• Wakhan (Lakota tome 1) d'Estel Stark

     

    Editeur : Mix Editions

    Sortie : 07 mai 2020

     

    Pour Devlynn, la vie s’est arrêtée le jour de l’accident qui lui a ôté la vue.

     

    Prisonnier de son handicap, il n’éprouve plus la moindre estime pour lui, l’Amérindien incapable de s’approcher d’un cheval sans être terrifié. Il a cessé de se battre, cessé d’avancer, persuadé que plus rien de bon ne pourra lui arriver.

     

    Keith est convaincu du contraire et ne l’abandonnera pas. Prétextant des vacances pour changer d’air, il n’hésite pas à ébrécher la confiance de son meilleur ami en le menant droit vers ses plus grandes craintes.

     

    Coincé au milieu de nulle part, Devlynn devra choisir entre continuer de se morfondre ou réapprendre à vivre. Et la rencontre avec Logan pourrait bien tout changer.

     

    &&&&&

    Ça y est, j'ai refermé Lokota et je suis bien embêtée. J'ai hésité à faire cette chronique... Parfois, il arrive qu'on ne soit pas en phase avec l'opinion générale. On hésite toujours à s'exprimer si nos sentiments sont mitigés. On a peur de vexer les gens, de passer pour des lecteurs intolérants. Le but n'est pas de blesser l'auteur. Le but, c'est de remplir un rôle, celui de chroniqueuse, d'évoquer un ressenti en toute honnêteté. Je pense que si chacun ne parle que du positif ou des livres qui lui ont plu, le monde littéraire va devenir bien fade, ça manquera cruellement d'objectivité.

    En lisant le résumé, je savais que ça allait parler d'une histoire de reconstruction après un drame il y aurait certaines allusions à la culture amérindienne. J'ai eu la reconstruction sauf que j'ai été assez déçue par l’histoire.

    L’histoire est celle de Devlynn, aveugle depuis un accident de cheval et de Logan, un moniteur d'équitation va lui redonner confiance en lui.

    La première impression, c'est que l'histoire est une succession de scènes de vie et de déplacements d'un lieu à un autre et rien d'autre pour rythmer les très longs chapitres. C'est vrai que c'est doux,  il y a des moments forts et pleins de tendresse entre Devlynn et Logan, entre Devlynn et sa famille, mais il manque des éléments essentiels. Le fil conducteur est difficile à suivre, le problème c'est qu'il ne se passe rien.  J'ai l'impression qu'il n'y a pas d'enjeux hormis la romance (qu'on soupçonne dès le départ, se met en place très vite) et la confiance que Devlynn reprend petit à petit à cheval. C'est crédible, mais tellement lent, sans rien pour épicer le quotidien des héros. Il m'a manqué quelque chose en parallèle. Arrivée à la moitié, j’hésitais à poursuivre en me demandant où l’auteur m’emmenait.

    D’autres petits détails m'ont gênée : Logan s'exprime comme un ado romantique, c'est le genre de choses qui me fait tiquer. Il est censé être un homme rude et solitaire alors qu'une fois amoureux, il parle comme un poète sur le retour.

    Quant à Devlynn, il est naïf.  Incroyable pour un indien confronté au racisme depuis toujours et qui a vécu des choses dures. J’attendais une personnalité plus travaillée, peut être plus amère, un type plus cynique sur sa situation, surtout après ce qu’on apprend sur sa jeunesse. Il est juste défaitiste et parfois très naïf. Certaines incohérences de réflexion, de comportement vis à vis de Logan sont surprenantes. À un moment donné, Logan dit à Devlynn qu'il est heureux qu'ils se retrouvent seul à seul parce qu'il va l'avoir pour lui tout seul. Vous comprenez ? Ça me paraît clair à moi qu'il l'aime bien. il le touche sans arrêt, il est proche de lui. Eh bien, non, pas pour Devlynn qui se morfond sur le fait que Logan est sûrement indifférent à ses charmes.

    Le côté cécité semble un peu oublié quand Devlynn réagit aux sourires et autres manifestations physiques qu'il ne peut pas voir. Et puis il y a cécité et cécité. Un aveugle de naissance n'a pas les mêmes comportements qu'un homme touché par la cécité suite à un accident. J'aurais aimé voir l'auteur exploiter cet aspect dans les détails de sa vie quotidienne, pour nous les faire mieux comprendre, mieux vivre. C’est évoqué, mais pas suffisamment décrit pour moi alors que c’est une part importante du personnage.

    Dernier point, j'attendais des références à la culture Lakota, elles arrivent vers le milieu du livre. Mais très honnêtement, j'attendais surtout de voir abordées les inégalités sociales, les difficultés de la vie d'un jeune indien à notre époque. En dehors d'une ou deux scènes racistes qui tombent brutalement dans le récit, ça manque de profondeur et de subtilité. Quelques mots Lakota sont prononcés ici et là, l'auteur partage une vision de l'homosexualité assez répandue chez les Amérindiens, on parle des bonnes vieilles légendes habituelles, en dehors de ça, le sujet est effleuré, le propos reste très superficiel. Et on n'apprend rien. J'aurais vraiment aimé plus de mentions aux éléments de la culture Lakota.

    En revanche, le monde du cheval est bien décrit, on sent la passion de l'auteur pour ces animaux et le livre plaira aux amoureux du genre. Il y a beaucoup de détails à ce niveau-là qui nous transportent dans un milieu que je ne connaissais pas. L’immersion est parfaite à ce niveau. La relation de Devlynn avec les chevaux est très belle.

    Pour résumer,  je dirais que je ne suis pas convaincue. C'est un livre qui comporte beaucoup de tendresse avec un message d'espoir et des aspects intéressants sur les chevaux, mais il m'a manqué de la profondeur et du réalisme. Je l'ai refermé avec un sentiment d'inachevé, il y a trop d'éléments oubliés pour moi, de petites choses pas assez exploitées qui m'ont frustrée.

    Je le conseille aux lecteurs qui sont à la recherche de quelque chose de lent, de doux et de simple avec beaucoup de tendresse. Pour ma part, l'absence d'enjeux et d'actions m'a perdue. Je voulais vraiment aimer ce livre, ça n'a pas marché pour moi.

     

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  • Éditions : Juno Publishing

    Sortie : 21 Novembre 2019

    Sydney Parker n’a jamais eu de problème pour se concentrer. Elle est sur le point de commencer l’école de droit, première étape de son cheminement vers la Cour suprême. Elle n’a pas de temps pour des relations et elle vit par procuration à travers sa meilleure amie, Brynn, qui a récemment décidé d’utiliser le sexe comme outil de recherche. Sydney, quant à elle, n’a pas eu de rapports sexuels depuis des années. Les hommes sont une distraction, ce qu’elle a diligemment évité... jusqu’à ce que Jackson West déboule dans sa vie et sous son capot.

    La dernière chose dont Sydney a besoin, c’est d’un mécanicien sexy travaillant sur sa Camaro 69. Surtout un mécanicien sexy avec des yeux comme l’océan et des abdominaux qu’on a envie de lécher, et qui prétend être meilleur au lit qu’un loup-garou.

    Jax pense que c’est exactement ce dont elle a besoin.

    Mais Sydney a des objectifs, et une relation avec l’énigmatique Jax ne ferait que la provoquer.

    La distraire.

    La tenter.

    Sydney est sur le point de découvrir qu’il est très difficile de résister à la tentation.

     

    &&&&

     

    Sydney a deux passions dans sa vie, sa voiture She-Ra : une camaro de 69 et ses études qu'elle suit assidument. Elle ne vit que pour son futur métier laissant tous les plaisirs estudiantins aux autres notamment sa meilleure amie Brynn. Mais c'est sans compter sur l’apollon aux yeux bleus dévastateurs qui lorgne sur elle à chaque fois que sa She-Ra chérie fait des siennes. Ainsi commence un rentre-dedans à peine déguisé de la part de Jax -l'apollon en question- un côté un peu bad boy assumé avec des doigts forts habiles.

    L'électricité crépite entre eux, Jax ne fait que la titiller, la chercher, elle, la fille, un peu trop prude, un peu trop coincée dans la maitrise stricte de son avenir. Et même si il semble cacher des souffrances sous ses allures décontractées, sa relation avec Syd va vite prendre un tour qu'il ne pensait, ni ne voulait prendre.

    Ils vont vite se rendre compte, tous les deux, que les relations, l'amour demandent de l'investissement personnel, des échanges et pas que des physiques .

    Une chouette petite romance où l'on parle d'amour, de chaleur, mais aussi d'angoisse liée à l'attachement, à la perte de l'autre. L'auteure trace ce qui arrive à beaucoup dans leur vie, avec ses joies, ses peines et les fantômes qui hantent le quotidien. Certes, on retrouve des clichés de bien des romans, la fille est belle, intelligente mais elle n'est pas très encline au tissage de liens profonds de peur de ressentir de la peine, le garçon est beau, ténébreux, rempli d'abdos qui fascinent la fille, il est aussi blessé et cherche une sorte de rédemption. Ils vont se chamailler, se chercher, flirter et enfin s'aimer.

    L'écriture est fluide rendant les situations compréhensibles, les émotions passent très bien tout comme la chaleur lors des moments croustillants, c'est émoustillant et addictif.Une romance parfaite quand on veut un moment de calme, de paix, de tranquillité, de bonheur. Rose Taylor

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  • 3 questions à Enzo Daumier

     

    C'est au tour de Enzo Daumier de se prêter au jeu des questions !! Et comme toujours qu'on l'écoute sur son podcast ou qu'on le lise il est passionnant : un auteur à découvrir absolument !!

     

    3 questions à Enzo Daumier

     Originaire du sud de la France, Enzo Daumier a traversé la Manche à la fin de ses études. Après quelques années dans la métropole londonienne et à Oxford, il s'est installé dans le Yorkshire, avec son partenaire et ses chats. C'est non loin du superbe Peak District qu'il écrit ses histoires, traduit celles des autres et partage sa passion des littératures du monde entier.


    Il anime "Ma bibli dans le placard", un podcast sur la *littérature gay* et la *romance MM*.

    Il écrit de la poésie sous le pseudonyme « Nô »


     

    MIB : Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous lui
    accordez-vous dans la littérature et quelle est votre propre conception de celle-ci ?


     ED:
       Pendant longtemps la romance n'était pas la seule à être un "mauvais genre". À ses côtés, il y avait le polar/policier et les littératures de l'imaginaire. Dans le monde entier, le polar a su établir ses lettres de noblesse depuis une vingtaine d'années, sinon plus. Pour ce qui est de la fantasy et de la science-fiction, elles sont en train de les acquérir, lentement mais sûrement. Même la France ne semble pas pouvoir résister à ce phénomène, puisque la BnF vient de consacrer une exposition à Tolkien et plus largement à la Fantasy. En toute logique, la romance est la prochaine sur la liste. D'ailleurs, le fait que nous ayons adopté le terme "romance" pour désigner ce qui était appelé, non sans mépris, des "histoires à l'eau de rose" est le premier signe de cette évolution vers la respectabilité.

       Dans ma jeunesse, j'ai moi aussi un peu méprisé ce genre. Je me plaignais que l’on puisse donner une mauvaise réputation à la SFFF, mais je faisais la même chose pour la romance. Quel petit c** prétentieux ! Il m'a fallu de nombreuses années pour accepter le fait que j'aimais lire des romances, que je n'avais pas à les considérer comme des "guilty pleasures". Tout est devenu plus facile quand j'ai découvert qu'il existait des histoires d'amour entre hommes, et que je n'avais plus à lire des romances hétéros.
    Évidemment, la découverte du MM a apporté son lot de confusions et parfois de frustrations. Il m'a fallu quelques années supplémentaires pour comprendre en quoi elle différait de la littérature gay.

    Maintenant, j'entretiens une relation amoureuse très compliquée avec le MM. Il y a beaucoup de tension entre lui et moi (désolé, je ne parle pas de tension sexuelle ici), et j'utilise cette tension pour écrire mes propres romances (que je préfère qualifiée de « gay », à dessein). Sur un plan plus théorique, j’explore cette tension dans mon podcast. 
     

    3 questions à Enzo Daumier

       Ce n'est pas facile d'être un lecteur gay et de lire une production écrite la plupart du temps par des femmes (hétéros) à l'attention d'autres femmes (hétéros). Je me sens parfois exclu, ce qui me frustre, car je devrais être le public principal de l'homoromance (oui, je suis un peu innocent parfois ^^). C'est aussi la raison pour laquelle j'ai l'impression d'évoluer en marge du milieu, mais je prends beaucoup de plaisir à discuter avec des auteurices et des lecteurices du genre. Je veux développer ces échanges.

                                                                             

    3 questions à Enzo Daumier

     

       Je note que le MM a beaucoup évolué ces dix dernières années. Je ne suis pas très au fait de la production française (je fais toutefois des efforts depuis que j'ai commencé mon podcast), mais je lis abondamment en anglais : comme je vis en Angleterre, c'est le plus simple et le plus économique (je ne snobe pas les romances françaises !). 
       J'aimerais que le MM soit moins sexuel, car je dois avouer ne plus supporter ces scènes de sexe qui s'étendent sur des pages et des pages. J'aime que l'on puisse parler de sexe dans les romans, mais je n'aime pas ces descriptions à rallonge. J'ai peur que ce soit une cause perdue chez certaines autrices Anglo-saxonnes... mais à ce niveau, on ne devrait plus parler de romance MM, mais de pornographie MM. 
      J'aimerais aussi davantage de vraisemblance. Je veux bien que nous lisions un genre qui joue sur les fantasmes, mais les réactions de certains protagonistes sont parfois What-The-Fuckesque.
       Durant les mois de l’hiver qui vient de passer, j’ai lu une romance MM par jour en moyenne (merci Kindle Unlimited !). J'ai vite perdu ma patience avec certains romans et je me suis lassé tout aussi vite de quelques clichés du genre.
    Par contre, dans les bons romans, j'ai appris à apprécier la qualité des personnages secondaires, la richesse du monde dans lequel les personnages principaux évoluent. Je ne peux plus me contenter d'un simple Boy meets boy. Il faut que la romance que je lis m'offre davantage. Si je n'apprends rien de nouveau sur les rapports humains, si je quitte le roman comme j'y suis entré, exactement le même, j'ai perdu mon temps.
    La production en langue anglaise est énorme. Il y a beaucoup de bouses, soyons honnêtes, mais il y a aussi des auteurices qui font un travail remarquable. Il faut juste s'assurer que la bouse n'occupe pas le devant de la scène, sinon nous n'avons aucun espoir que la romance MM soit mieux perçue.

    3 questions à Enzo Daumier

     

    MIB: Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur a la critique. Comment vous positionnez-vous face aux coms Amazon, aux chroniques et la critique en général ?

    ED: Je saute de joie quand on poste un commentaire au sujet de mes livres, car la plupart du temps je pourrais croire que personne ne me lit (même si les ventes m'affirment le contraire).
    Évidemment, il y en a toujours un ou deux qui me font grincer des dents (et je pleure un peu en mon for intérieur). Cependant, une chronique négative, si elle est argumentée, peut m'enthousiasmer davantage qu'un commentaire positif, car c'est parfois le seul moyen que j'ai d'avoir un retour constructif sur ce que je fais (venant d'autres personnes que ma bêta-lectrice, qui assume souvent un rôle d'éditrice). Si j'apprends quelque chose sur mon propre texte, même si c'est négatif, comment pourrais-je mal le prendre ?

    Dans tous les cas, en tant qu’auteur, j'essaye de ne pas trop accorder d'importance aux commentaires ou aux chroniques. Ils sont nécessaires, j'en voudrais dix fois plus, car ils permettent aux lecteurs de s'orienter et de savoir que mes romans existent, mais je ne peux pas les laisser influencer ce que j'écris... car ce serait vite la pagaille !

    Toutefois, je dois avouer que l'absence de retour finit toujours par entraver ma motivation : le meilleur cadeau que vous puissiez me faire, c'est de me dire que vous m'avez lu et que (hopefully) vous avez passé un bon moment, mais aussi que (hopefully bis) vous attendez le prochain avec impatience. Je sais que c'est ce dont j'ai besoin quand je galère sur un manuscrit et que je me demande si je dois continuer au lieu de tout arrêter (pour de bon, à jamais, pour toujours).

    3 questions à Enzo Daumier

     

      Auteur de romance gay autopublié : c'est la combinaison gagnante ! On ne peut pas être plus dédaigné, ou (pour rester neutre) plus invisible. Mais en même temps, under the radar, on dispose d'une liberté totale. Je fais ce que je veux, et c'est vraiment génial. J'adore vivre dans une époque où l'on n'a pas besoin de l'aval de gardiens institutionnels (éditeurs, journalistes, etc.) pour exister et diffuser son œuvre.
    Je dispose, en plus, de l'incroyable chance de vivre dans un pays étranger où les gens autour de moi ne peuvent pas comprendre ce que je fais. Je suis peinard… Aucune pression, aucun jugement de ce côté-là.

      Évidemment, le revers de la médaille, c'est qu'il faut apprendre à tracer son chemin en solitaire, ce qui n'est pas toujours facile. (Heureusement que les réseaux sociaux existent !)
    Et j’aimerais que mon mari, qui est britannique, puisse me lire un jour, vu qu’il lit aussi de la romance MM et de la littérature gay. Mais, à moins d’être traduit en anglais (peu probable), ça restera à l’état de rêve !

    3 questions à Enzo Daumier

     

    MIB:  Avez-vous choisi de vous éditer seul ou de passer par une ME ?

    ED: Le premier tome de ma trilogie Tendres Baisers a été édité en numérique chez HQN (j'ai autopublié la suite qu'ils ne voulaient pas). Les Chroniques de Dormeveille (fantasy urbaine) ont été publiées sous le label des "Arches de Verre", car elles s'inscrivent dans l'univers que nous avons créé en 2011 avec Clara Vanely. Celle-ci assume un rôle semblable à celui de l'éditrice (annotation du manuscrit, etc.), mais je gère tout le reste en autopublication.
    Pour Le Youtubeur (qui sort en juin), j'ai aussi décidé de l'autopublier, je n'ai pas souhaité proposer ce manuscrit à des éditeurs (j'ai mis quatre ans à le terminer, je n'étais pas prêt à attendre deux ans de plus pour que mes lecteurices puissent le lire !).

     Pour le moment, ma préférence va à l'auto-édition, même si ça demande beaucoup de travail et qu'il serait très tentant de laisser certaines tâches à d'autres. 

     Dans l'avenir, je me vois davantage comme un auteur hybride, publiant solo et avec une ME. Je veux le meilleur des deux mondes. ^^

     J'aime beaucoup le travail de MxM Bookmark (certaines couvertures are to die for), par exemple. Je pense que cette ME occupe une place de choix dans le secteur de la romance MM avec un catalogue dynamique, bien équilibré entre production anglophone et francophone. (Ce dernier point me semble capital). C'est après tout l'éditeur d'auteurs que j'aime énormément : Jay Bell, Anyta Sunday, etc.
     J'aimerais qu'ils deviennent aussi importants dans le milieu francophone que Dreamspinner l'a été à un moment (mais sans connaître cette fin dégradante à laquelle nous assistons depuis un an et qui a été très douloureuse pour les auteurices anglo-saxons).

    3 questions à Enzo Daumier

     

     J'aimerais m'investir davantage que je ne le fais dans le milieu du MM (mais aussi de la littérature gay). C'est en partie la raison pour laquelle j'ai lancé mon podcast (Ma bibli dans le placard).

    Quand Dreamspinner payait ses freelances (!), je faisais beaucoup de corrections de traductions. J'ai même traduit un roman d'Andrew Grey, pour eux. Une expérience que j'ai adorée et qui commence à me manquer !

    J'aimerais beaucoup reprendre la traduction, car c'est, à mes yeux, une pratique complémentaire de l'écriture. Être un passeur, permettre aux lecteurices français.es de découvrir les meilleures plumes anglaises, ça m'intéresse énormément. Bon, évidemment, ça demande du temps que je n'ai pas toujours, mais participer à ce genre de projets m'intéresserait beaucoup.

    Comme je me sens parfois seul en Brexitland, je regarde avec beaucoup d'envie ces écrivains américains qui collaborent à des projets d'anthologie, ou, encore mieux à des séries : par exemple, chaque auteur écrit une histoire indépendante autour d'un thème ou d'un objet commun.
    J'ai en tête la série The Christmas Angel Books, où sept auteurs de romance MM ont tous publié un roman dans lequel apparaît le même ange de noël en bois. Les histoires se passent à toutes les époques et sur tous les continents. Un concept vraiment génial !!!

    C'est une occasion en or de mettre en place de vraies collaborations et de s'entraider. J'espère avoir l'occasion dans le futur de participer à de nombreux projets collaboratifs (anthologies, séries, magazines, romans à plusieurs mains, etc.) et servir de bêta-lecteur. Avis à la communauté ! Je cherche toujours mon prochain défi ! ;-)


     La question lecteur/trice:

    As- tu une préférence pour la romance anglaise ou française et pourquoi ?

    ED: 

    Je n'ai pas de préférence, même s'il est vrai que je lis davantage de romances anglo-saxonnes pour des raisons économiques (je les lis aussi en VO). Ce qui m'importe dans l'absolu, c'est la qualité de la romance (son intrigue, ses personnages, le style), et non son origine.
    Ceci dit, je préfère éviter de lire des romances d'auteurs français qui se passent aux USA (à moins de savoir qu'ils y ont vécu ou y vivent), car je suis souvent déçu par la superficialité des décors (mais il existe de belles exceptions, comme toujours).

     

     

     

    Merci beaucoup Enzo c'est toujours un plaisir de te lire !!! 

    Vous retrouverez son dernier roman ici 

    3 questions à Enzo Daumier

     

     Son site internet : https://fr.enzodaumier.com/

    Sa page facebook : https://www.facebook.com/EnzoDaumier/

    N'hésitez pas à lui écrire !!! 

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  • Titre : Premier Pas (Coastal Carolina #1)

    Auteure : Shira Anthony 

    Éditeur : Juno Publishing

    Sortie : Avril 2020

     

     

    Pitch : 

    Le premier pas est le plus difficile. Après un scandale, le journaliste politique New-Yorkais Reed Barfield se terre sur la côte de la Caroline du Nord, écrivant une histoire sur l’industrie des fruits de mer. Mais ce sont les pilotes du port de la rivière Cape Fear qui captent son intérêt – des hommes qui sautent par-dessus trois mètres de vide dans l’océan pour saisir une échelle de corde et guider d’énormes porte-conteneurs dans le port. Les hommes comme Justin Vance, sexy mais irritable.

    Après avoir survécu à une enfance violente et à un engagement dans la marine, Justin n’est pas perturbé par son travail dangereux – c’est certainement plus facile à affronter que les questions agaçantes de Reed. Il n’est pas sorti du placard au travail et il n’a pas besoin que Reed se penche sur sa vie personnelle ou son passé.

    Mais Reed est habitué à user de son charme considérable pour obtenir ce qu’il veut, et lorsqu’il a Justin à l’usure, ils se rendent compte qu’ils ont beaucoup en commun et qu’ils aiment passer du temps ensemble. Cependant, aller au-delà signifie que Justin avoue sa sexualité et fasse confiance à Reed pour garder ses secrets – si ce dernier décide de rester. Les deux hommes veulent un avenir ensemble, mais peuvent-ils trouver le courage de faire le premier pas ?

     

    Voilà un pitch qui ne met pas vraiment en valeur les atouts de ce roman…  Au contraire de ce que l’on pourrait penser à la lecture de cette intro, « Premier pas » n’a rien d’une romance banale, transposée dans un univers un peu « spécifique », juste pour offrir la pointe d’originalité indispensable.

    Shira Anthony a su parfaitement renouveler ce qui peut être considéré comme un choc culturel entre deux personnages issus de milieux très différents et cela, sans tomber dans les clichés habituels à ce genre d’improbables rencontres. 

    Tout d’abord, Reed Barfield, un journaliste en délicatesse avec la sphère politique où il évolue d’ordinaire et qui se voit envoyé dans un lieu paumé pour un reportage a priori sans envergure. La première caractéristique du personnage est d’être un véritable professionnel, à la fois enquêteur et photographe : il ne se limite pas à des bribes susceptibles d’offrir un scoop, et travaille au contraire son sujet à fond… Alors, oui, Reed est curieux, peut-être un peu fouineur, mais il sait aussi où s’arrêter. Une très bonne surprise ce personnage : intuitif, honnête, capable de se fourrer dans les difficultés, de se mettre en danger sans le réaliser. Chanceux, il va croiser à plusieurs reprises un « bon » et très séduisant samaritain : Justin Vance. L’homme, doté d’un sale caractère, n’apprécie pas qu’un inconnu l’étudie de trop près. Passionné par son métier de pilote, immergé dans cette activité qui l’expose au danger à chaque sortie en mer, Justin dissimule aussi des failles. 

    Et bien sûr, mis en présence de Justin l’irascible, Reed l’intrépide va s’intéresser à ce métier de pilote, exercé dans des conditions parfois extrêmes. S’accrocher à une simple échelle de corde pour grimper sur un énorme navire et le guider dans des eaux difficiles, réclame plus que des nerfs d’acier. Sommé par sa hiérarchie de coopérer avec le journaliste, Justin ne lui facilitera pas la tâche et les entretiens donneront lieu à de savoureux échanges. Rien qui puisse décourager un journaliste de la trempe de Reed. 

    Comme dans toute romance qui se respecte, l’attirance entre les deux hommes va s’affirmer, mais en douceur, sans précipitation. La retenue de Reed, la pudeur de Justin, des aspects qui offrent du relief à des personnages pas exempts de sensualité, qui sauront tout d’abord faire taire des envies primaires pour construire une relation sur des bases saines.

    Shira Anthony est parvenu à déployer un décor crédible, un environnement riche, avec des personnages secondaires intéressants et des situations stressantes, décrites sans fausses notes. L’auteure se sera sans aucun doute appuyée sur de solides recherches et les exploite avec finesse pour nous proposer, entre autres, la découverte d’un milieu peu connu.

    L’on achève ce roman avec le sourire, une forte envie de grands espaces, d’embruns, d’air marin, de soleil, mais aussi la conscience que face à la puissance de l’océan, un homme n’est rien qu’un fétu de paille.

    À noter une traduction tout à fait correcte qui valorise le texte, mais une couverture pas assez en correspondance avec l’histoire : elle aurait gagné à plus de luminosité.

    Claire

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  • Terra 21 de Jaïga

    Éditions : YBY Editions

    Sortie : 05 Juillet 2018

    Auteure : Jaïga / Illustratrice : Myst-A

     

     

    « Ici le centre de commande. Nous vous remercions d’avoir choisi la compagnie Terra Airways pour votre voyage. »

    Seidh, ranger de son état, exécute des missions de reconnaissance sur une Terre désormais sauvage, abandonnée par les hommes. Errant, solitaire, au cœur de la végétation ambiante, il rencontre un jeune homme qui ne lui est pas inconnu… Capturé par ce dernier, il découvre qu’il l’a oublié et se retrouve alors au pied du mur : son destin repose entre ses mains. Qu’adviendra-t-il de lui ?

     

    @@@@

     

    Une tite nouvelle pour suivre Seidh au cœur d'une Terre ravagée par un holocauste nucléaire -enfin on le suppose- et qui se remet doucement des retombées radioactives. Ranger de son état, il est de son devoir de patrouiller au sein d'une végétation luxuriante à la recherche de braconnier pillant les dernières ressources terrestres pour entre autre s'enrichir.

    Seidh a l'habitude d'arpenter autour de son point de chute : terra 21, mais cette fois-là, il fait la rencontre d'un homme qui semble vivre sur Terre tranquillement et en harmonie, enfin en surface!!

    Au fil des pages, on sent que l'auteure a axé son roman, ses réflexions sur la destruction de notre planète, d'où transparait  l'égoïsme humain détruisant son propre lieu de vie au profit du pouvoir et de la richesse. Elle y décrit la puissance de la nature ayant repris le dessus et envahissant tout, surtout la jungle de béton, ferrailles et verres composant les villes.

    Bien que la romance soit présente en fin de bouquin, qu'elle soit chaleureuse et émoustillante, on ressent plus le côté ode écologique au-travers ses écrits, mais sans jugement, ni incriminations juste des faits dus à des actes qui pourraient tout à fait nous arriver.

    Même si c'est une très chouette nouvelle, je suis un peu restée sur ma fin quant à la longueur du roman, j'aurai aimé en connaitre plus sur ce monde-là , sur les événements plus ou moins tragiques ayant abouti à l'abandon de cette Terre, aux relations des protagonistes entre, au fonctionnement des rangers... On arrive à faire des suppositions, l'imagination turbine car on devine les problèmes ayant conduit à cette situation, on suppose , on extrapole... ce qui laisse une espèce de flou libre d'interprétation au lecteur. C'est loin d'être négatif juste un peu déstabilisant, ça donne envie d'en savoir bien plus sur ce monde afin de nourrir encore plus mon esprit fertile. Un bon moment de dépaysement loin d'être pessimiste malgré le thème abordé. Rose Taylor

     

     

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  • Gift : tome 2 d'Ichinose Yuma

    Editions : Hana Collection / Boys Love

    Sortie : 17 Janvier 2019

    La situation de chantage entre Kei et Yutaka a dorénavant évolué en relation entre boxeur et entraîneur. Mais très rapidement, l'unique raison d'être de Kei devient d'obéir aveuglement aux souhaits de Yutaka ou de gagner pour lui, et il se lance avec obstination à la poursuite de cet objectif. Devant les changements physiques auxquels Kei s'astreint pour gagner, Yutaka réalise que quelque chose le travaille, mais il ne comprend pas quoi...
    Lorsque Kei, en état de faiblesse physique, finit par perdre, les deux hommes parviennent enfin à communiquer et à se comprendre, mais c'est dans ce moment de vulnérabilité qu'ils sont découverts par Tomoya, un autre membre du club de boxe...

     

    *****

     

    Pour ce second tome, on retrouve Yutaka, l'entraineur professionnel et Kei le boxeur de talent. De par son passé tortueux, Kei pense différemment des autres et l'amour avoué - pas encore assumé tout de même - de Yutaka l'incite à réaliser  tout ce que ce dernier lui demande.

    Gift : tome 2 d'Ichinose Yuma

    Yutaka, qui s'est vite attaché à Kei, ne se rend pas vraiment compte du fonctionnement de Kei, de sa manière de penser dû à une éducation malsaine et terrible pour un enfant, ce qui va aboutir à des événements malheureux pour les deux jeunes hommes.

     

    Gift : tome 2 d'Ichinose Yuma

    Un des boxeurs du club va les surprendre dans une position un peu compromettante, qui entraîne leur séparation et les rendre bien malheureux.

    Gift : tome 2 d'Ichinose Yuma

    Kei, bien que très fort physiquement, reste un gamin dans sa tête et la stabilité assurée par Yutaka et son amour vont cruellement lui manquer et il va devoir affronter de plein fouet son passé et surtout un milieu qu'il ne cherche qu'à fuir.

    On se trouve dans un tome très sombre, la lutte des deux garçons séparés - mais qui veulent être réunis - est laborieuse, délicate même si elle est complètement différente dans chacun de leur cas. On navigue entre la non-acceptation, la peur du regard, les possibles conséquences d'être gay dans le monde macho du club de boxe de son père pour Yutaka. Il finira par vouloir tout accepter pour juste retrouver son amour. Pour Kei, son esprit torturé et tortueux depuis sa enfance, l'enveloppe dans une sorte de bulle d'auto-protection qui le sauve de bien des tourments, avoir trouvé le bonheur lui donne la force nécessaire pour combler les vides et tenter de se sortir de très mauvaises passes.

    Gift : tome 2 d'Ichinose Yuma

    Les graphismes sont toujours aussi beaux et hallucinants, les sentiments des personnages autant les gentils que les méchants sont ciselés par les coups de crayons mais le plus impressionnant est la personnalité intrinsèque de Kei. Il se passe des tas de trucs dans sa tête un peu comme Gollum et sa schizophrénie, tous les ingrédients de la folie y sont, ça rend Kei forcément le plus attachant de l'histoire bien qu'il soit taciturne au possible. On ressort touchée de ce volume, en espérant que le dernier sera plus léger même si j'en doute fortement. L'histoire est addictive, elle oscille entre des mondes un peu glauques où normalement une histoire d'amour mignonne et jolie ne devrait pas même pas exister ni être imaginer.A ne surtout pas rater . Rose Taylor

     

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  • Editeur : Librinova

    Sortie : 20 mars 2020

     

    La Mort a un visage.

    Dans un monde ravagé par d’innombrables guerres, l'équilibre entre le bien et le mal n'est plus maintenu. Cela a pour conséquence de détruire peu à peu toutes formes de vie qu'il reste. Gaël, un jeune agriculteur de dix-huit ans apprend qu'une amie a été kidnappée par les Meurtriers, organisation malveillante au cœur de la cité. Il part à sa recherche, s'ouvrant à l'aventure intrépide qui l'attend. Très vite, il découvre qu'il descend d'une lignée de Veilleurs et que la Nature, esprit éminent qui dicte les lois de la planète, n'attendait que son dix-neuvième anniversaire pour lui révéler son identité. Elle lui annonce qu'il doit maintenir l’Équilibre. Entre doutes, mensonges et surprises, le jeune homme se bat pour garder son humanité qui menace chaque jour de se dissiper...

     

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    Quand l'auteur m'a contactée pour chroniquer son livre, je ne savais pas de quoi il était question. J'ai plongé dedans sur la base d'un résumé un peu vague et quoi dire à part que j'ai totalement succombé à son univers ? Qu'est ce que c'était bien !

    Le monde est dévasté et Gaël, le héros, y vit dans des conditions difficiles avec son père. Il ignore que sa vie est sur le point de basculer. Que ses amis, sa petite amie et tout son univers vont être bouleversés. 

    Je ne veux pas spoiler, ce serait dommage de gâcher la surprise puisque ça démarre sur les chapeaux de roue dès le début, mais ce roman est une vraie dystopie comme je les aime, avec de l'aventure, un monde sauvage et des tonnes de rebondissements dans lesquels on s'immerge tout de suite. C'est bien écrit de plus j'ai adoré le rapport constant à la nature et aux pouvoirs de Gaël et Raphaël. Parce que oui, ce livre est bien un mm pour ceux qui se poseraient la question !

    Les personnages sont hauts en couleurs, il y a du rythme, de l'action, une quête passionnante qui mène nos héros à travers des paysages dévastés, et l'univers post apocalyptique est très bien décrit.

    C'est sombre, aussi. Certaines scènes sont dures, les hommes agissent dans leurs intérêts et se montrent monstrueux, pourtant l'auteur parvient à expliquer certains comportements, les raisons d'être de telle ou telle communauté. Je trouve que c'est bien de montrer que tout n'est pas tout noir ou tout blanc. Qu'on soit dans un récit où les frontières sont parfois floues. Le point central restant toujours cet esprit d'équilibre qui maintient la cohésion du monde de Gaël et qui se décline à travers pas mal de thématiques.

    Gaël oscille entre violence, découverte sur lui-même et perte de contrôle. Il va devoir grandir et faire des sacrifices après avoir découvert son "don". J'aime beaucoup ce jeune homme qui doit s'adapter à des événements imprévisibles et possède un destin hors du commun.

    C'est un récit addictif, très bien construit, que je vous recommande chaudement. Que vous aimiez ou pas la fantasy (car c'est plus fantasy que SF ici), ça vaut le coup de découvrir la plume de Marion de Sousa qui réalise une vraie prouesse avec ce premier roman. Noémie

     

     

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  • 3 questions à HV Gavriel



    Cette semaine c'est au tour de HV Gavriel, une des pointures du MM français, de répondre à nos trois petites questions. 

     3 questions à HV Gavriel

     

     

     

     

    H.V. Gavriel est une lectrice de SF et de Fantasy passionnée qui ne conçoit pas une bonne journée sans un bon livre. C'est donc tout naturellement qu'elle s'est mise à l'écriture depuis quelques années, et avec un succès immédiat. Elle est notamment l'auteure de plusieurs romans et nouvelles de romance contemporaine M/M. Sa série Les Loups de Riverdance lui permet donc de réunir ses deux genres de prédilection : la romance gay et l'urban fantasy. Et elle le fait avec talent en donnant vie à un héros torturé et inoubliable et à un univers très travaillé.



    MIB : Considérant la mauvaise presse faite à la romance en général, quelle place, vous , lui accordez-vous dans la littérature ?


    HV : La littérature populaire et distrayante a toujours eu mauvaise presse, du moins en France, où l’on reste sur une vision très élitiste de la littérature. Si le roman policier, autrefois qualifié de roman de gare, semble avoir gagné quelques quartiers de noblesse, ce n’est pas le cas de la romance « truc de filles » ni de la SFFF, « truc de geek », toujours classés dans les « mauvaises genres ». Mais honnêtement, je m’en fiche complètement. Je suis une lectrice avide, j’ai lu vraiment de tout au fil du temps, des classiques, de l’historique, des romans étrangers, de la poésie, des essais, de la non fiction, du thriller, de la romance et beaucoup de SFFF. Je ne me soucie pas du genre littéraire, ni de l’avis des autres sur mes lectures, seul compte le plaisir que je prends. J’accorde à la romance ni plus ni moins de place dans la littérature qu’à tous les autres genres littéraires. J’ai choisi d’en écrire parce que j’aime ça, voilà tout. Je suis romantique, j’aime les histoires d’amour. Romance contemporaine, romance fantastique, historique, sage ou érotique il y a plein de manière de s’exprimer dans le cadre de la romance, et j’apprécie cette variété. Je me sens libre d’explorer toutes ces voies. Pour moi la force de la romance, c’est l’émotion que procure l’histoire d’amour, mais aussi le fait de pouvoir ancrer la construction du couple et ses problématiques dans des thèmes et sujets de société variés. On peut parler de beaucoup de choses en racontant une histoire d’amour. A l’inverse, la faiblesse de la romance, c’est de s’en abstenir et de s’en tenir à la voie de la facilité, au convenu, aux ficelles qui marchent bien. C’est ce qui déconsidère le genre, et j’avoue que j’ai du mal à comprendre ces auteur.e.s qui n’ont aucun respect pour ce qu’elles écrivent, pour leur lectorat et parfois pour elles-mêmes. Pour ma part, j’ai les mêmes exigences pour la romance – en tant que lectrice comme en tant qu’auteure – que pour n’importe quel autre genre littéraire ! Je veux de belles histoires, bien écrites, bien construites, originales, justes, percutantes et émouvantes. Des histoires qui ne s’oublient pas à peine le livre refermé, des personnages qui restent dans nos mémoires…

    3 questions à HV Gavriel

     

    MIB : Un débat qui revient souvent et qui nous intéresse en tant que blogueuses est le rapport de l'auteur à la critique ? Comment vous positionnez-vous face aux com amazon , aux chroniques et la critique en général ?

    HV : Mon rapport à la critique est assez ambivalent. Comme beaucoup d’auteurs, j’aime qu’il y ait beaucoup de commentaires sur mes livres, ou des chroniques… c’est le seul moyen de savoir que les gens lisent mes livres ! Les artistes ont besoin du regard des autres pour exister, ou faire exister leurs œuvres, mais à la différence d’un acteur de théâtre, d’un chanteur sur scène, d’un danseur, on a pas d’applaudissements à la fin pour savoir si notre création plait ou pas. Juste les avis et commentaires. Donc, j’en ai besoin, et envie. Et en même temps, je m’en veux de ce besoin parfois narcissique. A titre personnel, j’apprécie quand un avis est argumenté, je peux en tirer parfois des enseignements utiles, même si le plus souvent, argumenté ou pas, il reste éminemment subjectif, mais je n’ai pas d’exigence à ce sujet. Les lecteurs ont payé pour lire mes livres, ils ont le droit de donner leur avis, bon ou mauvais, mais certainement pas le devoir de nous aider à nous améliorer. Je prends le bon comme le mauvais, comme ça vient. Ca n’est pas toujours facile, parfois les avis sont très blessants, même si c’est involontaire, parfois ils sont carrément haineux, ou méprisants. Au début, j’en pleurais, c’était vraiment très douloureux. Maintenant, je n’y fais plus vraiment attention. Quoi qu’il en soit, je n’en parle jamais publiquement, ni pour m’en plaindre ni pour m’en moquer. Ecrire, c’est s’exposer à la critique, il faut rester pro et encaisser. Les avis positifs, les bonnes critiques, les petits mots enthousiastes ou émus que je reçois de mes lecteurs, c’est ça qui compte pour moi, ils me boostent, m’encouragent à continuer d’écrire, ils sont la gratification de toutes ces centaines d’heures que je passe à me détruire le dos et les yeux sur mon PC.

    Parler de ce que j’écris à mes proches n’a jamais été un problème. J’adore ma famille, nous sommes très proches, mais je vis ma vie comme je l’entends depuis que je suis ado… et je ne le suis plus depuis quelques décennies Lol ! Je n’ai jamais discuté avec eux d’aucun de mes choix, ni n’aie attendu ou recherché leur validation, je suis du genre farouchement indépendante. Donc je leur ai dit dès mon premier roman que j’avais commencé à écrire du MM. Ils étaient étonnés, fiers que je sois devenue auteure, et publiée , même s’ils n’ont jamais compris mon attrait pour la romance gay. Ni pour la romance tout court d’ailleurs, car personne n’en a jamais lu chez moi. Mais passé cet effet de surprise, on en parle rarement. De toute façon, c’est difficile d’en placer une lors des repas de famille (si vous pensez que je suis bavarde, c’est que vous ne connaissez pas ma tribu !! ). Mon mari évidemment est au courant depuis les premières lignes que j’ai écrites, c’est lui qui supporte mes sautes d’humeur, les repas oubliés pour cause d’inspiration galopante, les sanglots quand j’écris des scènes tristes, ma morosité quand je n‘arrive plus à écrire. Il est fier de moi, et ses copains aussi, mais il n’aime pas lire.
    Pour mon travail, c’est plus délicat. Je gravite dans un milieu, très dur, très concurrentiel, avec une clientèle pas facile. J’ai mis plus de 20 ans de travail acharné pour me construire une réputation de sérieux, et je sais qu’être une auteure de romance gay serait négativement perçu. Même de romance MF d’ailleurs. Dans le monde des affaires, la réputation, c’est essentiel. Il y a trop de gens qui dépendent de moi pour que je prenne ce risque, même si c’est parfois difficile de se retenir de le crier sur les toits, parce que merde, je suis fière de ce que j’écris ! Du coup, seulss mes associés et quelques proches collaborateurs sont au courant.

    Donc à ce niveau, oui, ça reste un peu compliqué d’être une auteure de romance, et plus encore de romance MM. Ça l’est aussi parfois avec d’autres auteurs, en salon. Disons que l’on sent parfois comme une légère barrière… mais honnêtement ? Je m’en fiche complètement ! Il y a toujours des gens dans la vie qui vous regarde de haut, ou de travers, pour une raison quelconque. On m’a reproché d’être une femme, d’être trop jeune, trop vieille, d’être juive, d’être grosse, de parler trop, ou pas assez, d’être trop réservée, ou trop expansive, et parfois d’écrire sur des hommes gays alors que je suis une femme hétéro. Si on s’arrête au regard des autres et à leur jugement, on ne fait rien de sa vie et on ne sera jamais soi-même.

     

    3 questions à HV Gavriel


    MIB : Avez vous choisi de vous éditez seule ou de passer par une ME ?

    HV : J’ai choisi de passer par une ME. Je connaissais mal l’auto édition, je n’y ai même pas pensé à vrai dire. J’ai décidé d’écrire un peu par hasard, parce que j’avais ce personnage qui ne me lâchait pas (Lucas en l’occurrence) , j’ai écrit un premier manuscrit, puis un second, et je me suis dit que c’était ballot de garder ça dans un tiroir, donc j’ai soumis en ME. Et mes deux textes ont été pris. Depuis, j’ai continué. Je suis très satisfaite de mes expériences en ME. Textes Gais m’a mis le pied à l’étrier, et j’y ai gagné quelques bons amis, et mes premiers (et fidèles) lecteurs. Milady, c’est juste génial pour quelqu’un qui aime et écrit de la bit lit et de l’urban fantasy. J’y ai appris et je continue d’apprendre énormément de chose sur l’écriture, grâce au travail de correction éditorial. Pour moi, c’est l’avantage essentiel d’être en ME. Toute la phase d’éditing, avant d’arriver à la correction proprement dite. On progresse bien plus de travailler ses textes avec des professionnels, et si l’on tombe sur les bons, aucun risque d’y laisser son âme , comme je l’entends parfois dire. Il y a aussi la diffusion des livres papier dans les réseaux de librairies, et le fait d’être invité en salons sans avoir à tout gérer soi-même, ce qui est souvent galère pour les auteurs en AE. Par contre l’avantage de l’auto édition, c’est de ne dépendre de personne et d’aucun calendrier pour publier ses textes, d’être plus libre des thèmes traités sans se soucier qu’ils entrent dans la ligne éditoriale de telle ou telle ME, de ne pas avoir à attendre une réponse à une soumission (ce qui nécessite des nerfs d’acier et beaucoouuuuup de patience Lol !) , bref de maîtriser seul de bout en bout tout le processus. Et évidemment, d’avoir un taux de rémunération par livre vendu très largement supérieur. Les deux modes de publication peuvent être tout à fait complémentaires. Pour ma part, je ne pense pas tenter l’autoédition dans l’immédiat, je n’aurais pas assez de temps à y consacrer, mais un jour, qui sait ?

    3 questions à HV Gavriel



    La question du lecteur :

    Avec qui ferais-tu un 4 mains?

    Alors très honnêtement, je ne suis pas certaine de pouvoir un jour écrire un 4 mains avec qui que ce soit. Comme je l’ai dit plus haut, je suis d’une nature farouchement indépendante, ce qui signifie que je travaille toujours toute seule, à ma manière et selon mon rythme. Le travail d’équipe n’est pas mon truc. Mais si je devais un jour essayer, j’aimerais bien tenter une romance historique avec Eve Terrellon, ou un fantastique avec Céline Etcheberry. Ce qui , au final, est assez révélateur, non ? Deux amies auteures aussi sauvages et indépendantes que moi Lol !

    Un grand merci HV !

     

    Sa bibliographie 

    Le site de l'auteur: https://hvgavriel.wordpress.com/

    Pour suivre l'auteur sur son facebook: https://www.facebook.com/hv.gavriel.auteur/

    L'instagram de l'auteur : Insta

    Son dernier roman : Magik  Tome 1 (Double jeu)

     

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  • Éditions : Hugo Roman

    Sortie : 02 Mai 2013

    Brillante, travailleuse, et sur le chemin d’un MBA, Chloe Nills n’a qu’un problème : son patron, Bennett Ryan. Il est exigeant, brusque, inconsidéré – et complètement irrésistible. Un Beau Bâtard (*Beautiful Bastard).

    Bennett a quitté la France
    pour revenir à Chicago et prendre un rôle primordial dans la grosse entreprise familiale. Il n’aurait jamais imaginé que l’assistante qui l’aidait depuis l’étranger était cette magnifique, innocente et provocante créature – créature qu’il a maintenant sous les yeux quotidiennement. En dépit des rumeurs, il n’a jamais été du genre à avoir une affaire sur son lieu de travail. Mais Chloe le tente tant et si bien... qu’il est prêt à briser ses règles si cela signifie l’avoir. Partout dans le bureau.

    Alors que leurs appétits pour l’un l’autre augmentent jusqu’au point de non-retour, Bennett et Chloe doivent décider exactement ce qu’ils sont prêts à perdre afin de gagner l’autre.
     
     
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    Premier volet d'un série de Beautiful tous plus craquant les uns que les autres. Dans celui-là, on fait la connaissance de Bennett et Chloé. Les autres romans vont à chaque fois nous emporter vers un couple et leurs tourments à s'apprivoiser, à s'aimer, se chercher.
     
    Mais revenons à notre premier couple, Chloé est en fin d'études supérieures et prépare son MBA en bossant dans le groupe média de la famille Ryan dont Bennett est l'un des dirigeants. Elle est son assistante, elle est efficace, déterminée, elle ne s'en laisse pas compter surtout par le "connard" abusif mais tellement sexy qui lui sert de patron.
     
    Leurs relations ne sont faites que de piques, d’agressivité, de prises de bec mais aussi de grandes réalisations, d'efficacité jusqu'au jour où tout dérape, tout part en sucette, en cacahouète dans la salle de conférence le long de l'énorme baie vitrée s'ouvrant sur tout Chicago.
     
    A partir de là, le sexe chaud, torride va s'inviter dans cette relation conflictuelle et créer des situations bien compliquées. Mais ces deux bosseurs ont-ils l'étoffe d'un couple, les capacités de se comprendre???
     
    Ce n'est pas ma première lecture de cette série mais à chaque fois je replonge dans l'histoire à pieds joints. Les auteures -deux amies- ont su trouver une dynamique d'écriture qui marche parfaitement sur moi que ce soit dans les beautiful que dans leurs autres bouquins. Le contenu reste simple -des relations de bureau entre patron et employée- mais l'évolution du couple en font un roman qui sort du côté boss qui domine, qui impose son pouvoir parce que clairement dans ce cas-là, Chloé n'est pas en reste, elle est tout aussi balèze que Bennett. Tous les deux ont un très fort caractère, ils s'aiment s'affronter, se confronter, s'engueuler et en font même leur marque de fabrique, s'en amusent.
     
    On ne sait jamais ce qui va nous séduire dans un roman: l'histoire, le passé d'un des personnages, le style d'écriture, l'humour et puis il y a un petit quelque chose qui fait pencher la balance et nous rend addict. Et c'est en ça que l'alchimie a fonctionné, ici, pour moi, un savant mélange d'humour, d'amour, de sexe torride et de petites culottes aussi me faisant devenir totalement fan de ce duo. Les différentes suites n'ont fait que confirmer ce sentiment mais ce sera pour une prochaine chronique. Rose Taylor.

     

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  • Cette semaine c'est Rochelle Gabe qui nous propose ses propres montages. Elle nous permet de jeter un œil dans sa bibli et son espace de travail...

    Rochelle Gabe a publié 2 romans chez Juno Publiching, dans le cadre d'une série intitulée "Walsh & Lockwood" :

    Tome 1 : Une apparence trompeuse
    Tome 2 : Racines amères

    Site internet : https://rochellegabe.wixsite.com/gabe

    Facebook : https://www.facebook.com/rochelle.gabe.9

    Instagram : https://www.instagram.com/rochelle_gabe

     

    La bibli de Rochelle Gabe

     

    La bibli de Rochelle Gabe

     

    La bibli de Rochelle Gabe

     

     

    La bibli de Rochelle Gabe

     

    La bibli de Rochelle Gabe

     

    La bibli de Rochelle Gabe

     

    La bibli de Rochelle Gabe


    Merci Rochelle !!!

     

     

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