• 3 questions à... Anouchka Labonne

    3 questions à Anouchka Labonne

    Cette fois ci nous avons décidé de poser chaque semaine 3 questions à un auteur (ce seront plus ou moins toujours les mêmes) plus une question bonus d'un lecteur/lectrice sélectionné.
     
    Nous avons sélectionnées des questions qui nous parlent en tant que blogueuses mais aussi en tant que lectrices sur des sujets que l'on aborde souvent peut être mais qui restent toujours d'actualité. Il nous a semblé intéressant d'avoir des points de vue plus approfondis et individuels sur ceux-ci en laissant totalement la parole à chaque auteur de la semaine.
     
    Nous annoncerons à l'avance l'auteur participant et vous pourrez alors sous ce même post d'annonce posez votre question. Le post final sera bien sûr publié quelques jours plus tard. En espérant que l'idée vous séduit autant que nous, nous vous disons à très vite !



    C'est  donc Anouchka Labonne qui inaugure notre nouvelle rubrique.

    Anouchka :

    3 questions à... Anouchka Labonne  Nourrie de lecture et de fictions sur tous types de supports, j’ai commencé très tôt à écrire mes propres histoires. Découvrant au début des années 2000 le monde particulier des fanfictions homoromantiques, je me suis prise d’une passion toute adolescente pour cette expression des sentiments et de la sensualité, ce qui m’a conduite à m’intéresser de très près aux questions de genre, d’identité et de droits civiques.


      C’est au Japon, au cours d’un voyage autour du monde, que j’ai trouvé le courage d’envoyer mon premier manuscrit à une maison d’édition pour qu’il soit publié et que j’ai reçu une réponse favorable. Cette expérience positive m’a encouragée à reprendre la plume de façon plus professionnelle. Ainsi, au cœur de la Nouvelle-Zélande, j’ai entamé l’écriture du Garçon du port, redonnant vie et corps à une nouvelle écrite dix ans plus tôt alors que j’étais étudiante.

      Après la publication aux éditions Voy’el de Léonie et Le garçon du port, deux fictions historiques homoromantiques, je poursuis désormais mon exploration des questions du genre et de l'identité sexuelle avec la trilogie de fantasy steampunk « La dernière province », actuellement en cours d’écriture. Ces sujets, centraux dans l'intrigue de mes précédents écrits, servent ici de base à la création d'un univers où les enjeux se situent dans les rapports de force entre des individus au cœur d'un système colonial oppresseur.

                                                                       ∂ ∂ ∂

    MIB: -Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous , lui accordez-vous dans la littérature ?

    AL: 
       Je ne suis pas la meilleure placée pour défendre ce genre littéraire, pour la simple raison que je le connais assez mal, en réalité. Du moins, en ce qui concerne la romance telle qu’on l’envisage de nos jours. De ce que je comprends, le genre est défini par le fait que l’intrigue amoureuse (et j’insiste sur ce terme) est au centre de l’histoire. En ce sens, je n’écris pas de la romance. Bien sûr, l’intrigue amoureuse a une place importante dans les textes que j’écris, mais elle n’est — à mon sens — pas le sujet principal.
       Si mes textes ont été classés « romance » c’est avant tout un choix éditorial. Oui, au début, j’étais un peu sceptique à l’idée d’apposer cette étiquette à mes récits, parce que ce genre littéraire est assez mal perçu dans la littérature française. Pourtant, chez les anglo-saxons, il est bien mieux reconnu : Orgueil et Préjugés est, par exemple, un excellent représentant du genre, d’une grande qualité littéraire. Mais la littérature française s’entête à glorifier ce qu’on appelle « littérature blanche » (comprendre : inclassable) au détriment des littératures de genres, quelles qu’elles soient. La romance en fait les frais.
       Pourtant, la romance a toute sa place en littérature, parce que l’amour est omniprésent dans tous les genres littéraires. C’est une thématique que les auteur‧e‧s ne se lassent pas d’explorer, et il me semble hypocrite, aujourd’hui, de considérer la romance comme un genre moins noble que les autres, alors qu’il met en exergue ce dont absolument tous les autres genres ne peuvent s’empêcher de parler. Aujourd’hui, cela ne me pose pas de problème que Léonie et Le garçon du port soient classés en « romance », ça ne recouvre pas tout ce que je veux transmettre avec ces histoires mais, après tout, quel genre le pourrait ?

    3 questions à... Anouchka Labonne



    MIB: Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur à la critique ? Comment vous positionnez-vous face aux commentaires Amazon, aux chroniques et à la critique en général ?

    AL:
       Malheureusement pour moi, j’ai assez peu de commentaires, que ce soit sur Amazon ou sous forme de chroniques. Je dis malheureusement parce que j’adore ça. J’aimerais recevoir plus d’avis, parce que si quelqu’un a été marqué par mon texte — en bien comme en mal — suffisamment pour qu’il partage son opinion, c’est que quelque part j’ai réussi mon pari. Mais bon, ne nous voilons pas la face, on vit dans un monde où l’on note tout, tout le temps, et c’est assez épuisant.
      En cela, les critiques perdent un peu de leur valeur : donner son avis devient un réflexe, on le fait parfois sans réfléchir. C’est pour cela que j’aime bien les chroniques : au moins, les chroniqueur-euses prennent le temps de dérouler un peu leur pensée. Je me laisse assez peu influencer par la critique sur internet : cela tient au fait qu’on ne sait pas qui se cache derrière le commentaire. Bijou84 a bien aimé mais a trouvé qu’il n’y avait pas assez de descriptions des personnages ? PtiteFleur78 a adoré sauf la fin ? LutinDesBois06 aurait préféré qu’il y ait plus de scènes explicites ?
       C’est intéressant mais au fond qu’importe : je ne sais pas qui sont ces personnes, ce qu’elles aiment lire habituellement, si elles ont lu mon histoire pour sortir de leur zone de confort ou si elles sont habituées à ce genre de lectures. Je n’écris pas pour elles. Je sais que la communauté qui lit des textes homoromantiques ou homoérotiques est assez uniforme (une majorité de femmes, entre 20 et 45 ans, qui consomme une quantité astronomique d’ouvrages) : je ne cherche pas à leur plaire spécifiquement.
       Attention, qu’on me comprenne bien : j’aime être lue par cette communauté, je les remercie de choisir mes livres et de me soutenir, et je respecte leurs goûts pour la simple raison que je les partage en partie (je suis incapable de lire autant qu’elles par contre !). Ce que je veux dire, c’est que mes histoires, aujourd’hui, trouvent un écho chez ces lectrices, mais que demain je publierai sans doute quelque chose d’un peu différent, qui leur correspondra moins et trouvera un autre public.
      Je ne cherche pas à orienter mes textes pour qu’ils collent à un public spécifique. Je suis toujours un peu étonnée quand l’un de mes proches me fait un retour sur mon livre : ça me touche, parce que je ne les encourage pas vraiment à se procurer mes écrits. Non pas que je n’assume pas, mais je sais que ça ne correspond pas forcément à leur style de lecture, ou du moins à l’idée que je m’en fait. Alors quand ils me disent que ça leur plaît, forcément, ça me fait plaisir, parce que je sais qu’ils ne disent pas ça par politesse : moi, je ne leur ai rien demandé ! La critique est très utile si on n’a personne pour nous aider pendant le processus d’écriture, mais une fois le livre paru, c’est juste un témoin qui nous indique que l’histoire continue sa vie sans nous. Et ça, c’est vraiment un beau cadeau !

    3 questions à... Anouchka Labonne



    MIB: Avez vous choisi de vous éditez seule ou de passer par une ME ?

    AL: 
    J’ai tout de suite envoyé mes textes pour être éditée.
    C’est simple : j’ignorais que l’auto-édition existait ! Et puis, pour être honnête, j’aime l’idée de reconnaissance qu’apporte le fait d’être publié par une maison d’édition. Évidemment, depuis que j’ai découvert le monde de l’AE et les personnes qui y ont recours, je vois bien qu’il y a aussi des pépites qui ne s’embarrassent pas des éditeurs.

    Mais j’aime la relation qui se crée entre l’auteur‧e et sa maison d’édition. Le retour positif d’une ME c’est bien souvent la première marque que votre récit parle à une autre personne qu’à vous-même ! Mieux, c’est l’assurance qu’il parlera à une communauté de lectrices, même restreinte. Je serai incapable de faire le boulot que font les auteur‧e‧s auto-édité‧e‧s : créer une communauté autour de soi, c’est un travail colossal ! J’ai essayé de le faire un peu pour mon prochain roman à paraître, je vois bien à quel point c’est difficile. Alors, bien sûr, les ME prennent une très (trop ?) grosse part du gâteau, surtout les grosses ME, mais cela se justifie grandement par le travail nécessaire pour constituer un lectorat fidèle.
     
     
     
    La question du lecteur:

    Avez-vous un rituel d'écriture ?

    AL:
    Pas vraiment. Mais j’essaye. Je sais à quel point certaines choses aident : se mettre en condition, avoir son petit endroit où on est bien installé, mettre de la musique…
    Je n’ai pas d’heure de prédilection, mais ce qui revient souvent c’est de mettre une playlist de musiques de film (sans paroles, donc), de me faire une boisson (ce que je préfère : le bubble tea), et roulez jeunesse !
    Après, comme j’écris sur mon ordi, je fais souvent plein de choses qui me perturbent en même temps (exemple : j’étais en pleine relecture avant de décider soudain de répondre à cette interview, ahah !).
    Merci pour ces questions et à très bientôt. Anouchka. 


    Merci à toi Anouchka ce fut un plaisir! 
     
                                                                        ∂ ∂ ∂

    N'hésitez pas à découvrir ses œuvres sur 
    le site de l'éditeur comme Le garçon du port dont vous trouverez la chronique ici : Le garçon du port  et Léonie, disponible également sur Amazon.

    Le site de l'auteur ( très joli en plus ) : Anouchka Labonne

    Sa page Facebook où vous pourrez suivre son actu future !! facebook
     

     
    « Carry On - Rainbow RowellIlluminer les ombres (Shatterproof bond #2) d'Isobel Starling »
    Partager via Gmail Delicious Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks Pin It

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :