtant, la romance a toute sa place en littérature, parce que l’amour est omniprésent dans tous les genres littéraires. C’est une thématique que les auteur‧e‧s ne se lassent pas d’explorer, et il me semble hypocrite, aujourd’hui, de considérer la romance comme un genre moins noble que les autres, alors qu’il met en exergue ce dont absolument tous les autres genres ne peuvent s’empêcher de parler. Aujourd’hui, cela ne me pose pas de problème que Léonie et Le garçon du port soient classés en « romance », ça ne recouvre pas tout ce que je veux transmettre avec ces histoires mais, après tout, quel genre le pourrait ?

    3 questions à... Anouchka Labonne



    MIB: Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur à la critique ? Comment vous positionnez-vous face aux commentaires Amazon, aux chroniques et à la critique en général ?

    AL:
       Malheureusement pour moi, j’ai assez peu de commentaires, que ce soit sur Amazon ou sous forme de chroniques. Je dis malheureusement parce que j’adore ça. J’aimerais recevoir plus d’avis, parce que si quelqu’un a été marqué par mon texte — en bien comme en mal — suffisamment pour qu’il partage son opinion, c’est que quelque part j’ai réussi mon pari. Mais bon, ne nous voilons pas la face, on vit dans un monde où l’on note tout, tout le temps, et c’est assez épuisant.
      En cela, les critiques perdent un peu de leur valeur : donner son avis devient un réflexe, on le fait parfois sans réfléchir. C’est pour cela que j’aime bien les chroniques : au moins, les chroniqueur-euses prennent le temps de dérouler un peu leur pensée. Je me laisse assez peu influencer par la critique sur internet : cela tient au fait qu’on ne sait pas qui se cache derrière le commentaire. Bijou84 a bien aimé mais a trouvé qu’il n’y avait pas assez de descriptions des personnages ? PtiteFleur78 a adoré sauf la fin ? LutinDesBois06 aurait préféré qu’il y ait plus de scènes explicites ?
       C’est intéressant mais au fond qu’importe : je ne sais pas qui sont ces personnes, ce qu’elles aiment lire habituellement, si elles ont lu mon histoire pour sortir de leur zone de confort ou si elles sont habituées à ce genre de lectures. Je n’écris pas pour elles. Je sais que la communauté qui lit des textes homoromantiques ou homoérotiques est assez uniforme (une majorité de femmes, entre 20 et 45 ans, qui consomme une quantité astronomique d’ouvrages) : je ne cherche pas à leur plaire spécifiquement.
       Attention, qu’on me comprenne bien : j’aime être lue par cette communauté, je les remercie de choisir mes livres et de me soutenir, et je respecte leurs goûts pour la simple raison que je les partage en partie (je suis incapable de lire autant qu’elles par contre !). Ce que je veux dire, c’est que mes histoires, aujourd’hui, trouvent un écho chez ces lectrices, mais que demain je publierai sans doute quelque chose d’un peu différent, qui leur correspondra moins et trouvera un autre public.
      Je ne cherche pas à orienter mes textes pour qu’ils collent à un public spécifique. Je suis toujours un peu étonnée quand l’un de mes proches me fait un retour sur mon livre : ça me touche, parce que je ne les encourage pas vraiment à se procurer mes écrits. Non pas que je n’assume pas, mais je sais que ça ne correspond pas forcément à leur style de lecture, ou du moins à l’idée que je m’en fait. Alors quand ils me disent que ça leur plaît, forcément, ça me fait plaisir, parce que je sais qu’ils ne disent pas ça par politesse : moi, je ne leur ai rien demandé ! La critique est très utile si on n’a personne pour nous aider pendant le processus d’écriture, mais une fois le livre paru, c’est juste un témoin qui nous indique que l’histoire continue sa vie sans nous. Et ça, c’est vraiment un beau cadeau !

    3 questions à... Anouchka Labonne



    MIB: Avez vous choisi de vous éditez seule ou de passer par une ME ?

    AL: 
    J’ai tout de suite envoyé mes textes pour être éditée.
    C’est simple : j’ignorais que l’auto-édition existait ! Et puis, pour être honnête, j’aime l’idée de reconnaissance qu’apporte le fait d’être publié par une maison d’édition. Évidemment, depuis que j’ai découvert le monde de l’AE et les personnes qui y ont recours, je vois bien qu’il y a aussi des pépites qui ne s’embarrassent pas des éditeurs.

    Mais j’aime la relation qui se crée entre l’auteur‧e et sa maison d’édition. Le retour positif d’une ME c’est bien souvent la première marque que votre récit parle à une autre personne qu’à vous-même ! Mieux, c’est l’assurance qu’il parlera à une communauté de lectrices, même restreinte. Je serai incapable de faire le boulot que font les auteur‧e‧s auto-édité‧e‧s : créer une communauté autour de soi, c’est un travail colossal ! J’ai essayé de le faire un peu pour mon prochain roman à paraître, je vois bien à quel point c’est difficile. Alors, bien sûr, les ME prennent une très (trop ?) grosse part du gâteau, surtout les grosses ME, mais cela se justifie grandement par le travail nécessaire pour constituer un lectorat fidèle.
     
     
     
    La question du lecteur:

    Avez-vous un rituel d'écriture ?

    AL:
    Pas vraiment. Mais j’essaye. Je sais à quel point certaines choses aident : se mettre en condition, avoir son petit endroit où on est bien installé, mettre de la musique…
    Je n’ai pas d’heure de prédilection, mais ce qui revient souvent c’est de mettre une playlist de musiques de film (sans paroles, donc), de me faire une boisson (ce que je préfère : le bubble tea), et roulez jeunesse !
    Après, comme j’écris sur mon ordi, je fais souvent plein de choses qui me perturbent en même temps (exemple : j’étais en pleine relecture avant de décider soudain de répondre à cette interview, ahah !).
    Merci pour ces questions et à très bientôt. Anouchka. 


    Merci à toi Anouchka ce fut un plaisir! 
     
                                                                        ∂ ∂ ∂

    N'hésitez pas à découvrir ses œuvres sur 
    le site de l'éditeur comme Le garçon du port dont vous trouverez la chronique ici : Le garçon du port  et Léonie, disponible également sur Amazon.

    Le site de l'auteur ( très joli en plus ) : Anouchka Labonne

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