• Titre : Premier Pas (Coastal Carolina #1)

    Auteure : Shira Anthony 

    Éditeur : Juno Publishing

    Sortie : Avril 2020

     

     

    Pitch : 

    Le premier pas est le plus difficile. Après un scandale, le journaliste politique New-Yorkais Reed Barfield se terre sur la côte de la Caroline du Nord, écrivant une histoire sur l’industrie des fruits de mer. Mais ce sont les pilotes du port de la rivière Cape Fear qui captent son intérêt – des hommes qui sautent par-dessus trois mètres de vide dans l’océan pour saisir une échelle de corde et guider d’énormes porte-conteneurs dans le port. Les hommes comme Justin Vance, sexy mais irritable.

    Après avoir survécu à une enfance violente et à un engagement dans la marine, Justin n’est pas perturbé par son travail dangereux – c’est certainement plus facile à affronter que les questions agaçantes de Reed. Il n’est pas sorti du placard au travail et il n’a pas besoin que Reed se penche sur sa vie personnelle ou son passé.

    Mais Reed est habitué à user de son charme considérable pour obtenir ce qu’il veut, et lorsqu’il a Justin à l’usure, ils se rendent compte qu’ils ont beaucoup en commun et qu’ils aiment passer du temps ensemble. Cependant, aller au-delà signifie que Justin avoue sa sexualité et fasse confiance à Reed pour garder ses secrets – si ce dernier décide de rester. Les deux hommes veulent un avenir ensemble, mais peuvent-ils trouver le courage de faire le premier pas ?

     

    Voilà un pitch qui ne met pas vraiment en valeur les atouts de ce roman…  Au contraire de ce que l’on pourrait penser à la lecture de cette intro, « Premier pas » n’a rien d’une romance banale, transposée dans un univers un peu « spécifique », juste pour offrir la pointe d’originalité indispensable.

    Shira Anthony a su parfaitement renouveler ce qui peut être considéré comme un choc culturel entre deux personnages issus de milieux très différents et cela, sans tomber dans les clichés habituels à ce genre d’improbables rencontres. 

    Tout d’abord, Reed Barfield, un journaliste en délicatesse avec la sphère politique où il évolue d’ordinaire et qui se voit envoyé dans un lieu paumé pour un reportage a priori sans envergure. La première caractéristique du personnage est d’être un véritable professionnel, à la fois enquêteur et photographe : il ne se limite pas à des bribes susceptibles d’offrir un scoop, et travaille au contraire son sujet à fond… Alors, oui, Reed est curieux, peut-être un peu fouineur, mais il sait aussi où s’arrêter. Une très bonne surprise ce personnage : intuitif, honnête, capable de se fourrer dans les difficultés, de se mettre en danger sans le réaliser. Chanceux, il va croiser à plusieurs reprises un « bon » et très séduisant samaritain : Justin Vance. L’homme, doté d’un sale caractère, n’apprécie pas qu’un inconnu l’étudie de trop près. Passionné par son métier de pilote, immergé dans cette activité qui l’expose au danger à chaque sortie en mer, Justin dissimule aussi des failles. 

    Et bien sûr, mis en présence de Justin l’irascible, Reed l’intrépide va s’intéresser à ce métier de pilote, exercé dans des conditions parfois extrêmes. S’accrocher à une simple échelle de corde pour grimper sur un énorme navire et le guider dans des eaux difficiles, réclame plus que des nerfs d’acier. Sommé par sa hiérarchie de coopérer avec le journaliste, Justin ne lui facilitera pas la tâche et les entretiens donneront lieu à de savoureux échanges. Rien qui puisse décourager un journaliste de la trempe de Reed. 

    Comme dans toute romance qui se respecte, l’attirance entre les deux hommes va s’affirmer, mais en douceur, sans précipitation. La retenue de Reed, la pudeur de Justin, des aspects qui offrent du relief à des personnages pas exempts de sensualité, qui sauront tout d’abord faire taire des envies primaires pour construire une relation sur des bases saines.

    Shira Anthony est parvenu à déployer un décor crédible, un environnement riche, avec des personnages secondaires intéressants et des situations stressantes, décrites sans fausses notes. L’auteure se sera sans aucun doute appuyée sur de solides recherches et les exploite avec finesse pour nous proposer, entre autres, la découverte d’un milieu peu connu.

    L’on achève ce roman avec le sourire, une forte envie de grands espaces, d’embruns, d’air marin, de soleil, mais aussi la conscience que face à la puissance de l’océan, un homme n’est rien qu’un fétu de paille.

    À noter une traduction tout à fait correcte qui valorise le texte, mais une couverture pas assez en correspondance avec l’histoire : elle aurait gagné à plus de luminosité.

    Claire

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  • Gayscort Agency #1 : Owen de Marie HJ

    Sortie : 01 Mai 2020

    GayScort Agency.
    Notre désir : Votre plaisir.

    Tout le monde poursuit un rêve dans la vie.
    Celui de Lou se résume en quatre lettres : O.W.E.N.
    C’est peut-être la solution la plus simple, finalement. Fantasmer sur l’inconnu, idéaliser sans risque,
    rêver de cet homme sans le connaître, si ce n’est son goût prononcé pour le Latté Noisette, spécialité de Lou.
    Cependant, lorsqu’une carte de visite tombe entre les mains de meilleurs amis bien intentionnés, l’utopie se rapproche dangereusement du champ des possibles et le monde du jeune étudiant menace de basculer.
    Toucher du doigt (ou de plusieurs, si possible) son idéal, tomber follement amoureux (comme si ce n’était pas déjà le cas), perdre pied (ça, ce n’est pas vraiment une nouveauté non plus), tout en espérant une happy end ?
    L’histoire est-elle réellement envisageable, franchement ?

     

    @@@@@

     

    Ce que j'adore, en premier lieu, chez cette auteure c'est sa capacité à changer de genre d'un livre à l'autre, de passer d'un sujet difficile comme le handicap, le mal-être adolescent à un camp de vacances, ou  encore à un journaliste abonné au russe et au bonne sœur  et toujours, toujours tombée à pieds joints dans ses mots. Et cette nouvelle histoire ne fait pas exception.

    Même si le titre met en exergue Owen, mon cœur va balancer pour Lou l'autre moitié de ce duo qui sur le papier au départ semble plus qu'improbable. Lou est à la fois étudiant et spécialiste du latte noisette dans un petit café, il est jeune, timide sauf avec ses amis, un peu gauche quant à nouer des relations amoureuses et en manque d'affection et d'amour. C'est ce qui va pousser ses amis à lui offrir une soirée avec un membre de la gayscort agency. Cette agence est tenu par le canon qui prend tous les matins un latte noisette à Lou et qui aimerait le connaitre mieux.

    Mais aux yeux de Lou, Owen est l'archétype du mec bien dans ses baskets, sûr de lui, de son charisme et quasiment inatteignable, il ne peut que fantasmer sur lui au point de se frustrer lui-même. Quelle n'est pas sa surprise quand il découvre, dans le catalogue de la gayscort agency, son profil là à porter de clic ...

    Ce qui, à première vue ne pourrait être qu'une histoire d'attraction, de phéromones, de chaleur se révèle aussi une tranche de vie sur les apriori, la notion de famille et les liens qu'on peut ou ne pas avoir avec elle.  Comme à chaque fois, le roman mêle pleins de sentiments, mais ce qui ressort de ce livre -surtout en cette période un peu trouble et triste- c'est de la joie, des situations dans lesquelles se fourre Lou sont souvent tellement drôles, que le rire devient le sentiment principal de cette histoire.

    Je ne peux que vous conseiller cette lecture pour passer un excellent moment, le bonheur qui en ressort est plein d'amour, d'humour et de sourires.Idéal pour se changer les idées de la meilleure manière qui soit. Rose Taylor

    Merci à Marie HJ pour ce chouette SP.

     

     

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  • Éditions : Juno Publishing

    Sortie : 02 Avril 2020

     

    Griff

    J’ai appris très tôt que le moyen le plus simple d’éviter un cœur brisé est de toujours être le premier à franchir la porte. Prendre soin de quelqu’un ou de quoi que ce soit implique d’être déçu. C’est pourquoi j’évite les relations et je cours après les contrats freelances – écrivant des critiques culinaires en prête-nom et des articles sur l’efficacité des phrases de dragues ringardes – au lieu de courir après mes rêves.

    En outre, les rêves ne se réalisent pas pour des gens comme moi. Et personne, pas même le barman sexy en diable du club ne peut me convaincre du contraire. Parce que je ne mettrais plus jamais mon cœur en danger.

    Sam

    En tant que barman, j’ai vu un million de dragueurs à l’œuvre, mais aucun n’a autant de talent que Griffin Marian. C’est un charmeur, promettant du bon temps. Sortir avec lui était censé n’être qu’une aventure. Je n’étais pas censé me soucier de son passé fracturé ou de ses rêves enfouis. Je dois seulement m’inquiéter de mon propre avenir, surtout après que ce stupide critique culinaire a sabordé mes espoirs d’ouvrir enfin mon propre restaurant.

    Mais plus je passe de temps avec Griff, plus je commence à réaliser que mes projets ne signifient rien sans lui. Si seulement je pouvais le convaincre de nous donner une chance de poursuivre nos rêves ensemble.

     

    @@@@@

     

    Quatrième volume d'une série dont je suis bien fan, bourré d'humour, de personnages haut en couleur tant dans le délire que dans les souffrances ayant des tas d'interactions loufoques tirant les rires .

    Griffin -Griff - est un journaliste free-lance qui écrit sur tout un tas de sujets différents un peu comme ça tombe. En ce moment, il enquête dans les bars sur des techniques de drague plus ou moins lourdingues, enfin les bars surtout un où il fait la connaissance du barman grand et sexy Sam. Si Griff a repéré Sam, ce dernier est lui-aussi intrigué par le manège de Griff  tant par son comportement que par ses façon peu subtiles d’appâter les hommes.  Petit à petit, une connivence s'installe, une intimité se crée à tel point que Sam tombe très vite dans les filets de Griff. Lui a plus de mal à se livrer, à envisager du sérieux et même à mettre un nom sur l'étrange relation qu'ils développent tous les deux.C'est avec persévérance et abnégation que Sam va percer, petit à petit, la carapace de Griff tout en se mettant à nu lui-même. La confiance sera le point d'orgue de cette relation.

    C'est la suite de cette série familiale faite d'une tribu de neuf enfants et où l'on apprend à connaitre Griff l'un des enfants adoptés par les Marian. Du fait de son passé difficile, il tente de cacher ses blessures, ses cicatrices et son manque de foi en lui aux yeux de tous, de sa famille comme de ses amis. Mais l'avènement de Sam va changer la donne.

    L'auteure nous embarque dans un univers un peu moins rose, moins protecteur que pour les précédents tomes. Bien que Griff soit désormais un Marian, il a d'abord été l'enfant d'autres parents qui l'ont rejeté, maltraité et amené à des extrémités pour survivre telles qu'il en porte encore des séquelles. Apprendre à comprendre les souffrances de Griff est la mission que se donne Sam même si il redoute les révélations qui lui seront faites, il est bien décidé de se battre pour porter vers le haut cet homme qui l'a chamboulé tout entier.

    Même si l'humour inhérent à cette famille complètement déjantée et addictive est bien présent et apporte toujours sourires et fous-rires lors de la lecture, le sujet principal reste tout de même pesant à savoir l'isolement, la faim, l'abandon, la solitude, la peur au ventre... Un tome bien émouvant pour les deux personnages au parcours douloureux et difficiles pour l'un comme pour l'autre mais dans des registres différents. On y trouve tout de même son lot de bonheur, de chaleur et d'amour.

    La dynamique des Marian est toujours le point culminant du bouquin avec une famille qui ne fait que s’agrandir pour mon plus grand plaisir. Rose Taylor

    Merci à Juno Publishing pour ce SP

     

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  • À cœur brisé rien d'impossible de Mathieu Bastien

    Editions : MXM Bookmark

    Sortie : 8 avril 2020

    En cette fin d’été, fuyant la chaleur écrasante de la Californie, Tom et son petit ami Dylan font route vers Trenton quand le destin en décide autrement. À quelques kilomètres de leur destination, le pire se produit.
    L’embardée. Les tonneaux. Le choc. Le néant. Quelques jours plus tard, Tom se réveille. Dans une chambre d’hôpital. La douleur se fait plus insupportable encore lorsqu’il apprend que Dylan est plongé dans un profond coma.
    Tiraillé par la culpabilité, le chemin vers la guérison sera longue et difficile. En plus des blessures physiques, les plaies béantes de son âme auront aussi besoin d’être pansées.
    Entouré des proches de Dylan et soutenu par Matthew, un infirmier aussi jovial qu’intrigant et bien décidé à le pousser dans ses derniers retranchements, Tom va devoir se reconstruire.
    Mais sera-t-il prêt à livrer bataille contre ses propres sentiments et à accepter un avenir bien différent de ce qu’il avait jusqu’alors imaginé ? Quand un os se fracture, on l’immobilise pour qu’il se répare. Quand un organe est atteint, on opère, on traite, on suture.

    Mais quand le cœur se brise, se réduit en miettes, existe-t-il un remède ?

     

    &&&&&

    Je savais que ce serait un livre triste, que ça parlerait de perte et d'accident. J'ai quand même eu des difficultés à le terminer. Peu ou pas de joie, mais l'histoire d'une reconstruction difficile d'un homme qui a tout perdu. C'est peut-être l'immersion du point de vue exclusif de Tom qui m'a épuisée je sors un peu mitigée de cette lecture.

    D'un côté, on a un récit dramatique bien écrit, qui explore les conséquences d'un accident terrible. L'auteur parle du deuil, de la famille, de la maladie, du coma, ce sont des sujets que je n'avais jamais lu en romance et c'est l'aspect le plus réussi du roman. Il y a de nombreux flash-back sur la vie de Tom qui viennent s'intercaler entre les chapitres, sa vie d'avant avec Dylan, leur rencontre et leur vie de couple. C'est bien dosé. La romance arrive plus tard, elle est bien décrite hormis certains passages qui m'ont fait rager (oui, rager), tout se tient, il n'y a pas d'incohérences. Je ne suis pas non plus experte du milieu médical pour juger toute la première partie qui m'a paru correcte. En revanche, j'ai était choquée par le début du livre et la retranscription de l'accident, des visions de Tom et son réveil. C'est vraiment un passage bien écrit, très marquant.

    Par contre, il y a des choses qui m'ont agacée. Une accumulation de détails qui passe par des expressions toutes faites et éculées (virilité triomphante, etc...), des dialogues sirupeux, un peu pompeux, qui ont l'air formatés, le sexe très présent dès le début comme s'il fallait placer des scènes ici et là encore et encore comme si on ne pouvait pas montrer autrement la complicité des personnages, les monologues de plusieurs pages de Tom qui m'ont fait lever les yeux au ciel (je déteste les hommes trop bavards) et surtout : la fin. Enfin, un élément de la fin, un truc facile et décevant pour moi dans un livre de ce genre.

    Je dirais que c'est un livre bien écrit, relativement bien rythmé, assez réaliste (le fond est bien traité même si la forme m'a parfois déplu) avec des personnages secondaires attachants. Ça reste quand même sombre, très sombre, triste en dépit du message d'espoir (accrochez-vous ) et je regrette l'absence de légèreté ou d'humour qui aurait allégé l'histoire, apporté un peu d'oxygène à ce récit très sombre et émotionnellement très dur.

    Mathieu Bastien est un auteur que je prendrai plaisir à relire, j'ai vraiment adhéré à certains passages, moins à d'autres, mais "À cœur brisé rien d'impossible" reste une lecture éprouvante qu'il faut être dans le bon état d'esprit pour apprécier.

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  • Éditions : Juno Publishing

    Sortie : 05 Mars 2020

     

    Quinn Sawyer n’a pas postulé pour un job d’intérimaire au fin fond de l’Alaska, à l’Hermitage O’Connor, parce qu’il veut changer de décor. Non, il aime sa Floride ensoleillée. Il va en direction du Nord pour obtenir des réponses de la part de Declan O’Connor, l’homme qui a fréquenté sa tante six ans auparavant.


    Un jour, Declan avait disparu, et cela avait été le début du calvaire pour Quinn. La majorité des membres de sa famille s’était brusquement mise à le détester et l’accusait encore d’être la raison pour laquelle Declan avait mis fin à sa relation avec sa tante, même si personne ne lui voulait lui dire pourquoi.


    Cela fait maintenant six ans et il n’en peut plus d’être le vilain de l’histoire. Il mérite de savoir en quoi il en est responsable, et il ne laissera pas son béguin pour Declan se mettre en travers de sa route.
    Après avoir enfin retrouvé la trace de Declan, Quinn saute dans un avion – ou un engin mortel, comme il aime à l’appeler. Mais dans sa quête de vérité, il découvre qu’il y a bien plus au « Pays du Soleil de Minuit » que chercher des réponses.

     

    &&&&&

     

    Quinn a pris la décision de partir en Alaska quelques mois, avant d'entamer sa vraie vie en Floride afin d'éclaircir des points d'ombre familiaux datant de six ans en arrière. A l'époque, il était jeune et s'était entiché -sans espoir- du petit ami de sa tante, Declan. Mais ce dernier est parti un beau jour sans se retourner ni donner de nouvelles six ans auparavant, ce qui a bouleversé Quinn. Décidé à le confronter une bonne fois pour toute afin d'élucider ce mystère, Quinn entreprend ce voyage pour comprendre le pourquoi du comment.

    Quelle ne sera pas sa surprise quand il se rendra compte que Declan n'a pas changé d'un pouce,qu'il se souvient  parfaitement du jeune homme qu'il était à l'époque. Ce voyage, même dans ce contexte, a aussi pour but de lui  faire découvrir cette terre moins hospitalière niveau climat que la Floride, les conditions de vie alaskienne ainsi que ses capacités à se débrouiller par lui-même.

    Ayant toujours cru que cette attirance pour Declan était déplacée, le pensant hétéro, Quinn va vite être troublé lorsque l'attraction semble réciproque . Pour Declan, la différence d'âge, la distance entre leur lieu de vie vont être autant de bâtons dans les roues qu'il va devoir combattre même si sa lutte interne est intense.

    Premier tome d'une série sur le grand nord américain où se mêlent la rudesse du climat, les conditions de vie difficiles surtout à anticiper, la découverte de la nature sauvage, brute et authentique mais aussi l'amour, le partage, les liens familiaux, amicaux. Le roman n'est pas très long mais il est rempli de sincérité, de bons sentiments,il est à découvrir pour être dépaysé, à regarder tomber la neige au coin du feu !!! Rose Taylor

    Merci à Juno Publishing pour ce SP.

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  • Editions Dreamspinner

    Collection Dreamspun Desires

    Sortie : 11 septembre 2018

     

    À quel point peut-on se retrouver empêtré dans une histoire d’amour ? Quand Dominic Hartington-George, alpiniste bourru, se met à la recherche d’un sponsor pour sa prochaine expédition, son agent londonien exige que ce soit une personne que les médias jugent sympathique – comme le célèbre mannequin Zeb Z. Zeb ne peut se rendre à leur rendez-vous, alors il demande à son jumeau, Aidan, de le remplacer juste pour la soirée. Aidan, un dramaturge torturé, fuit tellement les feux de la rampe que les gens ignorent que Zeb est son frère, ce qu’il n’accepte de reconnaître qu’à contrecœur. Alors que la duperie doit se poursuivre au-delà du premier rendez-vous, Aidan se bat pour maintenir le simulacre. Dominic s’attache à ce compagnon aussi insolent qu’intelligent, et Aidan commence à tomber amoureux de l’explorateur. Mais combien de temps la conscience d’Aidan peut-elle supporter sa confusion grandissante ? Est-ce qu’avouer la vérité et révéler qu’il est « l’autre jumeau » détruira la confiance qu’ils ont établie ?

     

    §§§§§

     

    Je voulais une lecture courte et sans prise de tête. En cherchant un peu, je suis tombée sur ce titre sorti en 2018 et je me suis plongée dedans rapidement. Bonne pioche ! Nous découvrons des personnages plus travaillés que je ne l'aurais pensé. Aidan, un dramaturge, vit dans l'ombre de son frère qui est mannequin et célèbre, et Dominic, alpiniste, dans celle de son père. J'ai adoré leur relation qui se construit lentement. Ils se tournent autour, ils se cherchent, ça devient très vite brûlant entre eux au fil des rendez-vous, c'est adorable. On sent vite l'alchimie entre eux. Sauf qu'Aidan ment pour couvrir son frère et que son secret risque d'être découvert. Je n'en dis pas plus.

    Le sujet des frères jumeaux a déjà été pas mal utilisé mais ça ne me gêne pas. J'ai trouvé que c'était bien traité. J'aime bien les histoires de quiproquos et de secrets mal gardés avec tout ce que ça entraîne : les mensonges, les situations embarrassantes, etc... C'est une bonne excuse pour inventer des récits peu ordinaires. La trame reste légère, il n'y pas de drames, de rebondissements exceptionnels. Les personnages secondaires sont vraiment marrants. J'aurais voulu en savoir plus sur eux. Et j'aimerais bien une histoire avec Zeb et Lukas, ce serait super ! Le seul reproche à faire, c'est que c'est trop court. Un peu plus de texte aurait permis d'offrir un vrai bon bouquin qui aurait pu explorer toutes les pistes lancées par l'auteur : Zeb et Lukas, la troupe de théâtre, les sentiments entre Aidan et Dom. Et comme ça, la fin aurait pu être plus travaillée avec une pointe de drame ou de tension supplémentaire. C'est dommage, mais il me semble que c'est un peu l'esprit de cette collection.

    Donc, une fin assez prévisible, mais un bon moment de lecture quand même. Ce livre m'a offert quelques heures de plaisir. Faites comme moi si vous avez envie de vous délasser en vous accordant une lecture courte et facile. Noémie

     

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  • Une petite romance sympathique parfaite en ces temps de confinement sortie le 2 Avril chez Juno Publishing.

    Dans l'adversité, Tome 1 : Au premier regard de Chris Owen et Tory TempleLe pitch: 
    Lorsque Nathaniel, alias Deuce, arrive chez lui pour trouver son immeuble en feu, il ne peut penser qu'à une chose : sa chienne enceinte. Heureusement, le pompier Trey Donovan la sauve et Nathaniel en est extrêmement reconnaissant. En fait, il traque la caserne de Trey afin de pouvoir lui montrer correctement sa gratitude - et explorer la connexion qu'il ressent entre eux. Trey est intéressé, mais une ex-femme loin d'être amicale et la fille de sept ans qu'il élève rendent les choses... compliquées. Entre tout ce que doit gérer Trey et les chiots dont Deuce doit s'occuper - tout en étant sans domicile -, trouver un terrain d'entente ne sera pas facile. Mais l'étincelle d'attirance entre eux est trop alléchante pour la laisser s'éteindre.

     

     

     

     

     

                                                              ♦ ♦ ♦

    Trey et Deuce c'est une jolie petite histoire de couple qui se forme après un divorce douloureux pour l'un et une grosse frayeur  pour l'autre. 

    L'histoire en elle-meme est assez légère, presque trop à mon gout, et elle se lit tout doucement sans heurts majeurs. Les personnages sont mignons et sexys et leur amour naissant l'est tout autant. Le pitch en disant déjà pas mal je ne vais pas épiloguer sur le contenu scénaristique du roman sans prendre le risque de tout raconter.
    Pour ma part si j'ai toutefois passer un  moment distrayant il m'a manqué quelques degrés de plus dans les points forts qui sont devenus du coup presque des points faibles. 

    Il y a par moment un certain humour, assez subtil, que j'aurais aimé voir approfondi ou tout du moins utilisé plus souvent, cela aurait donné un peu plus de corps aux personnages plutôt que de les voir tourner autour des mêmes sujets de conversations tout trognons soient-ils ( je parle des chiens bien sur )! 

    Le gros point fort du roman est pour moi sans conteste la qualité des scènes d'amour, de tendresse ou de sexe ; elles sont juste délicieuses  mélangeant avec un certain art volupté masculine, sensualité et sexe plus cru : un parfait dosage qui ne laisse pas indifférent loin de là. J'ai beaucoup  aimé cette simplicité et ce naturel dans l'alchimie physique qui s'établit entre Trey et Deuce et rien que pour ça, ca vaut le coup de le lire !

    La tendresse et la douceur émanant des deux personnages principaux est également un des points forts (que j'aurais aimé plus exploité aussi ) nous sortant pour une fois des carcans trop schématiques du pompier fort et charismatique et du geek faible et soumis. Dans leur histoire c'est la patience et le dialogue qui priment, le respect mutuel et l'écoute de l'autre qui donnent naissance à une relation bâtie sur autre chose que l'attraction purement 
    érotique.

    En revanche la légèreté du fil conducteur m'a un peu déçue, c'est certe une histoire basée sur la construction d'un couple ( donc pas obligatoirement un truc explosif à chaque fois c'est sur) mais tout m'a semblé rapidement survolé et mis en place me faisant du coup déplorer un manque d'action. A contrario, c'est assez bien fait pour que l'on ne s'ennuie pas pour autant et que l'on lise le tout d'une traite (je vous l'avais dit les points forts et les points faibles sont étrangement liés pour moi).

    Le monde du feu est aussi peu mis en valeur et en avant si ce n'est par son coté machiste et plein d'a prioris. L'aspect ex- est aussi assez pesant faisant de la femme une personnalité acariâtre sans réelles raisons fondées et plausibles et ca devient un peu usant de voir ce genre de ficelle élimée à force d'utilisation. Il est évident qu'une séparation est toujours complexe et source d'embrouilles mais il est dommage, une fois de plus, que la femme ait systématiquement le sale rôle dans le MM.

    Dernier détail qui m'a parfois dérangé, certaines formulations pas toujours adéquates ou très fines dans le texte auraient mérité un autre traitement pour une lecture plus accrocheuse .

    En bref, c'est un roman sympathique, avec une certaine tendresse qui en émane et qui nous tire plus vers le feel-good que vers la tranche de vie à laquelle je m'attendais avec le pitch et la couverture. En ce moment nous avons besoin de choses tranquilles qui nous dépaysent et ce roman fait parfaitement son office dans cet objectif. Yop.

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  • Sortie : 10 Avril 2020

      

    « Jonah n’a jamais su simplement me dire oui. Toujours dans la retenue. Tellement sûr de lui en apparence et tellement apeuré sous l’armure. J’ai découvert tant de choses entre ses pages. Tout ce que je brûlais d’entendre, je l’ai finalement lu.

    Trop tard.

    Il m’a affirmé que tout n’était que mensonge. Je sais que c’est faux. Peut-être qu’aujourd’hui il ne pense plus un traître mot de tout ça. Possible qu’il soit passé à autre chose.

    Jonah que je croyais si fort… tellement fragile en réalité.

    Le retrouver malgré lui. Affronter la passion. Essuyer son mépris. Perdre la raison. Voilà ce qui m’attend. »

     

    # # # # #

     

    Je ne sais pas ce qui me fait autant fondre, adorer ou tripper dans les écrits de Marie HJ mais à chaque fois, elle m'embarque dans une valse de sentiments qui me retournent et m'émeuvent. C'est le second roman qui en peu de temps me remue à l'intérieur de par son approche de la maladie, du handicap et de ses conséquences sur la vie quotidienne des gens comme de leurs proches. 

    La construction du roman m'a aussi beaucoup plu car il alterne entre le passé, le présent et les mots de Jonah couchés sur le papier. ll y est raconté l'histoire naissante, poignante d'un amour de jeunesse entre deux adolescents aux origines bien différentes mais qui après s'être rencontrés, se sont découverts puis aimés follement. Mais ça, c'était il y a douze ans, tant d'années que Jonah et Scott se sont perdus de vue suite à la fuite précipitée de Jonah, une nuit. Ce n'est pas par faute d'amour mais plutôt de trop d'amour, que Jonah est parti cacher ses peurs, ses angoisses loin de la vie dorée de Scott.

    Même si cette séparation les a bouleversé, ravagé, ils n'ont jamais vraiment arrêté de s'aimer sans vraiment savoir si l'autre éprouvait la même chose. Les retrouvailles inopinées  ou peut-être pas si fortuites que ça, vont mettre à mal leur présent à tous les deux, réveillé de vieilles comme de nouvelles blessures.

    Si le roman foisonne de sentiments comme l'amour, la passion, le sexe chaud chaud, il s'articule tout de même en premier lieu sur la maladie, celle qui nous rend impuissant, celle qu'on ne fait face qu'en y laissant des plumes. On y suit l'abnégation de Jonah  ainsi que sa lutte constante pour à la fois survivre et ne pas se noyer dans une situation qu'il juge tellement inextricable. Suivre ses écrits, comme une sorte d' exutoire à son mal-être m'a beaucoup parlé, son récit est touchant, parlant pour toutes les personnes qui vivent cette même situation. Je suis assez sensible à ses sujets qui finalement me touchent de près et me rendent très réceptive aux ressentis de Jonah. Ce long voyage qu'il subit entre fatalité du destin, les sentiments qu'il doit cacher, taire, refouler pour continuer à avancer et pour soutenir la seule personne qui l'a aimé depuis le début de sa vie. L'éclaircie qu'il a touché du doigt avec Scott, son étoile dans un univers sombre, et la lutte acharnée qu'il mène pour vivre le rendent attendrissant, attachant .

    Les mots ne sont pas tout comme il est dit plusieurs fois dans le roman mais comme les actes, ils s'avèrent nécessaires même lorsqu'ils sont dévastateurs. L'auteure nous entraine encore une fois dans la tourmente, dans les liens à retisser, pour comprendre les chagrins, les errances de l'âme qu'on développe lorsqu'on a une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

    Lu d'une traite, dévorant chaque page, tremblant à chaque tourment, j'ai dévoré chaque mot avec bonheur, impatience et envie. Même si le sujet traité est lourd, ça n'en reste pas moins une belle histoire d'amour. Rose Taylor

    Merci à Marie HJ pour ce SP.

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  • Sortie : 07 Janvier 2020

    Alors qu’il vient de finir ses études, Laurent décide, avec sa meilleure amie Lola, de quitter la capitale pour le sud de la France où ils vont débuter leur vie active. Son objectif avec ce déménagement : prendre son indépendance et devenir maître de sa vie.À son arrivée, il fera la connaissance de Dominique, le frère de Lola et de Gabriel, son meilleur ami. Gabriel, ce géant aux yeux saphir, avec cet air de bad boy, cet homme qui assume pleinement ses choix de vie. Mais derrière ces apparences se cachent de profondes blessures.Alors quand les deux hommes se rendent compte qu’ils sont attirés l’un par l’autre, des choix vont devoir se faire. Entre Gabriel qui refuse toute idée d’une relation sentimentale autre qu’éphémère et Laurent qui se pense hétéro, mais qui est incapable de se sortir cet homme de ses pensées ; assumeront-ils leurs sentiments naissants ? Pourront-ils remettre en question leur perception de leur vie et se projeter sur un avenir commun ? C’est une histoire d’acceptation de soi, qui pose la question de l’être et du paraître. Un long parcours sur ce chemin, que l’on appelle la Vie, composée de chemins de traverse.

     

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    Premier essai d'Emy Bloom réussi, transformé, avec succès. J'ai de suite accroché au couple amical, fusionnel de Lola et Laurent. Eux qui se sont rencontrés en faisant leurs études ensemble ne se sont jamais quittés depuis. C'est donc tout naturellement qu'ils décident de quitter Paris pour s'installer dans le sud, auprès de la famille de Lola, d'aménager ensemble et de travailler ensemble.

    Kiné de formation, l'une orientée vers les personnes âgées, l'autre vers les sportifs, ils débutent tous les deux avec enthousiasme dans le même établissement. Très vite, ils vont créer de nouveaux liens, tant par leur travail que grâce au frère de Lola qui les intègre au sein de ses amis. Parmi eux, il y a Gabriel, au physique de rugbyman, à la gentillesse débordante et qui lance des regards de braise à Laurent. Mais le hic, c'est que Laurent est hétéro, et pendant un bon moment, il ne se rend compte de rien si ce n'est sa présence apaisante, amicale et réconfortante.... jusqu'au jour où ça dérape !!

    Et là commence pour Laurent une véritable introspection car il s'est vite rendu compte qu'il n'était pas aussi insensible que ça au charme de Gabe, mais comment appréhender son attirance pour un homme et surtout un homme qui semble ne pas vouloir d'attaches.

    Si quelques fois, je mets plusieurs pages pour rentrer dans une histoire, là ce ne fut pas le coup, je suis tombée immédiatement sous le charme de ce couple amical qui change complètement de vie. J'ai retrouvé tout ce que j'aime dans les romans, les liens amicaux, filiaux, amoureux, passionnels qui font que la vie est plus belle et qu'on a toutes les raisons de rester optimiste. On entend presque le chant des cigales, le douceur du soleil, les odeurs de cuisine du sud, les embruns de la Méditerranée, qui m'ont dépaysé ce qui est vraiment un plus surtout en ce moment. On a presque envie d'aller faire un tour dans le midi pour toucher à cette douceur de vivre.

    Même si le roman traite d'un bouleversement total de vie, de pensées , de confiance en soi mais aussi d'acceptation, tout se fait sans heurts, sans déferlement ni de haine, ni de larmes. Laurent se retrouve face à ses interrogations sans tomber dans les excès ou les caricatures, c'est ce que j'ai trouvé top dans ce livre, il se pose beaucoup de questions mais se rend vite compte que l'amour est ce qu'il veut vraiment dans la vie quelque soit sa forme, de plus comment résister à des yeux doux de couleur saphir !!

    Autant dire qu'il faut le découvrir, le dévorer même si l'attente du second volet devient inévitable et que mon impatience est à son comble. Rose Taylor

    Merci à Emy Bloom pour son SP.

     

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  • Une double histoire, écrite comme dans un palais des glaces tant le nombre de reflets y est important, parue fin 2019 chez Mix Editions.OUi je sais, pas une nouveauté mais confinement oblige je peux enfin replonger mes yeux avides et papillonnants (comprenez de myope) dans ma PAL ! 

    Douleurs miroir de Barjy L. et Charly ReinhardtLe pitch: 
    "Un regard sur notre histoire " de Barjy L :
    L’intolérance
    Jonas la connait bien, il la côtoie tous les jours.
    Il la subit. Il en est responsable aussi, parfois.

     Est-ce qu’une après-midi et un vieux photographe pourraient changer les choses ?

     Peuvent-ils suffire à transformer le regard des autres, et celui qu’on pose sur sa propre existence ?

     

    " De bleu et de rouille " de Charly Reinhardt:

     Pour lui, tout n’est que couleurs et sexe.

     Des corps, de la crasse, des teintes qui l’obsèdent et dont il ne parviendra jamais à restaurer les nuances. Une addiction trop ancrée en lui pour qu’il puisse s’en défaire.

     À moins que la rouille et le bleu qui s’invitent dans sa vie ne constituent un début de réponse ?

     

                                                                      ****

    Deux histoires, deux auteurs, deux visions de la douleur ! 
    Un livre qui porte réellement bien  son nom tant par le reflet des deux histoires l'une face à l'autre que ceux plus discrets que l'on peut également  discerner entre leurs lignes. Par choix personnel je ne dirai que très peu de choses sur les intrigues en elles-mêmes, les histoires sont courtes et donc facilement spoilables ( mon pote le dico me dit que si, d'abords, ce mot existe dans un monde parallèle ou Mr Larousse n'a pas son mot à dire ).

     

    L'histoire de Barjy est une très belle leçon de douceur  et de souvenirs amers. Une rencontre entre deux générations autour d'une même douleur. L'un, jeune et le monde devant lui est en plein doute sur  son avenir avec son amoureux secret; l'autre au crépuscule de sa vie n'a plus que ses rêves et ses regrets sur ses épaules.
    Jonas assiste donc pendant un de ses cours à un échange aussi douloureux que salvateur avec   une ancienne victime de guerre . En face de lui , c'est le reflet  grisonnant et désuet de ses propres questions, ce reflet modifié par le prisme de l'histoire et du temps qui donnent aux hommes une chance inégale d'accomplir leur destin. Un vieil homme rescapé des événements qui y a en revanche laissé son ame soeur.
    Touché par le regard malicieux et perspicace de ce vieux briscard au coeur déjà mort d'amour, Jonas y puise le courage de faire front a ses propres peurs. L'un n'a pas eu de choix l'autre l'a mais la douleur et la crainte se rejoignent dans une meme constatation intemporelle de l'intolérance et de ses conséquences dévastatrices.

    Au delà du reflet de l'histoire officielle, c'est la petite histoire des hommes, encore moins glorieuse, qui jaillit page après page, d'une époque à l'autre. De la bêtise hypocrite d'un monde révolu, où l'homosexualite n'etait pas si rare, à une actualité plus concrète, où il est devenu normal d'assumer une liberté d'expression toute aussi crasse et destructrice, les deux hommes se livrent l'un à l'autre dans un discour muet et très émouvant. La jeunesse du matin voudrait voir la certitude du soir effacer cette trouille bleue d'être un adulte affirmé à midi. 

    Ce premier reflet du miroir c'est cette douleur officielle, respectable, reconnue et indéniable. De celles que l'on ne songerait jamais à remettre en cause ou à juger (aujourd'hui en tout cas pour la plupart des gens pourvu d'un minimum de sensibilité et d'intellect), elle est honorable et juste aux yeux de tous et elle est le côté lumineux et éclairé de l'histoire qui lui succède.


    Si l'on était dans la lumière avec Barjy , sa consoeur, elle, nous entraîne dans les méandres du côté obscur de ce que l'on appelle un être perdu.

    Greg se noie dans le sexe, l'alcool, la luxure, la crasse et la douleur. Cette douleur qui est la dernière chose qui le rend vivant ou plutôt survivant. La morale de ses actes ne le touche même plus et le regard des autres encore moins. Se baigner dans le mépris et le rejet est devenu son quotidien et cela semble lui convenir entre  overdoses d'alcool et  manques de nicotine. Cette histoire pue le renfermé, la solitude et le précipice (et probablement le sperme de la veille et le vomi aussi).  Elle porte haut l'étendard du m'enfoutisme et de la perdition avec un héros qu'on serait rapidement tenté de juger et de mépriser. 

    Mais que j'aime ces personnages cabossés et complètement hors champ ! S 'il est bien une douleur que les gens ne sont pas prêts comprendre c'est bien celle de la descente aux enfers et de la destruction. Greg se met en danger, met les autres en danger et continue marche après marche à gravir les échelons de la déchéance. Deux jumeaux très attractifs, comme le reflet d'un seul et même homme, occupent un moment son quotidien puis font la passerelle pour sa rencontre avec Seb. 
    Seb au regard noir qui lui renvoie en pleine face ses faiblesses et ne lui fait aucun cadeau. Seb qui n'épargne ni sa fierté déjà bien écrasée ni son coeur  rongé par la maladie de vivre en suspen. Seb est dur avec lui et dans un monde  où Greg a perdu ses couleurs, cette dureté lui fait un bien fou. Elle l'englue tout autant qu'elle le libère et elle le jette face à lui-meme comme ce reflet qu'on croise sans jamais le vouloir au détour d'un couloir.
    Ici on fait pas dans le rose rédempteur, dans l'amour salvateur, on fait dans le glauque malaisant et dans cette réalité pourtant bien ordinaire de nos défauts les plus sombres. Nul ne peut juger cette attraction morbide qu'exerce la peur et la certitude de la fin, nul ne peut lui faire plus de mal que lui-même. Greg c'est un miroir brisé qui ne perçoit plus que les nuances de gris, un être pour qui le verbe espérer n'a aucun sens. 
    La psyché tordue alliée au processus de création de Greg sont probablement les deux aspects qui m'ont le plus troublés et touchés. Cette monochromie ambiante est chavirante à en être étouffante et cette toile barbouillée qu'est devenue sa vie, la véritable palette d'actions toutes moins recommandables les unes que les autres. Greg n'est pas fantasmatique  et Seb n'est pas un prince charmant qui édulcore les problemes de Greg.
    Pour moi et je dis bien pour moi on a pour une fois la vraie recette d'une dark romance:

    -point de héros abusif qui saurait rendre "Bébé " heureux malgré lui  à la dixième page après une ch'tite fessée

    - pas de compassion sur le malheur de Greg pour nous le rendre plus sympathique

    -pas de prince guérisseur qui se transforme de brute épaisse en  chamallow en cuir, Seb est un con et reste un con avec une vie à deux balles.

    Non juste deux mecs qui se percutent et qui croisent leur vie tout en restant ce qu'ils étaient ( c'est magique hein un peu comme nous)  le reste c'est leur histoire et leur possible et c'est ce seul possible qui force Greg a laissé à nouveau entrer peu à peu la couleur dans sa vie et dans ses croquis. Le reste c'est a eux de voir !


    Le miroir de Barjy était vif et éclatant de sincérité juvénile, celui de Charly est sombre et piqué. La douleur de Jonas est honorable quand celle de Greg est  à peine tolérable ou excusable et pourtant?  
    Et pourtant c'est probablement cette opposition en tous points de nos convictions les plus sûres et les moins avouables qui font peut-être la vraie saveur de ce duo.
    Yop 

                                                                       

    Douleurs miroir de Barjy L. et Charly Reinhardt

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