• Trilogie Raptor de Catherine Epfel

    Raptor ce n'est pas le dernier bébé échappé du parc jurassik mais la trilogie particulière de Catherine Epfel sortie en 2015 chez Éditions Amalthée. Une série de trois tomes donc, qui réussissent à nous vriller à la fois le cœur, le cerveau et les yeux !

     

     

    Trilogie Raptor de Catherine EpfelRaptor - Rencontre improbable - Tome 1

     Deux ans. Deux putains d’années. Qu’il est sorti du Centre. Qu’il tue. Encore et encore. Des gens qu’il ne connaît même pas. Des hommes. Des femmes. Il a refusé les enfants. Il ne pourrait pas (…)

    Il est tueur à gages, il est flic. Il est solitaire, il est marié et père de famille. Voisins dans le même immeuble, au hasard d’une lettre glissée sous une porte, ils vont se rencontrer. Sous pression dans son métier de flic et sa vie auprès d’une femme trop parfaite, Kévin est intrigué par cet homme différent et sauvage, auprès duquel il va trouver refuge pour quelques instants d’évasion. De son côté, Yann se laisse tenter par cette compagnie inattendue, qui l’aide à repousser ses démons. Mais qui est réellement Yann ? Quel secret se cache derrière ce personnage décalé et mystérieux ? Quand Kévin prend conscience du danger, il est déjà trop tard…

     

     

    Trilogie Raptor de Catherine EpfelRaptor - Tome 2 - Amour interdit 

    (…) je ne veux pas, je t’en empêcherai, cet autre, je l’arracherai, je sais moi que tu n’es que douceur, amour (…) Kévin ne sait plus envisager de vivre sans Yann. Malgré l’angoisse que Yann ressent à l’entraîner dans son enfer, il ne peut renoncer à Kévin. Mais Kévin parviendra-t-il à se séparer d’Agnès, qui est depuis toujours la femme de ses rêves ? Yann réussira-t-il à convaincre Max de l’aider à retrouver sa vie ? Sur le présentoir de leur église à Berck, les bougies luttent pour ne pas s’éteindre, mais Raptor impose sa présence de noirceur et de violence. Kévin saura-t-il arracher chez Yann cet « autre », certainement le plus terrible obstacle à leur amour interdit ? Sans oublier que dans l’ombre, le Centre veille… « Mes personnages ont une vie propre, qui m’échappe bien souvent, sans compter mes petites mains, ces coquines, qui m’entraînent parfois vers des chemins insoupçonnés… » L’aventure continue dans ce second tome, où Catherine Epfel emporte les lecteurs, comme Yann et Kévin, dans un tourbillon d’émotions, à travers un récit plein de surprises inattendues.

     

     

    Trilogie Raptor de Catherine EpfelRaptor Tome 3- Ultime combat.

    Tu as tué. Tout le monde ne tue pas à 20 ans. Tu étais mauvais. Et la vie s’est vengée. Tu l’as mérité. Sa main tremble une fraction de seconde. Sur le fusil. Des gouttes de sueur. Viennent se noyer sur son front maculé. Rigolent lentement. Jusqu’entre les sourcils. La tête commence à douter. Il ne sait plus. Kévin aux mains du Centre, Yann va devoir prendre la décision la plus difficile de sa vie. Pourra-t-il encore compter sur Max pour se libérer de ses chaînes, et surtout, parviendra-t-il à se délivrer de

    Raptor à jamais ?
    Au plus profond de lui, son coeur devra se débattre avec ses démons, pour livrer l’ultime combat vers la rédemption et la liberté. Auront-ils, un jour enfin, le droit de s’aimer pour devenir les Anges de l’éternité ?

     

     

     *********

    Ces trois tomes sont une sorte de condensé de deux fanfics : l'une axée sur le film Nikita de Luc Besson et l'autre me semble inspirée de deux des personnages de la série Les bleus, Kévin et Yann.

    Selon que l'on accepte ou non d'accorder le même crédit à une fanfic qu'à un roman, on appréciera donc de manière différente la portée de cette histoire. Si le fil général reste tout de même assez proche du pitch originel, l'ascendance que les héros finissent par prendre développe une attraction certaine à coups d’émotions fortes et de personnalités non moins enivrantes.

    L'histoire de deux hommes qui vivent à quelques étages l'un de l'autre, dans le même immeuble, et qui finissent, grâce à une lettre perdue, par se croiser autour d'Alain Delon et de beaucoup de jus d'oranges (trop de jus d'oranges!!). Deux mondes qui ont tout pour s'opposer, le crime et la justice, qui se percutent  avec la puissance des silences et des sentiments nouveaux. Deux vies qui vont radicalement changer pour chercher désespérément une issue possible pour un amour extrême qui les frappe de plein fouet.

    D'où vient la vrille me direz-vous ? Et bien, de l’écriture tout simplement ! Une vraie torture pour le cerveau, les yeux  et le cœur, la torture pouvant être plus retorse qu'il n'y parait.

    Les yeux.
    Une écriture surprenante voire dérangeante qui abuse du point et oublie trop souvent la virgule. Une succession de phrases courtes qui frôlent tout autant le charme de la surprise que l'agacement de la langue martyrisée. On aime ou pas, il ne peut y avoir de demi mesure sur ce choix, ce style, cette plume.
    En ce qui me concerne, j'ai souvent navigué entre la fatigue visuelle, presque cérébrale, et les clignements de paupières ébahis par les émotions décrites. Nos yeux habitués à une typo normée, peinent à s’accommoder du procédé mais pourtant ils le font peu à peu. Ce qui était un problème, une difficulté au départ devient alors un genre propre et on parvient enfin à s’empêcher de reconstruire les phrases pour les accepter telles qu'elles sont.

    Le cerveau.
    Un récit qui ne laisse pas le lecteur simplement gober les mots pour enregistrer l'histoire tant on se force, d'une certaine manière, à ré-encoder les choses pour suivre. Une lecture que l'on ne qualifiera pas de doudou car tout ici est noirceur et claustrophobie. La vie de Yann est un enfer pour lui et pour les autres. Une vie qui nous étouffe autant que lui, qui nous pousse à trouver tolérable ce qui ne l'est pas. Un amour né dans des conditions difficiles et troubles, qui justifie beaucoup de choses pourtant pas très honorables pour l'un comme pour l'autre.

    Le cœur.
    Certains ressentiront une gêne, un essoufflement, je dirais, à suivre ce flot arythmique, d'autres seront boostés comme sous ecsta par l’enchaînement passionnel et létal des événements. On respire par à-coups sur cette romance assez noire et on a quelques moments de répit avec les interventions familiales des deux hommes. Le flot émotionnel est ultra présent et même trop à mon sens ! Tout est exacerbé, à fleur de peau et même là où les hommes devraient être blasés.

     
    Yann vit seul depuis des années avec les exutoires de ses peurs et de ses remords. Kévin vit en famille, depuis des années, avec ses habitudes déjà toutes tracées par une femme parfaite à laquelle il a laissé les commandes entières de sa vie et de ses choix. Yann croise un jour le bleu des yeux de Kévin qui se noie dans le vert des siens. La flamme est désormais allumée, inexorable. Le jeune capitaine de police sera celui qui sortira Yann de sa vie à jamais gravée sous le signe de la mort quand celui ci sera le nouvel horizon que Kévin ne pensait même pas vouloir. L'histoire d'un amour lancinant, d'un amour fou, d'un amour tendre, passionnel et inconditionnel.

     

    On rentre difficilement dans l'histoire car l'auteure ne nous facilite pas la tache mais on y tombe cependant bel et bien... ou alors on renonce aux premières pages. L'ambiance sourde générée est à la fois pesante et envoûtante, pénible comme le flot de larmes constant que l'on y trouve à chaque page et lyrique comme les envolées amoureuses éclairées à la lueur d'une tv bloquée sur la filmographie de Delon.

    Les personnages  secondaires ont tous leur aura de mystère parfait, que ce soit dans le rôle de la femme solaire, aimante et directive de Kévin ou de l’éminence grise, sombre et sexy qu'est Max (#tcheckykaryoforeversexyman ), le "créateur" de Yann. Deux personnages contre-poids qui heureusement raccordent une part de réalité qui nous sauve un peu de cette ambiance surréaliste. Deux ombres du passé et du présent qui vont, malgré elles et grâce à des ficelles scénaristiques que l'on approuvera ou pas, devoir s'effacer pour laisser une chance à un futur ensoleillé de naître dans un coin du Pérou.

    Raptor, c'est sombre jusque dans les sentiments amoureux, c'est étouffant comme une passion qui détruit tout mais qui n'existe que pour elle et c'est flamboyant comme un phœnix qui renaît sur les cendres du corps des autres. Une trilogie, dont l'apogée laisse des traces, de celles qui font qu'on se souviendra de ne pas avoir été capable de choisir entre l'adoration, le rejet ou le simple trouble mais dont on saura parler à nouveau. Yop.

    Trilogie Raptor de Catherine Epfel

     


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  • Commentaires

    1
    Catherine Epfel
    Lundi 22 Octobre 2018 à 22:45
    Whaouh j'avais raté ce retour. Comme vous je suis partagée lol. J'ai beaucoup aimé l'analyse et comme vous je ne sais pas si j'adore ... ou pas. Merci en tout cas :)
      • Mardi 23 Octobre 2018 à 09:18

        mais de rien! je ne pense pas etre la première ni la dernière a etre troublée par la plume et c'est franchement tres bien de sortir du lot!!

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