• Without You de Kaya.C

    Amaury jeune trentenaire est seul à New York. Il se souvient des années qui viennent de s'écouler et de celui qui a marqué sa vie à jamais. Il avait tout, l'amour, l'argent, le succès, et un jour tout a basculé. Les portes de l'enfer se sont ouvertes et l'ont laissé brisé. Quel sera son futur ? Comment surmonter l'insurmontable ? Pourra t'il se relever après une telle épreuve ?
    La vie va t'elle mettre sur sa route la solution à ses tourments, et lui donner la famille dont il rêve et l'amour qui pansera ses blessures ? A travers sa fuite pour se reconstruire, cette promesse de futur qu'il ne peut trahir. Cette envie de recommencer et de peut être ouvrir à nouveau son cœur, il nous montre le chemin vers un autre futur. L'amour est toujours plus fort et triomphe de toutes les épreuves que le destin avait envoyé.

     

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    A la lecture du résumé, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, j'avais beaucoup d'appréhension tant j'avais peur d’être bouleversée. Et c'est bien ce qui c'est passé, plein de peine, des tonnes de larmes, des rires, du bonheur : un savant maelström d'émotions qui m'ont empêché de dormir . Lu d'une traite quasiment, pour apprendre à découvrir Amaury et son parcours du combattant face aux amours de sa vie.

    Amaury et Eden s'aiment depuis dix d'un amour fou, passionnel, fusionnel que rien ne peut égratigner sauf un terrible accident qui va faire basculer leur vie. Ils vont devoir lutter pour affronter la souffrance, au rejet de soi, au deuil, à tous ces sentiments qui font la trame d'une existence. Toute la première partie du livre est un hymne à l'amour, l'amour que les deux jeunes hommes se portent mutuellement, la passion bouleversante qu'ils ont vécu avant mais aussi après l'accident. Amaury affronte le pire comme le meilleur de la vie, on a même du mal à comprendre comment il arrive à survivre à ce tas de malheurs qui le percute de plein fouet. Pour Eden, c'est la même chose, lui qu'on imagine tellement grand, beau, fort se retrouve tellement diminué, fragile, enfermé en lui-même mais aussi si attentionné, altruiste que cela nous ramène face à la réalité de la vie, on en prend plein la tête et le cœur. 

    Amaury affronte ses démons avec une descente aux enfers monumentale, on le suit dans les affres de la colère, du dégoût de soi, de l'auto-destruction jusqu'au déclic et à sa remontée hors de l'eau pour chercher à combler le vide de sa vie. Va ainsi apparaître Sullivan dont le parcours est semé d'autant d'embûches différentes mais toutes aussi destructrices - Sullivan qui va se jeter à cœur perdu dans une passion dont il ne sait pas s'il y survivra, une passion qui l'obsède et le fait tellement culpabiliser. Franchement, on attend avec impatience le moment où enfin le bonheur, la tranquillité, l'amour vont enfin s'asseoir durablement dans chacune des vies d'Amaury, de Sullivan et de tous leurs proches.

    L'auteure a une plume émouvante, décrivant des sentiments forts qui m'ont bouleversé, des situations qui m'ont fait pleurer. Elle relate des événements de vie -comme le handicap- qui m'ont beaucoup parlé ( qui parleront sûrement à tous les gens qui y sont confronté ) et qui nous remettent vite sur les rails d'une vie qui n'est pas que paillettes et cotillons. On ressent comme une sorte de malaise en lisant le long déclin d'Eden et par extension celui d'Amaury. Le savoir c'est déjà quelque chose de lourd mais le vivre au travers des yeux de l'être aimé est bien plus fort. Sullivan, hélas ne sera pas en reste quant à son lot de souffrances physiques et psychiques. Ce livre est un hymne à l'amour au-delà des écueils que la vie envoie: le deuil, le handicap, les violences...l'amour avec un grand A mais aussi le familial, le filial, l'amical qui parsème les vies de chacun.

    Mon premier énorme coup de cœur pour ce début d'année. Rose Taylor

    Merci à Kaya.C pour ce SP.

     

     Vous le trouverez ici ; Without You
     

     

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  • Un roman qui porte très bien son titre puisque la totalité des rapports est en effet basée sur cet aspect. Rapports de force de Benjamin Schneid publié chez Textes Gais en 2010 est tout de même un récit surprenant qui surfe sur pas mal de tendances diverses et qui parvient cependant à en éviter les limites et les écueils. 


    Rapports de forces de Benjamin SchneidLe pitch:

     Alex préfère les amours d’un soir, ce n‘est pas vraiment un sentimental. Lukas, un garçon désorienté, s‘impose pourtant dans sa vie. Leur complicité évolue rapidement en de véritables rapports de force.

    Theo partage la vie de Conny dans une relation libre. Le fantasme de celle-ci : avoir deux hommes dans son lit, dont... Theo.

    Ce dernier finit par chercher conseil auprès de son ami Alex.

     

                                     °°°°
     

    Le point fort est incontestablement sa structure : des débuts de chapitres avec des dialogues/suspens qui laissent peu à peu deviner aussi bien le passé de l'un  des personnages principaux que sa personnalité pas si évidente dans le récit. De petits moments de tendresse sourde qui tranchent carrément avec le reste du roman et nous pousse sans cesse à vouloir connaitre le fin mot de cette histoire.

    Alex semble être un homme détaché, adepte des plans culs réguliers mais fidèles, et surtout pas intéressé par une vraie relation. Sa rencontre avec Lukas bouleverse beaucoup de choses chez l'un comme chez l'autre et entraîne  le lecteur dans des passages très difficiles, tout autant que leurs rapports, que l'on pourrait un peu vite, à tort ou à raison, comparer à de la Dark romance. C'est assez troublant car ce n'est typiquement pas le genre de roman qui pousse le lecteur à s'attacher à ses personnages mais plutôt à la curiosité et l'envie de savoir comment tout cela va finir. 
    Alex a une personnalité probablement aussi trouble que son comparse Lukas même si c'est  plus évident chez ce dernier. Aucun ne semble avoir réellement d'ascendance sur l'autre mais les deux jeunes hommes paraissent très vites noyés dans une attraction destructrice dont ils n'ont pas vraiment conscience. Laisser les choses venir sans jamais leur donner de nom, vivre une histoire sans jamais partager quoique ce soit vraiment et surtout ne pas laisser remonter en surface tout ce qui perturbe chacun d'eux. La violence de Lukas s'accorde  au désœuvrement  d'Alex et sa certaine nonchalance jusqu'à que certaines limites réveillent enfin Alex sur l'impossibilité pour eux de construire quoi que ce soit.

    En parallèle, c'est l'histoire de Théodore, en couple libre depuis longtemps avec la belle Conny, qui se profile avec leurs tentatives toujours plus nombreuses de vivre ensemble et chacun de leur côté en même temps. Une formule qui semble plutôt bien fonctionner pour l'un comme pour l'autre jusqu'à ce que l'idée d'une soirée à trois se dessine dans l'esprit libertin de la jeune femme. Le troisième perturbe énormément le jeune cycliste et remet en cause ses certitudes sur sa sexualité. Rien d’époustouflant de ce côté là, on est même un peu déçu que les choses ne s'y développent pas plus et j'ai eu un peu de mal à cerner l'utilité de cette interaction si ce n'était  pour donner plus de corps à une galerie de personnages secondaires. La problématique étant  de traiter avec autant d'importance cette histoire que la première sans qu'elle prenne vraiment toute son envergure et qu'au final elle nous laisse avec un goût d'inachevé.

    Le roman, si on ne s’arrête pas à sa couverture, est pourvu d'une plume simple mais nerveuse qui oscille entre les mots crus d'une sexualité violente et les passages plus doux d'une recherche propre, d'un deuil du souvenir ou de l'expression enfin libérée de ses attentes. Il révèle une vraie capacité à enchaîner son lecteur dans un contexte pas forcément évident et pas toujours en accord avec les codes roses de la romance mais est-ce vraiment une romance plus qu'une tranche de vie au bout du compte? 
    Alex est assurément un héros un peu hors cadres, se laissant aller à naviguer entre plusieurs  schémas de personnages et qui finit par rejoindre la rive d'une vie plus équilibrée pour nous offrir une fin plus facile. Une fin plus en concordance avec les intros de chapitres et le climat assez lourd du début. Un roman qui réussit à établir même un rapport de force avec son lecteur celui d'y adhérer ou pas. Dans mon cas ça a fonctionné. Yop.

     

                                                                         

    Rapports de forces de Benjamin Schneid

     

    Vous le trouverez ici : Rapports de forces

     

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  • Je n'ai  pas eu a attendre longtemps cette année pour découvrir ma première petite claque avec Sacha Stellie et son Ailleurs c'est  forcément  mieux  publié en mars 2018.


    Ailleurs, c'est  forcément  mieux de Sacha StellieLe pitch :
     Je m’appelle Charles, j’ai trente-neuf ans.

    Je suis ce que certains aiment à qualifier de cynique. Un personnage outrecuidant, ostentatoire, qui fait semblant de sourire au monde, surtout aux femmes, qui a la débauche facile et le travail exigeant. J’avance ainsi dans la vie, sans encombre, avec le désavantage de ceux qui ont une belle gueule, un charisme claquant et un humour acerbe. Je suis donc aux yeux de tous ce cynique mondain qui a réussi.
    En réalité, je suis tout simplement un sale type.
    Un sale type brinquebalant, qui ne profite jamais de rien à cause de cette pathologie nauséabonde qui consiste à penser qu’ailleurs, c’est forcément mieux. 
    Un mec qui ne vit pas parce qu’il attend quelque chose qui ne vient pas sans même savoir ce que c’est. Un sinistre individu qui écrase les gens de ses lourdes convictions, de cette détestable assurance, de son désir obsessionnel de rentabilité et de son manque viscéral de disponibilité. Un personnage égocentrique qui n’éprouve de réelle affection que pour la pierre tombale de sa mère. Un pauvre drille qui aime gagner et amasser de l’argent mais que tout l’or du monde ne parviendrait pas à rendre heureux.
    Un sale con en somme, mais un con lucide. »


                                                              " " " " "


    Ou comment tomber sous le charme du parfait connard ! Charles Bailly s'ennuie, alors il méprise, rebute, rembarre et juge le petit monde autour de lui. Sa femme, parfaite même à ses yeux, et sa vie financièrement réussie ne suffisent pas à le sortir de sa léthargie lentement installée depuis le décès de sa mère.
    Un nouveau voisin débarque avec son gosse et son monde est bouleversé, un monde blindé de préjugés, de certitudes et de croyances construites sur son écœurement des autres. Charles ouvre les yeux, découvre le soleil et sa chaleur sur la peau, la caresse d'une conversation et le troublant mystère d'une "amoureuse" anonyme qui percute son inertie. Adriano, le charmant voisin dessine avec son fils un nouveau monde, une nouvelle  vision, une nouvelle culture, une autre approche des autres. Charles observe, espère et attend beaucoup de cette amoureuse lettrée et cachée, il partage ses espoirs et ses craintes avec Adriano toujours partant pour l'aider.

    Un roman délicieux et truculent avec un personnage de premier ordre. Un acariâtre, revenu de tout, qui envoie bouler tout son entourage sans jamais prendre de gants, bref un salaud, un connard mais attention le connard qui fait ça rudement bien. C'est impossible de ne pas s'attacher à lui, de ne pas partager la moitié de ses désillusions et de son dégoût critique des petites vicissitudes de notre société. Son regard caustique, ultra caustique, sur les autres est un vrai bonheur pour le lecteur car de ses amis à ses employés, de sa femme et ses artistes à son idée de la vie, tout est dit avec un humour acide et corrosif, une jouissance de la moquerie qui nous fait ricaner comme des buses tout le long du livre. Un roman complètement porté par son personnage acerbe et la plume talentueuse de son auteure qui en plus de satisfaire mon ironie personnelle m'a ravie le cœur.

    Une exploration dans l’œdipe conscient et avéré d'un homme qui ne se cache rien et qui du coup ne cache pas sa rancœur aux autres, un être blessé par une épreuve somme toute presque banale mais qui n'a pas su retrouver l'éclat perdu dans ceux qui l'entoure. Un homme lucide qui sait la souffrance qu'il impose mais qui sait aussi que les jeux se jouent à deux ou plus, que lui seul n'a pas réellement le pouvoir unique sur les autres et qui attend "celle" qui par magie a su le voir et faire sortir le meilleur de lui même. 

    Une fin comme on les aime, tranquille et romantique pour un roman délicieux sur le coming out d'un connard en homme bien qui retrouve le sourire  et la joie de vivre. Yop.



    Citation:
    — A présent, commençons, invité-je Violette à démarrer le diaporama. On tourne le premier film dans un abattoir, c’est bien ce que nous avons convenu ? Eléa, notez tout ce qui vous semble intéressant, je vous prie, vous serez en charge de cette première partie. Et je vois le beau visage se décomposer et se vider de son sang. Rien que le mot abattoir a suffi. Une grande brindille comme ça, à tous les coups, c’est végétarien. Alors, Barjavel, on se la ramène moins, hein ?

                                                            

    Ailleurs, c'est  forcément  mieux de Sacha Stellie

     

    Vous le trouverez ici : Ailleurs, c'est forcément mieux

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  • Le dernier roman de Pa Farouche (ce pseudo me fera toujours kiffer) Le choix d'Idrissa publié fin 2018 nous permet une fois de plus de partir à la découverte de sa plume rafraîchissante.

    Le choix d'Idrissa de Pa Farouche/ Lorys VLe pitch:

    Je n’avais pas très envie de rejoindre pour quelques jours ce vieux politicien et sa famille dans leur luxueuse villégiature en bord de mer. L’idée de réaliser ce reportage photo pour un magazine m’ennuyait. Pourtant, depuis que je suis arrivé je dois bien avouer que ce job a priori insipide m’émeut et… comment dire… me bouleverse !

    Il y a un garçon étrange ici, étonnamment silencieux et mélancolique. Il m’a suffi d’un regard pour en tomber complètement amoureux. Mais tout semble si compliqué… Il est tenaillé dans une relation malsaine, où se mêlent hypocrisie, machisme et racisme. Il souffre. Il serait tellement mieux avec moi, j’en suis sûr. Je pourrais lui offrir un véritable amour et l’aider à s’épanouir. Mais comment aider Idrissa à faire le bon choix ? Pourquoi est-il si difficile parfois d’aller vers l’amour lorsqu’il nous tend les bras ?

     
                                                                          ° ° °


    Un roman construit en deux partie, deux POV qui se suivent dans le récit et un épilogue de la délicieuse Lucie. Benjamin, photographe people, se retrouve en plein été dans une villa de la cote d'azur pour prendre quelques clichés d'un politique et de sa vie officiellement familiale. Hébergé  dans une dépendance, il partage les lieux avec les deux domestiques (ou ex domestique) sous la chaleur du sud, le luxe d'une certaine bourgeoisie et l'attraction  sensuelle du jeune Idrissa, jeune amant du fameux  politique. 
    Plonger dans une piscine de luxe est plus aisé que plonger dans un monde de secret, de manipulations et de jeux plus ou moins axés autour de la domination des riches sur les pauvres sensés les servir. Immédiatement séduit par Idrissa, Benjamin essaie par tous les moyens de faire comprendre à son précieux coup de cœur tout le misérabilisme de sa situation amoureuse avec Pierre. Pierre qui le soumet à son bon vouloir, qui le maintient dans une dépendance  affective et financière et se sert de lui afin d'avoir constamment son joli joujou sous la main. Le tout nappé de doux relents de racisme intrinsèque et de colonialisme pas totalement éradiqué.

    Benjamin est un personnage plaisant, totalement en humeur avec son temps et sa condition de jeune photographe sensible au beau. Il est de nature sereine et prêt à bien des efforts pour séduire le jeune africain qui a ravi son cœur en si peu de temps. Il n'en reste pas moins objectif  quant à la dépendance d'Idrissa envers son vieil amant et on apprécie cette facon claire d'observer la situation qui, même si elle le fait souffrir, ne l'entraîne pas pour autant dans une spirale émotionnelle et romanesque au point d'en perdre de vue son bonheur. Prêt à donner toutes les chances, il est très vite déçu  par les hésitations et le manque de confiance en lui du jeune Idrissa. Pa Farouche comme toujours nous expose, avec sa plume toujours très propre et sensuelle, un jeune homme bien dans son temps, bien dans ses espadrilles à qui il n'est pas besoin de prêter une histoire torturée  pour lui accorder de l'épaisseur. Sa lutte  pour convaincre l'objet de son attention est naturelle, bien fondée et menée avec parcimonie sans jamais tomber dans des scènes tumultueuses et on aime beaucoup cet aspect réel et reposant des scénarios  de l'auteur. sa vision légère sur un monde pétri de conceptions de blancs dominants est habilement confrontée au vernis écaillé d'une bourgeoisie tournée sur la politique professionnalisée.

    La seconde partie, orientée sur Idrissa, nous permet de découvrir le jeune homme en même temps que la suite du récit. Et là, cela m'arrive rarement mais ça arrive, je dois dire que je suis complètement hermétique à ce jeune homme et ses atermoiements. Je comprends parfaitement  sa psychologie qui s'explique très bien par son vécu et sa nature, il ne s'agit donc pas du tout d'incohérence dans le récit mais plutôt d'un personnage auquel je ne parviens pas du tout à accorder le moindre crédit . Un perso qui même me gonfle carrément avec ses changements d'opinion ou d'idée toutes les trois phrases. Un homme qui tourne plus vite qu'une girouette  et qui du coup se décrédibilise complètement à mes yeux. Autant le Idrissa à travers les yeux de Benjamin était intéressant et créait l'envie d'en savoir plus, autant le vrai ne me donne que l'envie de le secouer comme un prunier.
    C'est, bien entendu, une lecture personnelle du personnage et je n'explique pas vraiment ce rejet de ma part si ce n'est par sa faiblesse épuisante. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans sa construction, dans sa personnalité qui passe d'un  amour transi au doute stupide, de la peur de partir à une vision pourtant très claire de sa condition. Comment peut-il seulement être si observateur et si bêta, se montrer faible et oser tout dans une même scène, quitter la main d'un homme qui le fait rêver et se retrouver la queue dans la bouche d'un autre en l'espace de quelques minutes? Le couple s'en retrouve du coup fortement déséquilibré, perd beaucoup de sa tension amoureuse au profit d'une interrogation qui laisse perplexe.

    Heureusement  la pulsion finale, la peur de tout perdre et sa course après Benjamin relève beaucoup la tension et rattrape assez bien le coup. L'auteur réussit à rendre ce final assez éprouvant, fort dans le rythme, les émotions et efface un peu ce coup de mou pour finir sur un épilogue aussi calme qu'une après midi sous le chant des cigales. 

    En conclusion je dirais que Pa Farouche nous livre une histoire sympathique mais déséquilibrée par un travail sur quelques personnages pas assez construit (développer un peu plus les autres persos aurait peut être permis de biaiser ce sentiment que j'ai eu face à Idrissa et je pense que Bertrand et Fayed méritaient un peu plus de place). J'aime beaucoup cet auteur, sa vision et sa manière d’écrire, et je sais que c'est aussi sa facon de faire, de laisser les choses dans un côté un peu nébuleux, d'esquisser ses hommes plutôt que de nous les imposer en force brute et d'habitude ça marche plutôt bien. Mais, parfois certains personnages demandent un peu plus d'attention et peut etre qu'Idrissa et son cruel manque de confiance en fait tout simplement partie. Yop.

                                                                         

    Le choix d'Idrissa de Pa Farouche/ Lorys V

     

    Vous le trouverez ici : Le choix d'Idrissa
      

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  • J'avais été furieusement séduite par le premier volume Répercussions  de Cara Dee et son petit frère ne lui fait pas défaut, bien au contraire. Cette fois c'est avec Chase et Remy que nous replongeons trois ans plus tard dans le drame psychotique créé par Ben le demi-frère de Remy. 

    Paru en Novembre 2018 chez Juno Publishing  254 pages


    Aboutissement: Conséquences t.2 de Cara DeeLe pitch: 
     Il y a trois ans, Chase Gallardo a couru vers la liberté avec ses compagnons survivants après avoir passé cinq mois en captivité. Il n’a pas arrêté de courir depuis. Seulement maintenant, ce sont les souvenirs auxquels il essaie constamment d’échapper. Des échos hantés d’un homme qui a forcé Chase à jouer le rôle d’un autre, le jeune frère du kidnappeur. Chase a peut-être survécu, mais cela ne veut pas dire qu’il vit vraiment. Jusqu’au jour où son employé lui dit qu’un homme est assis au bar, ne portant que des sous-vêtements.

    Remy Stahl a abandonné – presque. Pendant un an, l’alcool, la drogue et les visages sans nom lui ont tenu compagnie. Mais il a deux amis qui refusent de capituler, et ils l’enferment dans sa maison dans le but de le sauver de lui-même. Cependant, il ne faut jamais sous-estimer le désir d’un toxicomane de voir le fond d’une autre bouteille. Remy s’échappe et il se fout complètement d’être presque nu.

    Ceci est la suite de Répercussions, où Cam et Austin se sont rencontrés, ont lutté et sont tombés amoureux. Aboutissement nous ramène à Bakersfield avec l’histoire de Chase et Remy. Alimentée par la colère, la culpabilité et la honte, leur histoire ne démarre pas facilement. Mais ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils apprennent à quel point ils ont besoin l’un de l’autre pour avancer.

     
                                                                     *****


    Chase, après trois ans de lutte contre des souvenirs qui sans cesse en réveillent de plus anciens, croit enfin diriger sa vie en devenant propriétaire de son propre bar. Un jour Rémy, ce rôle que lui avait fait joué l'horrible Psycho, déboule en chair, en os et à moitié nu dans son bar. Le choc est immense, pour l'un comme pour l'autre et la confrontation de leur passé respectif,  de leurs questions restées jusque là sans réponses est inévitable.

    Ce deuxième volet est sans doute moins poignant que le premier car on sait déjà tout de l'horreur que l'on découvrait alors progressivement en même temps que l'histoire de Cam et Austin. Mais l'auteur conserve malgré tout cet aspect sombre des traumas violents et de leurs répercussions dans un quotidien où tout le monde semble se retrouver doucement.
    Chase, déjà dévié d'une santé mentale normale par un père dépassé par ses croyances patriarcales infondées, peine à respirer de nouveau croulant sous de multiples culpabilités. Rémy de son côté se pense responsable, également à plusieurs titres, de la folie de son demi-frère et par conséquent du drame qu'a vécu Chase. 

    Leur rencontre est troublante car quelque part ils ont déjà été une même et unique personne au moins dans l'esprit d'un homme tordu et haineux. Sans se connaitre, un lien déjà très fort les unissait, qu'il était plus facile de cacher sous le prisme de la haine rancunière pour l'un ou de la peur redevable de l'autre. Toute leur histoire navigue sur ce trouble et c'est plutôt rudement bien ficelé. Le lecteur est immédiatement happé par cette ambiance douloureuse qui évite avec succès le côté  glauque, et déjà évoqué, de ce passé qui les a réunis. Chase ne peut pas évoluer sans laisser s'éclater les vestiges de son éducation paternelle et son sens du devoir contre les grilles ouvragées de la souffrance de Rémy, de sa présumée complicité qui le fait sombrer de plus en plus. Deux hommes inconnus jusqu’alors qui se ressemblent pourtant en tout point dans leur histoire autour d'un même rôle imposé.  Deux dérives qui vont retrouver leur point d'ancrage dans le chemin de leur rédemption personnelle en suivant pour la première fois la même route.
    Comme son grand frère, Aboutissement est un roman très fort auquel on adhère ou pas, qui concède moins de facilité que le premier opus en nous proposant une galerie féminine plus fournie et moins restrictive dans le cliché. Un joli groupe de seconds rôles bien construits qui étoffent avec précision le fil de l'histoire, lui apportent douceur, tendresse et humour avec justesse et nécessité.

    L'histoire est toujours aussi prenante, un des meilleurs scénarios mm de 2018 qui se poursuit ici avec autant de pertinence, moins haletante forcément mais plus profonde et plus sournoise d'un  certain côté. L'effet coup de poing du premier tome ne pouvait durer éternellement et c'était une grosse gageure d'écrire une suite qui tienne vraiment la route. Pari doublement réussi en ce qui me concerne car en plus d'une nouvelle histoire avec deux nouveaux héros, Cara Dee nous offre en quelques sortes une vraie suite aux deux premiers, Cam et Austin, que l'on  redécouvre dans leur quotidien  avec un immense  plaisir. 

    Ces deux romans ont été une très bonne surprise en 2018 et si un troisième se profile, je soupçonne l'auteure d'être assez futée pour nous trouver un pitch tout aussi surprenant et accrocheur. Alors suite ou pas ? Moi je dis ouiiiiiiiiii ! Yop

                                                                   

    Aboutissement: Conséquences t.2 de Cara Dee



    Vous le trouverez ici: Aboutissement: Conséquences #2
      

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  • Aller de l'avant tome 1 et tome 2 de Mélissa CollinsLorsque Jacob 'Dax' Daxton retourne chez lui après la guerre, il doit se livrer à une nouvelle bataille - celle pour trouver sa place dans le monde. L'homme qui se fraie normalement un chemin dégagé vers la victoire entouré de ses frères de combat est brusquement seul et perdu. Après avoir rencontré Beckett Ridge, un tatoueur barbu, le voyage de Dax commence sur un chemin inattendu.

    Encore sous le choc des événements qui ont secoué ses convictions, Beck n’a jamais pris part à quelque chose de significatif. Maintenant, face à des responsabilités étrangères et intimidantes, l'esprit brisé de Dax répare Beck alors que ce dernier ne savait même pas qu'il était détruit. Alors qu'ils ont tous les deux du mal à trouver un équilibre, ils sont guéris par le réconfort qu'ils trouvent l'un dans l'autre. De l'autre côté du chaos, ils espèrent aller de l'avant.
    Paru en Février 2016 

     

    Aller de l'avant tome 1 et tome 2 de Mélissa CollinsQuand il n’y a pas de paix après la guerre...

    Quand il n’y a pas de réconfort après la mort...

    Quand il n’y a que la douleur et la souffrance...

    L’anxiété et la perte...

    Tout ce que vous pouvez espérer trouver est quelque chose de plus...

    Quelque chose qui vous rend entier et complet

    Quelque chose qui vous permet de vous élever
    Paru en Janvier 2019

     

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    Pour le tome 1 :

    De retour au pays, le soldat Jacob "Dax" Daxton a beaucoup de mal à reprendre le cours de sa vie. Il est hanté par les images de la guerre, par la disparition tragique de son ami Delaney qui était bien plus qu'un ami; par l'absence de son unité dont il est le seul rescapé. Malgré l'accueil chaleureux de ses proches, il a un trou au fond du cœur qui le mine et l'engloutit. C'est grâce à sa meilleure amie Chloé que sa situation va évoluer. Elle l'embarque avec elle à Long Beach où il fait la rencontre de Beckett "Beck" un tatoueur de talent qui le trouble.

    Ayant lui-aussi un grand nombre de casseroles à assumer, Beck bien que très, très, trop troublé, tente de résister à cette attraction tant bien que mal. Il semble pourtant être le seul à apaiser Dax de ses crises d'angoisses. Tous deux vont tenter de s'apprivoiser, mais les problèmes surviennent, le passé et surtout le fait que Dax cache son orientation sexuelle à sa famille de peur du rejet, ronge ce dernier. Du côté de Beck, son apparente décontraction cache des tas de squelettes, de son enfance à gérer seul une mère au fond du trou à sa vie d’adulte à voir sa petite sœur suivre le même chemin. Il tente de tout concilier malgré ses blessures. Les deux jeunes hommes essayent de démêler leurs sentiments, leurs désirs... pour vivre quelque chose de beau.

    Une belle découverte que ce bouquin, on y apprend les affres qu'affrontent les soldats à leur retour, un "retour à leur vie d'avant" impossible mais avec lequel ils doivent tous -sans exception-  composer. Dans les mots de l'auteure, dans l'utilisation des flashbacks, on ressent toute la douleur de Dax face aux atrocités qu'il a vu, a vécu ainsi que ses compagnons d'arme. Le fait, finalement, d'être toujours seul face à sa douleur. Elle joue dans un tout autre registre pour Beck, lui n'a pas connu la guerre et ses conséquences, mais la drogue et la longue descente aux enfers des filles de sa famille l'entraînant malgré lui dans leur chute. L'histoire reste une belle histoire d'amour, de rédemption, d'acceptation de soi, de renaissance face aux adversités que la vie pose sur chacun. Dax et Beck sont des héros du quotidien chacun dans leur genre.

    Pour le tome 2 :

    Après avoir aplani la plupart de leurs différents, contré leurs apriori, Dax et Beck vivent ensemble dans une chouette petite maison auprès de Violet, la fille de Nikki, la sœur décédée de Beck. Ils ont tous les deux trouvé un équilibre dans leur vie professionnelle, Beck dans son salon de tatouage et Dax comme maître-chien pour les traumatisés atteints de stress post-traumatique. Il ne manque plus qu'une seule chose à Beck, qu'ils se marient enfin tous les deux comme ils l'avaient décidé un an et demi auparavant et forment une vraie famille.

    On retrouve la dynamique vraiment sympa du couple, ils ont beaucoup de mal à se trouver sur la même longueur d'onde. Beck vit le trip famille - amour - mariage - enfants avec une sérénité qu'il s'impose surtout au vu de ses antécédents tout en tenant à bout de bras un Dax qui se perd souvent dans ses angoisses.

    Je suis vraiment fan des deux personnages, chacun dans leur genre, ils ont subi des violences dont on ne peut pas sortir indemne, qui nous troublent par leurs impacts sur la vie quotidienne. Quand on a un petite vie bien tranquille, on ne se rend pas compte des traumatismes que le corps et / ou l'esprit peuvent avoir à faire face dans certaines situations. Dans ces deux livres, les descriptions de situations sont poignantes, on ressent la détresse des protagonistes, on les suit se débattre pour survivre au quotidien, pour tendre vers leurs souhaits les plus chers. Ils luttent jusqu'à ce qu'ils se rendent compte que l'autre, juste à côté, est celui qui panse vos blessures, fait de vos faiblesses des forces et vous soutient quoiqu'il se passe. Et là, tout s'enclenche pour que la vie, l'amour... transforment le laid en beau et apportent de l'apaisement. Une belle leçon de courage .... Rose Taylor

    Merci à Juno Publishing pour ce SP

    Vous les trouverez ici : Aller de l'avant: Aller de l'avant #1 S'élever: Aller de l'avant #2

        

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  • Résumé :

    Après avoir brûlé la chandelle par les deux bouts, Paul a décidé de reprendre sa vie en main. Aujourd'hui de retour dans sa ville natale, il jongle entre une formation d'instituteur, un stage et des heures de ménage dans des bureaux. Tout aurait été pour le mieux s'il n'avait pas la fâcheuse habitude de réarranger la décoration des employés. Mais voilà que l'un d'entre eux remarque son petit manège et laisse un message à son intention. Commence alors une étrange correspondance entre Paul et le mystérieux comptable. 

    Date de parution : 2017           Publié par : MxM Bookmark

    Ouvrir les yeux  de Marc Gardner

     

    Ce roman nous emporte dans l'intimité d'un futur enseignant de primaire. Paul a un quotidien bien chargé entre les cours qu'il suit, la classe de CE2 dont il a la charge quelques jours par semaine, son travail d'homme de ménage et ses échanges avec le fameux F. 

    Au début de l’histoire, Paul nous semble bien dans dans ses baskets même si son quotidien ne lui laisse que peu de temps pour souffler. Il a choisi de se reconvertir et se débrouille du mieux qu'il le peut sans demander d'aide. Bien qu'il soit revenu dans la ville de son enfance, il n'y a plus d'amis et les échanges avec ses parents sont compliqués. Il ne peut pas compter sur sa famille, son père n'acceptant pas que son fils soit gay. Sa mère est si bien soumise à son mari qu'elle ne lui est d'aucun réconfort réel. Puis viens ces fameux échanges, quelques peu loufoques, avec l'occupant d'un des bureaux dont la société, qui emploie Paul, s'occupe de nettoyer les locaux. 

    Pour une fois, on a deux personnages qui se découvrent vraiment. Ce n'est pas la rencontre de deux corps en premier lieu mais de ce qu'ils sont réellement. Les messages échangés les font s'ouvrir l'un à l'autre sans fard. Une complicité sincère prend alors forme entre nos deux personnages. Ils sont sur la même longueur d'ondes et s'entendent, s'accordent même, plus que bien. Cette question du physique reprend ses droits lorsque Paul et le fameux F. se rencontrent enfin. De là, le lecteur voit l'histoire rebondir sur une autre facette de cette rencontre. Si les deux personnages de ce roman s'étaient rencontrés, avant de se laisser emporter joyeusement par ces échanges pour le moins étranges, de belle découverte de l'autre il n'y aurait pas eu. Et F. le rappel à notre apprenti enseignant en évoquant le fait qu'ils se sont déjà croisés auparavant. Mais Paul ne lui avait alors prêté aucune attention particulière.

    "Ouvrir les yeux" est un roman sincère qui amène son lecteur à, lui aussi, faire tomber ses œillères.

    Manon




    Vous le trouverez ici : Ouvrir les yeux 

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  • Ce roman de Noel de Roan Parrish publié en décembre 2018 par MxMBookmark qui a déjà conquis pas mal de lecteurs m'a en ce qui me concerne laisser une impression à double tranchant.


    Le miracle de Corbin Wale de Roan ParrishLe pitch: 

    Il y a un mois, la vie d'Alex Barrow a implosé ; partenaire, maison, boulot, tout a disparu en quarante-huit heures. Mais parfois, quand tout s'écroule, il suffit d’y croire. Aujourd'hui, Alex est de retour dans sa ville natale du Michigan, ouvrant enfin la boulangerie dont il a toujours rêvé.

    Corbin Wale est un mec bizarre. Du moins, c'est ce qu'il a entendu dire toute sa vie. Il sait qu'il est à part, dans son monde imaginaire, mais les choses qu'il ressent sont très réelles. Tout comme la raison pour laquelle il ne pourra jamais être avec Alex Barrow. Même si Alex est tout ce qui l'a toujours fait rêver. Même si, peut-être, Corbin est aussi ce qui fait rêver Alex.

    Quand Corbin commence à travailler dans la boulangerie, Alex et lui ne peuvent nier plus longtemps leur attirance. Tandis que la saison des vacances exerce sa magie, Corbin va devoir ses peurs pour qu’enfin ils puissent obtenir ce qu’ils ont toujours désiré.

                                                                    " " "

    Que l'on ne s'y trompe pas, c'est  probablement un très beau roman, sauvage et poétique où le statut de l'un de ses protagonistes rend les choses un peu moins consensuelles que dans un mm classique.

    Je dois avouer avoir été séduite dès le départ par les mots et la magie douloureuse que l'auteure sait distiller dans ses pages. Alex est un garçon bien dans sa vie et dans sa peau, fraîchement débarqué dans sa ville natale pour reprendre le café parental et en refaire un lieu plus actuel.  De là  arrive l'étrange Corbin Wale sorti tout droit de ses souvenirs de collège, de sa maison au fond des bois et de son monde particulier. Une relation qui prend le temps de se construire sur la confiance, sur les tentatives patientes que fournit Alex pour apprivoiser le jeune homme plutôt  sauvage et sur les efforts que fait Corbin pour s'épanouir et laisser une porte ouverte à Alex. 
    La poésie est présente partout autour de Corbin, elle émane même probablement de lui et de son contact presque médiumnique à la nature et aux personnes. Le roman est un rappel constant  de sa manière d'appréhender le monde, de le sentir et de s'y perdre. Une vie bâtie sur sa différence, sur son isolement et sur son univers secret qui est une part totale de lui même et de sa réalité. Alex peine à franchir cette porte mais l'attirance évidente, la curiosité  entre eux, aident les deux jeunes hommes à gravir bien des marches incertaines pour laisser sortir une création commune: leur histoire.

    Si comme beaucoup j'ai  été  fortement charmée par la plume et les procédés de l'auteur, je me suis malheureusement vite essoufflée  en cours de route. Ce qui était charmant et troublant est devenu en deuxième partie étouffant et trop exacerbé  à mon gout. Cette présence de la nature et des croyances sous toutes ses formes dans le moindre passage comme le seul prétexte  pour exprimer ce côté autistique du héros a fini pour ma part par être pesant voir redondant. Si j'ai  pleinement conscience que c'est plus l'histoire de Corbin que celle du couple, il n'en reste pas moins que celui-ci écrase complètement tous les autres aspects du récit et les autres personnages qui peinent à trouver une vraie place et ne font office que de simples figurants. La personnalité  pourtant agréable d'Alex y perd toutes ses possibilités et ne devient que le substitut permettant à Corbin d'être, même si l'on comprend vite que c'est aussi par ce chemin que Corbin change doucement. Trop de vent qui souffle, trop de feuilles qui bruissent, trop de ce tout empirique qui vient frapper chaque sentiment et chaque scène pour en faire ce personnage extraordinaire au sens littéral du terme. Les scènes de sexe qui finalisent comme une renaissance de Corbin et concrétisent leur couple sont presque surréalistes à mon sens et parachèvent le roman en forme de bouquet final qui jaillirait d'un seul coup sans viser d'autres  buts que l'explosion tonitruante qui frappe les esprits sans chatouiller les sens.

    Bref, je ne pourrais en aucun cas nier la plume talentueuse et l'originalité de ce roman, mais de mon côté  la magie et la poésie sauvage se sont malheureusement  simplement transformées  en spectacle de scène. Yop.


    Vous le trouverez ici : Le miracle de Corbin Wale

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  • Cette ballade new-yorkaise avec Arthur et Ben a été, je dois le dire un moment assez émouvant. Pourquoi pas nous de Becky Albertalli et Adam Silvera publié chez Hachette Romans en 2018 est une sorte de chick-lit young adult acidulée et pleine d’humour.


    Pourquoi pas nous ? de Becky Albertalli et Adam Silvera Le pitch: 
    Arthur est à New York pour l’été, en attendant de savoir s’il va être reçu à Yale. Lorsqu’il croise le chemin de Ben dans un bureau de poste, c’est le coup de foudre. Il y voit un signe du destin.

    De son côté, Ben doute que le destin soit de son côté : il vient de rompre avec son petit ami, Hudson, et n’est pas vraiment prêt pour une nouvelle relation.

    Pourtant, ni l’un ni l’autre ne parviennent à oublier cette première rencontre...

                                                                * * * * *

    Nos post ados se rencontrent fortuitement à un moment qui n'est pas forcément le bon mais qu'ils vont se charger, avec toute la force de leurs sentiments, de rendre possible. Peut-on contrer le destin et l'univers ? Ben, Arthur et l'histoire de leur relation vont nous prouver que les réponses peuvent être variables.

    Deux jeunes garçons  aux caractères pas si différents au bout du compte mais qui se complètent d'une  certaine  manière, qui bon an mal an parviennent à faire un bout de chemin ensemble et à franchir les caps des premières fois et des doutes personnels.

    Ben est un jeune homme d'origine porto-ricaine qui en plus d'assumer ses racines et son statut prolétaire parvient à se sentir en harmonie avec lui même et son homosexualité. Sorti d'une rupture difficile qui lui laisse beaucoup de regret, il prend le temps de connaitre Arthur fraîchement débarqué de Georgie et se laisse peu à peu séduire par ce jeune garçon plus aventureux qu'il ne le paraît. Arthur de son côté  découvre les joies du premier amour en même temps que la grosse pomme et son univers entre les comédies musicales qu'il aime tant et les quartiers les plus caractéristiques de la ville. Ben est à ses yeux le parfait prétendant et il ne ménage pas ses efforts pour le retrouver et le conquérir.

    Pourquoi pas nous est une belle promenade au cœur d'une  jeunesse américaine plutôt calme, sa culture entre monde des nerds, études et habitudes alimentaires. Une ballade un poil naïve entre jeunes vraiment sympas et pas débordants pour un sou. Un roman qui pourrait nous faire décrocher par moment par des préoccupations peut etre trop juvéniles et trop lissées mais qui, par bonheur, sait conserver un humour délicieux avec le rôle du meilleur ami du siècle, ce cher Dylan qui nous régale de ses petits dialogues avec Ben.
    Un récit qui démarre par une recherche  effrénée de l'autre, qui retrace le parcours d'une relation naissante laissant doucement naître des sentiments forts et vaporeux et qui se termine, avec le même charme, sur cette impression de fatalité que nous donne parfois la vie.

    C'est  écrit avec talent comme une comédie musicale cent fois rodée sur les planches et ça nous réserve la belle surprise de complètement nous prendre à son jeu. On peut parfois hausser les épaules devant les comportements dramas d’Arthur, se dire que Ben est sûrement un peu perdu dans ses choix et ses conceptions mais lorsque l'on tourne la tète pour observer son propre ado en plein snapchat avec ses potes, on se dit que, non, finalement les auteurs ont plutôt bien cerné leur sujet.

    On nous présente  bien sur un New York idéal, celui que toute bonne comédie nous montre sous son meilleur jour, comme le théâtre d'une histoire d'amour presque trop parfaite malgré ses difficultés vite balayées. La visite se fait sous l'influence flagrante d'un Obama leader de la nation, de la comédie musicale en vogue de ses dernières années, Hamilton,  celle qui a rebooté un peu les visions puritaines d'une Amérique sur la représentation de son histoire et son créateur charismatique Lin-Manuel Miranda qui semble beaucoup inspirer le jeune Arthur.
    Ce roman est clairement  plus conçu  pour un jeune lectorat et dans cet optique, il en devient très bon car il aborde beaucoup de thèmes et d'inquiétudes pouvant justement le toucher.
    Le tout est vraiment plein de peps, de tendresse mais aussi de doutes et d’amertume. C'est écrit sans ambages, avec de la vitamine et de l'amour neuf plein les mots et la traduction est tout aussi bonne: un vrai pari gagné!

    J'ai  terminé  ce roman avec un petit goût de mélancolie sans pourtant être déçue bien au contraire car à trop pousser les gens au rêve tout tracé on finit par brider notre capacité à envisager tous les chemins possibles.
    Le destin ne se maîtrise pas toujours et l'univers ne nous réserve pas toujours les fins que l'on imagine, cela n'est pas forcément une mauvaise chose et la fin plus qu’ouverte du récit nous donne à espérer une suite pour ces deux là. La musicalité certaine de Pourquoi pas nous, sa couverture tendance pleine de charme vous porteront sur une partition particulière de la romance, celle ou rien n'est  acquis mais où tout reste possible. Yop.

    Merci à Hachette Romans et NetGalley pour ce sp.


    Pourquoi pas nous ? de Becky Albertalli et Adam Silvera


     
    Vous le trouverez ici : Pourquoi pas nous ?
      
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  • Conquête : PresLocke d'Ella Frank et Brooke Blaine

    Éditions : MxM Bookmark

    Sortie : 5 Décembre 2018

    Ace Locke est le héros de films d'action le plus sexy d'Hollywood. Les femmes des quatre coins du globe jettent leur culotte dans sa direction, mais elles n'intéressent pas Ace – c'est plutôt un homme à boxers. En particulier, ceux du mannequin à moitié nu sur le panneau d'affichage devant lequel il passe tous les jours en voiture.

     

    Même s'il a récemment fait les gros titres avec son coming out public, Ace est réticent à l’idée d’entamer une relation, craignant ce que le jugement de l'opinion publique pourrait faire à sa carrière. Mais il y a quelque chose dans l'expression du mannequin qui l'intrigue et qui lui fait se demander « Et si ? » 

    Dylan Prescott vient tout juste de conclure son plus gros contrat de mannequin. Une campagne qui le placarde dans tout L.A. à peine plus couvert que le jour de sa naissance. Et quand il est choisi pour jouer dans le dernier blockbuster d'Ace, cela le place très près de son fantasme ultime.

    En apparence sûr de lui, Dylan n'a aucun problème avec sa sexualité ou ses allures de joli garçon, et il utilise les deux à son avantage pour obtenir ce qu'il veut. Et ce qu'il veut c'est l'impossible : Ace Locke.

     

     &&&&&

     

    Ace Locke est un acteur accompli, à succès, "bankable" car tout ce qu'il touche se transforme en blockbuster. Il y a juste un côté de lui qu'il n'assume pas encore totalement : sa sexualité. Bien qu'il ait fait son coming-out publiquement, il n'arrive pas à s'investir dans une relation gay par crainte pour sa carrière. Jusqu'à ce qu'il perde les "pédales"  - voir ses yeux, son esprit, son bon-sens...- lorsque Dylan Prescott, le mannequin pour sous-vêtements sur lequel il bave littéralement tous les jours depuis des mois, apparaisse comme acteur sur son nouveau film.

    A partir de là, le cœur d'Ace et même celui de Dylan vont entamer une course folle et ne vont plus battre que pour l'autre.

    De chouettes physiques (ils sont trop méga sexys l'un comme l'autre), de chouettes gars à l'humour et au caractère bien trempés qui vont devoir composer avec la célébrité écrasante de l'un et le passé de l'autre. Ils ne se ressemblent pas mais s'assemblent à la perfection. J'ai complètement craqué sur Ace et son caractère, bien qu'il semble fort physiquement, il est sensible, attachant, romantique et sexy en diable. Il cache, aux yeux de tous, son manque de confiance en amour, il se perd totalement avec Dylan et se dévoile entièrement à lui avec une rapidité qui lui fait un peu peur. Dylan, de son côté, accepte tout d'Ace car il fantasme sur l'acteur depuis des lustres et plonge aussi vite dans les sentiments. Les deux hommes entrent en symbiose et c'est trop mignon à découvrir.

    Il y a aussi toute de même une panoplie de personnages secondaires autour d'Ace comme de Dylan qui sont assez loufoques chacun dans leur genre provoquant le sourire à chaque fois qu'ils apparaissent. Dylan a des parents complètement hippies sans tabou aucun, carrément hors-du-temps, ils ont un mode d'éducation un peu spécial mais très drôle. Deux femmes gravitent autour d' Ace apportant une touche de folie dans son univers un peu restreint : une rousse flamboyante lui ayant servi de couverture pendant longtemps et une blonde aux paroles acérées, les deux veillant sur lui comme de vraies louves.

    J'avais déjà bien bien accroché sur l'histoire de Logan et Tate par l'une des auteures, et là je me suis retrouvée, à nouveau, complètement sous le charme d'Ace et Dylan. Les sentiments sont forts et chauds - sans être crus - entre eux, pas de temps mort dans l'histoire qui est somme-toute tendre et romantique. On y découvre, aussi, l'envers du décor sur des tournages de film, les interactions entre les producteurs / réalisateurs / acteurs, la bienséance qu'un acteur au sommet de sa gloire doit conserver pour assurer son avenir. Finalement dans cet univers comme dans tous les autres, la tolérance est déclamée haut et fort mais pas forcément  acceptée. La lutte constante pour rester au sommet -pas que pour l'argent, plutôt par passion - montre que la vie d'acteur n'est pas si rose que ça et peut se finir très vite et très mal en un claquement de doigts.

    Tous pleins de petites turpitudes qui mènent droit vers une fin de premier tome en cliffhanger et qui demande urgemment la suite !!! Rose Taylor

    Merci à MxM Bookmark pour ce SP.

    Vous le trouverez ici : Conquête: PresLocke, T1
      

     

     

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